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vive part aux disputes ecclésiastiques de son temps (voy. § 41); il écrivit des commentaires bibliques, des développements sur des points de la foi, des controverses et des discours.

Faisons maintenant mention de PROCOPE DE GAZA, au vie siècle, maître d'éloquence, qui, pour satisfaire un besoin du temps, réunit les éclaircissements des anciens commentateurs de l'Écriture; et n'oublions pas JEAN, d'abord diacre, puis patriarche de Constantinople1. Ce dernier, à cause de la sévérité de sa manière de vivre, est appelé le jeûneur; il est connu soit par ses disputes avec l'évêque de Rome, GRÉGOIRE LE GRAND, soit par ses directions pour les pénitents.

JEAN PHILOPONE, qui vécut, suivant les uns, au vre, suivant les autres au viie siècle, fut philosophe et grammairien à Alexandrie; il a principalement contribué à faire adopter dans la science ecclésiastique de l'Église grecque l'usage de la philosophie d'Aristote, préférablemeut à celle de Platon.

Enfin JEAN DE DAMAS, mort en 754, est le dernier des Pères de l'Église que reconnaisse l'Église catholique grecque. Il vécut longtemps à la cour des califes, et plus tard dans un cloître à Jérusalem. Son ouvrage le plus important, qui a acquis dans l'Église catholique grecque une autorité symbolique, est la Réunion des doctrines de la foi chrétienne, conformément aux décisions des conciles généraux et aux explications des docteurs orthodoxes des anciens temps. C'est en quelque sorte le premier essai d'une dogmatique chrétienne.

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Auteurs latins

LACTANCE, qui est appelé le CICERON CHRÉTIEN à cause de sa grande éloquence et de la pureté de son style, ouvre dans cette période la série des Pères de l'Église latine. DIOCLETIEN le fit venir à Nicomédie pour y enseigner la langue et les sciences de Rome. Plus tard, CONSTANTIN le choisit pour maître de son fils CRISPUS; il vécut ensuite en Gaule, où il mourut en 330. Son principal ouvrage consiste dans des traités sur la nature et l'influence du christianisme, où, dans un style clair et attrayant, et avec un esprit philosophique, il défend la religion chrétienne et combat le paganisme.

HILAIRE, évêque de Poitiers, fut, par son zèle et par les souffrances qu'il endura, l'Athanase de l'Occident. Il est mort en 368, et a laissé divers écrits, d'abord sur la Trinité, contre l'empereur Constance, qu'il blâme de la manière la plus violente à cause de son penchant pour l'arianisme; puis sur les synodes contre les ariens. Il a aussi écrit des commentaires sur les Psaumes et sur l'Évangile selon saint Matthieu.

AMBROISE, né en 333, mort en 397, était le fils d'un préfet romain dans les Gaules; il fut lui-même gouverneur de Milan, jusqu'à ce qu'après une double élection et des supplications répétées, il échangea cette dignité mondaine contre celle d'archevêque de cette ville. Il dirigea l'Église avec vigueur et avec intelligence dans les circonstances où elle se trouva. Lorsque l'empereur THÉODOSE, aveuglé par la colère, eut fait massacrer les habitants de Thessalonique, il l'excommunia et le contraignit à se soumettre à la pénitence publique imposée par l'Église. Ses

écrits les plus importants sont: une Explication de la foi chrétienne, composée d'après le désir de l'empereur GRATIEN; un Essai pour développer, soit la morale chrétienne, soit surtout les devoirs des ecclésiastiques chrétiens; enfin différentes lettres et discours, dont les derniers témoignent qu'Ambroise appartenait aux orateurs les plus distingués de son temps. Il introduisit le plain-chant dans l'Église d'Occident; et le cantique Te Deum laudamus, qu'on suppose venir de lui, est appelé pour cela le cantique ambrosien. Ambroise, dont la tradition a embelli la vie de mille manières, est enseveli sous le dôme de Milan, où il est vénéré comme patron de cette ville.

Le plus savant des Pères latins fut JÉRÔME de Stridon, ville frontière de la Dalmatie et de la Pannonie. Il séjourna en divers pays, vécut longtemps comme ermite dans un désert de la Syrie, dirigea une communauté d'ermites et de pieuses romaines à Bethleem, et y mourut en 420. Quoique sans emploi public, il exerça, par sa considération personnelle et par ses écrits, une grande influence sur les événements ecclésiastiques de son temps. Il a surtout favorisé le goût de la vie monastique; il encouragea beaucoup l'adoration des saints, et travailla à déraciner les doctrines hérétiques et à entretenir l'esprit d'intolérance. Ses écrits sont nombreux; un des plus importants est sa traduction latine de la Bible, appelée la Vulgate, qui remplaça la version italique, plus ancienne et jusqu'alors plus répandue. La Vulgate fut universellement reçue dans l'Église d'Occident et y obtint autorité; elle fut confirmée par le concile de Trente, et maintenant encore elle est estimée à l'égal du texte original.

AURÉLIUS AUGUSTIN fut encore plus distingué et plus influent (voy. § 45); il était né à Tagaste en Numidie. D'un esprit profond, d'une imagination ardente, subtil, origi

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nal, riche en idées, aspirant au plaisir et aux jouissances, il mena une vie intérieurement tourmentée, jusqu'au moment où il trouva la paix de son âme dans le christianisme. MONIQUE, sa pieuse mère, chercha, il est vrai, dans son enfance, à le gagner à l'Évangile; mais l'amour du monde l'emporta chez le jeune homme. A Carthage, où il s'appropria la science romaine de son temps, il tomba dans de honteux égarements, auxquels il continua de se livrer après être arrivé à Rome et à Milan, pour enseigner l'éloquence. Il avait cherché en vain dans les doctrines des anciens sages et dans les principes des manichéens la satisfaction et le repos de son âme, lorsqu'il fut touché par les prédications d'Ambroise; les avertissements qu'il avait reçus dans son enfance se présentèrent alors à lui, et les larmes et les prières de sa mère ne furent pas sans fruit pour son cœur. Dans la lutte qui se livrait en lui entre le temps et l'éternité, il fut soutenu par les épîtres de saint Paul, grâce auxquelles l'œuvre de la régénération fut accomplie dans son âme. Augustin vit même dans la victoire subite que le bien remporta en lui, un miracle de la grâce divine; il fut baptisé par Ambroise, renonça à ses fonctions de rhéteur, et partit pour sa ville natale. Là il vécut retiré du monde, jusqu'au moment où il devint prêtre à Hippone, maintenant Bone, puis plus tard évêque, dignité dans laquelle il mourut3. Depuis sa conversion, il ne vécut que pour l'Église, et, par la puissance de son esprit, il étendit son influence. sur tout l'Occident, et son nom fut célébré par l'Église entière. Augustin avait éprouvé comme peu de gens la résistance du monde contre Dieu, du péché contre la grâce, et cette expérience qu'il avait faite devint la base

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de ses enseignements, dans lesquels il réduisait à rien son propre mérite, afin de n'être, avec saint Paul, ce qu'il était, que par la grâce de Dieu. Dans ses Confessions, qui sont traduites dans presque toutes les langues de l'Europe, il fait luimême un pieux aveu de ses égarements. Son ouvrage sur la Cité de Dieu, par où il entend la société chrétienne gouvernée par Dieu même, est une apologie du christianisme faite à grands traits, en opposition avec les malheurs publics que la foi païenne, encore enracinée parmi les peuples, était disposée à imputer aux dieux irrités. Ses autres nombreux écrits sont en grande partie consacrés à l'édification, à l'établissement de la foi chrétienne, à l'explication des Écritures, et surtout aux querelles dogmatiques du temps.

Parmi les autres docteurs de l'Église latine, quelquesuns se distinguèrent comme poëtes; ainsi PRUDENCE, mort en 405, qui, entre autres poëmes, composa, sous le titre Des Couronnes, des chants de louanges en l'honneur des martyrs chrétiens.

RUFIN, prêtre à Aquilée, dans l'Italie supérieure, d'abord ami, puis adversaire de Jérôme, traduisit l'histoire ecclésiastique d'Eusèbe, et la conduisit jusqu'en 395. JEAN CASSIEN et LÉON LE GRAND appartiennent aussi aux écrivains latins du ve siècle.

BOÈCE, d'abord confident de THÉODORIC, roi des Goths, ensuite incarcéré par lui et exécuté à Pavie1, écrivit sur la doctrine de la Trinité, et dans sa prison, sur les Consolations de la philosophie; son dernier écrit a paru dans diverses traductions allemandes. Mais ce qui rend Boèce remarquable, c'est qu'il a répandu en Occident les divers écrits du philosophe grec ARISTOTE. — CASSIODORE, qui,

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