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lébrée, ceux qui n'avaient pas été baptisés, ainsi que les pénitents devaient quitter l'assemblée, c'est pourquoi l'on annonçait par ce mot la fin du culte commun à tous; mais, lorsque ce service général cessa d'avoir lieu, on continua de désigner la célébration de la sainte Cène par l'expression de messe.

La communion était regardée avec raison comme le pivot du service divin (voy. § 20). On s'accoutuma dès lors toujours plus à la considérer comme un sacrifice expiatoire, et à lui attribuer une efficace merveilleuse pour les vivants et pour les morts. La manière dont la sainte Cène est célébrée encore maintenant dans l'Église romaine, fut, en ce qui concerne les éléments principaux, organisée par GRÉGOIRE LE GRAND, et c'est lui qui répandit l'idée d'un lieu intermédiaire de purification pour les morts, c'est-àdire d'un purgatoire. On établit des messes pour le repos et la prompte délivrance des âmes qui étaient dans le purgatoire, on considéra la chair et le sang de Christ comme présents dans la sainte Cène, mais la transformation du pain et du vin, ou la transsubstantiation, ne fut pas encore enseignée dans cette période; les agapes avaient déjà cessé dans la précédente (voy. § 20), mais des repas, établis par la bienfaisance en faveur des pauvres, furent considérés comme tels, et cette institution fut conservée en souvenir des temps apostoliques.

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Temps sacrés

Déjà CONSTANTIN LE GRAND fit du dimanche une fête légale, et ordonna pour ce jour la suspension de toutes les affaires publiques ou bruyantes, à l'exception des œu

vres charitables et nécessaires. Aux fêtes célébrées dans la période précédente (voy. § 21), on en joignit un grand nombre de nouvelles. En Occident, depuis le Ive siècle, le jour de la naissance de Jésus fut célébré le 25 décembre, et, vers l'an 400, on adopta aussi en Orient, pour cette fête, la même date et le même mode de célébration. Mais

l'Épiphanie demeura la fête du baptême de Jésus-Christ, et fut aussi adoptée par l'Église d'Occident; là cependant on l'appliqua au souvenir des mages, et on la nomma la fête des rois (voy. § 68). Les grands jeûnes avant Pâques, dans lesquels il était défendu d'user de certains aliments, et principalement de la viande, furent prescrits par l'Église. Ils furent consacrés au souvenir des souffrances de Jésus, et au tranquille retour sur eux-mêmes que devaient faire les chrétiens. Aussi l'État fixait-il lui-même par des lois la manière de les célébrer dignement. Le nombre des jours semble avoir été choisi en vue des 40 jours que Jésus passa dans le désert'. Il y avait variété dans le nombre des jours fixés pour la fête, et maintenant encore l'Église romaine n'est pas d'accord avec l'Église grecque sur le commencement du carême; car, dans celle-ci, le dimanche et le samedi n'étant pas des jours de jeûne, le carême commence déjà avec la huitième semaine avant Pâques, tandis que dans l'Église romaine, ce n'est qu'avec le mercredi de la septième semaine avant Pâques, ou le mercredi des Cendres, parce qu'elle n'excepte que le dimanche des jours de jeûne, et, par conséquent, ne le compte pas dans ce nombre. Les traces d'un temps déterminé de préparation pour Noël, l'Avent, c'est-à-dire l'arrivée, se trouvent pour la première fois au vie siècle. Dans le ive, on solennisa comme une fête particulière le quarantième jour après

'Matth. IV, 1, 2. Luc IV, 1, 2.

Pâques, en mémoire de l'ascension de Jésus-Christ. On trouve aussi dans cette période plusieurs fêtes de Marie, ainsi la fête de la salutation de l'ange ou l'Annonciation', le 25 mars; et celle des relevailles ou de la Purification2, le 2 février. Dans l'Église grecque, la fête de tous les martyrs fut célébrée le dimanche après la Pentecôte; et la fête de la Toussaint, le 1er novembre, dans l'Église romaine. L'Église établit encore la fête de saint Etienne le 26 décembre, en mémoire du premier martyr, et la fête des Innocents, le 28 décembre, en souvenir du massacre de Bethleem. Parmi les jours consacrés à rappeler la mort des martyrs, jours que, de bonne heure, on considéra comme les anniversaires de leur naissance à la vie céleste, et depuis la fin du Ive siècle, fut solennisé généralement dans l'Église romaine le 29 juin, comme le jour de la mort des apôtres Pierre et Paul; un siècle plus tard, on le célébra aussi dans l'Église grecque. La fête de la chaire de Pierre fut en usage depuis le ve siècle, et consacrée au souvenir de l'établissement de l'évêché de Rome dans l'Église d'Occident. Une fête semblable eut lieu pour l'érection de l'évêché d'Antioche par le même apôtre. La fête de saint Pierre aux liens fut établie, le 1er août, en l'honneur des chaînes dont il fut chargé dans sa prison de Jérusalem, et de celles qui lui furent imposées à Rome. Cette fête fut établie au Ive ou au ve siècle. Le 24 juin fut consacré à Jean-Baptiste comme son jour de naissance. La fête de l'invention de la vraie croix, qui repose sur ce que la tradition raconte de cette découverte (voy. §58), ne fut, il est vrai, répandue généralement que dans le XIVe siècle, mais on la trouve déjà dans la seconde période. L'Église romaine la célébre le 3 mai, et l'Église grecque,

'Luc 1, 26-38. - 2 Luc II, 22.

le 6 mars. La fête de l'exaltation de la croix fut établie en souvenir de la sainte croix reconquise par l'empereur grec HERACLIUS, car le roi de Perse COSROÈS l'avait enlevée en s'emparant de Jérusalem'. Outre cela, chaque Église solennisait l'anniversaire de sa consécration et les jours de la mort des saints qui avaient été en relation particulière avec elle.

Le commencement de l'année ecclésiastique était le plus souvent célébré à Pâques, plus rarement à l'époque de l'avent, et ce ne fut que postérieurement que, dans la plupart des Églises, l'année ecclésiastique commença avec le premier dimanche de l'avent. Le commencement de l'année civile varia aussi suivant la manière de compter le temps usitée chez les différents peuples, et ce ne fut que depuis le xre siècle, qu'il fut généralement fixé au 1er janvier dans l'Église chrétienne.

Les païens solennisaient de diverses manières le premier jour de l'année, et y joignaient même des usages et des plaisirs immoraux. Dans l'ancienne Église, au contraire, ce jour passait pour indifférent, parce qu'il ne se rapportait à aucun événement du christianisme. On s'abstenait même de le célébrer à cause des usages païens. Au contraire, on établit des jours de pénitence pour faire ressortir, par le contraste, le relâchement des fêtes et des réjouissances païennes. Mais dans le viie siècle, on solennisa ici et là le premier de l'an comme le jour de la circoncision de Jésus-Christ, et le premier jour de l'année civile fut aussi peu à peu compté au nombre des fêtes de l'Église.

1. Si on ne peut donner avec une entière certitude la raison pour

DE CONST. A LA MORT DE CHARLEM. (306-814) laquelle le 25 décembre a été choisi pour fêter la naissance de Jésus, on paraît cependant s'être accordé pour ce choix; c'est le temps du solstice où le soleil commence à se rapprocher de la terre, et Christ a été volontiers comparé au soleil, en ce qu'il a apporté la lumière et la chaleur aux hommes, et qu'avec lui a commencé pour eux une vie nouvelle. Les païens, à Rome, célébraient aussi dans ce temps-là la fête des Saturnales, où l'on s'envoyait réciproquement des présents, et qui se terminait par une fête pour les enfants.

2. Le nom de Mercredi des Cendres vient de ce qu'à la fin du vre siècle, on avait coutume, dans l'Église romaine, de consacrer des cendres de pénitence et de les répandre sur la tête des assistants, pour leur rappeler qu'ils étaient mortels; c'était aussi la coutume dans l'ancienne Église que les pénitents parussent ce jour-là devant l'assemblée avec des cendres sur la tête.

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