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Méthodius rendit à la Bohême les mêmes services qu'à la Moravie, en engageant BORZIWOï, duc de ce pays, à la fin du ixe siècle, à recevoir le christianisme. Dès lors les Bohêmes abandonnèrent peu à peu le paganisme. LudMILLA, épouse de Borziwoï, fut la première sainte bohême; son petit-fils WENCESLAS LE SAINT travailla aussi à répandre le christianisme, mais il fut assassiné par son frère BOLESLAS, et alors commença contre les chrétiens une dure persécution, qui dura jusqu'à ce que BOLESLAS II, surnommé le pieux, son successeur depuis 967, fit obtenir une victoire complète à l'Église chrétienne. Ce dernier fonda aussi, en 973, l'archevèché de Prague.

Après la chute du trône de Moravie, les fugitifs apportèrent l'évangile en Pologne, mais le christianisme y fut généralement introduit sous le duc MICISLAS', qui fut gagné au christianisme par sa femme Dombrowka, fille de BOLESLAS, duc de Bohême, et qui fonda l'évêché de Posen3. Par suite de la dépendance de la Pologne envers l'empire d'Allemagne, dont Micislas avait déjà dû reconnaître la suzeraineté, l'Église polonaise entra dans une liaison étroite avec le pape.

Diverses tentatives furent faites de Constantinople pour introduire le christianisme chez les Russes; mais, comme religion publique, il ne fut adopté, que lorsque le grandduc WLADIMIR LE GRAND se fut fait baptiser en 988, ce qui donna lieu à son mariage avec la princesse grecque ANNA.

Toutes les idoles furent alors détruites, le christianisme fut introduit par la force, un métropolitain établi à Kiew, des évêchés érigés en d'autres lieux, et l'Église russe soumise au patriarche de Constantinople. Wladimir fut

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regardé comme un apôtre à cause de ses conversions, et honoré comme un saint dans l'Église russe.

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Conversion des Hongrois

Les Hongrois connurent le christianisme, soit par leurs relations avec Constantinople, soit par leurs incursions en Allemagne. Le grand nombre des serfs allemands et les victoires des empereurs saxons sur les Hongrois propagèrent le christianisme; le duc GEYSA se fit baptiser et bâtit des églises, mais en même temps il sacrifia aussi aux idoles. De son temps, les évêques PILIGRIN, de Passau, et ADALBERT, de Prague, travaillèrent à la conversion des Hongrois; mais l'Église chrétienne ne fut affermie en Hongrie d'une manière générale et durable que par ÉTIENNE Jer, ou le saint, fils de Geysa, qui régna de 997 à 1038. Par son mariage avec GISÈLE, sœur de l'empereur HENRI II, il entra en rapports intimes avec l'Allemagne, dont il introduisit la civilisation en Hongrie; et, soit à cause de cela, soit parce qu'il reçut la dignité de roi, du consentement de l'empereur et du pape *, il mit l'Église de Hongrie sous la dépendance de Rome. Après avoir conquis ce qu'on nomme aujourd'hui la Transylvanie et une partie de la Valachie, il y introduisit aussi le christianisme. Étienne fonda quatre abbayes de bénédictins, et, outre plusieurs évêchés, l'archevêché de Gran.

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Origine des croisades

On nomme croisades les grandes expéditions militaires que la chrétienté d'Occident entreprit pour conquérir la Terre-Sainte, et surtout pour donner en Orient la victoire au christianisme et en assurer la durée. On les appelle croisades, parce que ceux qui y prirent part portaient sur l'épaule droite une croix de drap ou de soie le plus souvent rouge. Dans un sens plus étendu, on nomme aussi croisades d'autres entreprises guerrières destinées à étendre le christianisme en combattant les infidèles, parmi lesquels on comptait aussi les hérétiques.

L'occasion qui donna lieu à ces croisades, fut l'oppression qu'avaient à endurer les pèlerins chrétiens en Palestine, et les plaintes par lesquelles ceux qui en revenaient, attristaient le cœur des chrétiens. Mais plusieurs causes se réunirent pour engager dans ces entreprises les ecclésiastiques, les moines et les chevaliers, les princes et les peuples, et pour enflammer leur ardeur.

Il répugnait profondément au sentiment chrétien de savoir en la puissance des infidèles le pays où le Sauveur avait vécu et souffert, le pays des saintes révélations, le berceau de l'Église chrétienne. A cela se joignait le désir ardent de voir la Terre-Sainte, le besoin général, dans le temps de la chevalerie, de se distinguer par des exploits, le goût des entreprises, l'espérance de la gloire et du gain. Le pape, qui passait pour le centre et le chef de toutes ces expéditions, s'attendait à soumettre au siége de Rome la chrétienté d'Orient, et à augmenter sa puissance dans les pays qui rendaient hommage à sa souveraineté, ce à

quoi semblait devoir contribuer l'éloignement des princes qui s'y opposaient et des chevaliers qui la contestaient. Mais les empereurs grecs espéraient être délivrés de cette foule d'hommes qui aspiraient à la conquête, voisins accoutumés à la victoire, en même temps qu'ils croyaient voir s'affermir leur empire vermoulu. Les princes attendaient l'agrandissement de leur domination, le serf aspirait à la liberté, le pauvre à la richesse, ou au moins à un adoucissement de sa misère; le pécheur, avec le sentiment de ses fautes, croyait par là se réconcilier avec le Ciel comme il se réconciliait avec l'Église, et détourner de lui la malédiction. Mais surtout, ce fut l'entraînement de la piété et une foi qui se dévouait au Seigneur, qui, pendant près de deux siècles, mirent en mouvement l'Europe et le sud-ouest de l'Asie.

Chaque époque a sa tendance qui lui est propre, et la vie des peuples, suivant l'âge auquel ils sont parvenus, ést entraînée dans tel ou tel sens, mais, une fois entrée dans un courant déterminé, elle le suit pendant longtemps, jusqu'à ce que de nouveaux rapports et une civilisation nouvelle lui aient creusé un autre lit.

Aussi longtemps que les Arabes furent maîtres de la Palestine, les pèlerinages des chrétiens ne furent point troublés, car les premiers se contentaient des avantages que les troupes nombreuses de pèlerins apportaient au pays. Il y eut, à la vérité, quelques cas d'oppression, et, déjà au commencement du xre siècle, les chrétiens eurent à souffrir des violences multipliées. Mais leur sort devint encore plus dur lorsque les Turcs de la race des Seldjoucides eurent fondé leur empire dans l'Asie Mineure et se furent emparés de la Syrie, dont la Palestine faisait aussi partie.

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DE CONST. A LA MORT DE CHARLEM. (306-814) laquelle le 25 décembre a été choisi pour fêter la naissance de Jésus, on paraît cependant s'être accordé pour ce choix; c'est le temps du solstice où le soleil commence à se rapprocher de la terre, et Christ a été volontiers comparé au soleil, en ce qu'il a apporté la lumière et la chaleur aux hommes, et qu'avec lui a commencé pour eux une vie nouvelle. Les païens, à Rome, célébraient aussi dans ce temps-là la fête des Saturnales, où l'on s'envoyait réciproquement des présents, et qui se terminait par une fête pour les enfants.

2. Le nom de Mercredi des Cendres vient de ce qu'à la fin du vie siècle, on avait coutume, dans l'Église romaine, de consacrer des cendres de pénitence et de les répandre sur la tête des assistants, pour leur rappeler qu'ils étaient mortels; c'était aussi la coutume dans l'ancienne Église que les pénitents parussent ce jour-là devant l'assemblée avec des cendres sur la tête.

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