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les images et contre le culte qu'on leur rendait. L'empereur ordonna expressément qu'on n'offrît aucune adoration aux saintes images, et comme il trouva une vive résistance chez le peuple, chez les moines et chez une grande partie du clergé, il fit arracher avec violence les images des églises et les fit détruire en 730. La querelle qui dégénéra ici et là en révolte ouverte, et qui bouleversa encore plus le royaume déjà décrépit, excita à un tel point l'opposition des partis, que, d'un côté, on se prononçait de la manière la plus exagérée pour le culte des images, et que, de l'autre, on en reportait le mépris sur les objets qu'elles représentaient. CONSTANTIN V, fils de Léon, appelé par dérision COPRONYME, fit exécuter avec rigueur les lois de son père contre elles, et, dans un concile tenu à Constantinople en 754, qui devait être œcuménique, mais qui n'est point reconnu comme tel, il fit rejeter les images et prononcer l'anathème contre tous ceux qui les adoraient. Ceux-ci cherchèrent alors à les défendre en se révoltant; à leur tête étaient les moines qui les fabriquaient dans leurs cloîtres. Mais Constantin et son fils LÉON IV continuèrent à faire exécuter par contrainte les lois publiées contre les images, et exprimèrent leur volonté par des dépositions, des bannissements, des exécutions. Déjà la victoire des ennemis des images paraissait certaine, lorsque l'impératrice IRÈNE qui, de 779 à 802, gouvernait l'empire comme tutrice de son fils, se prononça en leur faveur, et fit proclamer par le vire concile œcuménique, savoir le ne de Nicée, qu'on devait vénérer les images en se prosternant, en les baisant, en leur offrant de l'encens, quoiqu'une adoration formelle comme celle qu'on rend à Dieu, fùt encore réprouvée. Les empereurs

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suivants se prononcèrent tantôt pour, tantôt contre les images, jusqu'à l'impératrice THÉODORA, qui donna la victoire à ceux qui leur rendaient un culte, et qui institua en leur honneur la fête de l'Orthodoxie'. Elle est encore célébrée, dans l'église grecque, le dimanche invocavit, qui s'appelle pour cette raison le dimanche orthodoxe. Plus tard, la coutume s'établit dans l'Église grecque de tolérer seulement les images peintes et ornées de perles et de pierres précieuses.

La célébrité que la dispute des images avait acquise en Orient devait aussi émouvoir l'Occident. Les évêques romains se décidèrent en faveur de ceux qui adoraient les images, et le pape GRÉGOIRE III prononça l'excommunication contre tous ceux qui en étaient ennemis. Mais l'Église franque, dirigée en cela par CHARLEMAGNE, prit un sage milieu tout en tolérant les images comme un moyen de se rappeler le passé et comme des ornements convenables dans les églises, elle voulut qu'on ne leur rendît aucune espèce d'adoration. C'est ainsi que s'exprime un écrit publié sous le propre nom de Charlemagne, qui oppose aux conclusions du second concile de Nicée le principe de la seule adoration de Dieu en esprit, et les conciles de Francfort sur le Mein, en 794, et de Paris, en 825, décidèrent de même. Mais le parti qui était favorable au culte des images obtint aussi plus tard la prépondérance en Occident, et peu à peu l'adoration qu'on leur offrait devint un usage universel.

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Service divin

Nous avons déjà vu, en détail, combien on était porté à donner à la vie de l'Église un éclat extérieur et une empreinte mondaine; l'influence unique de l'État et la fixation des points de doctrine rendirent le service divin plus uniforme dans les différentes Églises. Mais plusieurs choses se réunirent pour en accroître encore la magnificence; ce qui y contribua surtout, ce fut le désir de transporter l'éclat du paganisme dans l'Église chrétienne, et de la recommander ainsi aux païens même par le côté extérieur. Des vases d'or et d'argent rehaussèrent la splendeur des églises, et l'encens, les cierges, les lampes toujours allumées, ainsi que les bénitiers, furent empruntés au culte païen. Dans les anciens temps, on convoquait l'assemblée en frappant sur une planche, sur une table ou sur une barre d'airain suspendue. A cette époque parurent les cloches, dont on attribue d'ordinaire l'invention à PAULIN, évêque de Nole, en Campanie, dans le ve siècle. L'an 600 on les sonnait déjà dans les ÉtatsRomains, pour annoncer le commencement du service divin. De lå vint de bonne heure, et, suivant quelques-uns, depuis Charlemagne, l'abus du baptême des cloches.

La légende qui attribue à SAINTE CÉCILE l'invention de l'orgue (§ 58), n'est pas à la vérité fondée historiquement, mais elle prouve à quel point on y attachait de prix dans l'antiquité chrétienne. On en fit d'abord usage dans l'empire grec, puis ensuite en Occident, puisque l'empereur Constantin Copronyme fit présent d'un orgue au roi PÉPIN. Peu à peu les orgues furent introduites, et ce furent sur

tout les Allemands qui eurent le mérite de les perfectionner.

Le chant d'église se composait principalement des psaumes et de cantiques composés par des maîtres renommés, et il était ordinairement alternatif. Ce dernier genre de chant se répandit depuis Antioche, et, depuis AMBROISE, il fut surtout perfectionné en Occident. Le pape GRÉGOIRE [er releva le chant d'église par ses écoles de chantres, et Charlemagne en fit venir même de Rome.

Dans le ive et le ve siècle, la prédication était, après la communion, la partie la plus essentielle du culte, surtout dans l'Église grecque. Mais, par la direction mondaine et par l'incapacité d'un grand nombre d'ecclésiastiques, elle tomba toujours plus bas; lorsque le sacrifice de la messe fut considéré comme l'essentiel du culte, il arriva qu'elle perdit toujours plus de son importance, et qu'ici et là elle disparut entièrement du service divin. Charlemagne sentit combien la prédication était nécessaire pour l'éducation religieuse du peuple, et il chercha à la relever; mais l'ignorance, la grossièreté et les troubles de son temps, firent que ses efforts n'eurent aucun résultat durable.

La langue latine demeura la langue ecclésiastique de l'Occident, parce que la plupart des conversions étaient faites par des missionnaires de l'Église, et parce que les langues des peuples convertis étaient encore étrangères à la flexibilité et à la richesse de mots nécessaires pour exprimer les notions chrétiennes. Cependant, on prêcha aussi dans la langue du peuple, mais la langue latine qui avait la prédominance dans le culte, devait le faire envisager comme une chose purement extérieure par le simple peuple qui ne connaissait pas le latin.

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Les sacrements

Aux cérémonies déjà usitées dans le baptême (voy. § 20), on en joignit encore d'autres : l'enveloppement, l'insufflation, le don du sel, du miel et du lait. La Pâque était le temps ordinaire où l'on baptisait; ceux qui étaient baptisés portaient des vêtements blancs jusqu'au dimanche suivant; aussi ce dimanche est-il encore appelé le dimanche in albis depositis; par la même raison, il était aussi nommé Quasimodo geniti; c'est-à-dire que ceux qui venaient d'être baptisés étaient considérés comme de nouveaux-nés. Au baptême, on imposait les mains comme une consécration à ceux qui y étaient présentés, et on oignait leur front d'une huile sainte; cet usage existe encore dans l'Église grecque. Dans l'Église d'Occident, un usage semblable se trouve encore, à la vérité, à côté du baptême; mais cet acte en est séparé, et réservé pour un sacrement particulier sous le nom de confirmation, qui est considéré comme une consécration de l'entrée dans une vie plus indépendante.

Avec le baptême des enfants et le règne du christianisme, la discipline du secret cessa d'avoir force de loi dans le service divin, mais les expressions empruntées à cet état de choses demeurèrent en usage; ainsi particulièrement le mot messe, qui tire son origine du latin missa 2. Au moment où la sainte Cène allait être cé

'Jour de la déposition des aubes ou habits blancs.

• La phrase

entière était : Ite, missa est ecclesia; en français : Allez, l'assemblée est congédiée, phrase qui s'adressait à ceux qui ne pouvaient pas encore communier.

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