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mière alternative furent appelés monothélites (en grec, ceux qui enseignent l'existence d'une seule volonté), et l'on comprend qu'ils ne purent pas obtenir l'approbation de l'Église. La dispute résulta de la tentative faite pour réconcilier avec elle les monophysites. C'est dans ce but que l'empereur HERACLIUS leur fit la concession qu'après l'union des deux natures, il n'y a qu'une seule manifestation de volonté en Christ, aussi bien humaine que divine. Mais cette doctrine rencontra de plusieurs côtés des contradictions, et l'empereur se vit par là entraîné à publier un autre règlement sur la foi, composé par SERGIUS, patriarche de Constantinople, et approuvé par HONORIUS, évêque de Rome1, lequel défendait de parler soit d'une, soit de deux manifestations de volonté en Christ, mais admettait expressément en Christ une volonté. Néanmoins le règlement manqua son effet, aussi bien qu'une défense expresse, faite par l'empereur CONSTANT II, de discuter ces matières. Ce furent surtout les évêques de Rome qui, en contradiction avec leur prédécesseur Honorius, combattirent vivement la doctrine d'une seule volonté en Christ; ils renoncèrent à toute communion avec le patriarche de Constantinople, et l'évêque de Rome MARTIN Ier, dans le premier concile de Latran, en 6493, fit condamner les monothé

648.

1 638. Latran est une place de Rome qui tire son nom de la famille romaine Lateranus, à laquelle cette place appartenait avec ses édifices du temps de Néron. Après l'exécution du dernier membre de cette famille, la place et les bâtiments qui s'y trouvaient devinrent propriété impériale jusqu'à Constantin le Grand, qui donna aux papes le palais qui s'y trouvait et qui s'appelait aussi Latran. Ils y résidèrent jusqu'à la translation de leur siége à Avignon, en 1305; car, depuis lors, ils se fixèrent au Vatican. Aussi l'église bâtie sur la place du palais de Constantin est appelée Latran ou église de saint Jean de Latran (san Giovani in Laterano). Elle fut incendiée en 1308, puis rebâtie, et elle est la principale église paroissiale du pape. Des conciles y furent tenus,

lites et les deux décrets impériaux. Aussi fut-il arrêté comme coupable de haute trahison, exilé d'abord à Naxos, puis dans la Chersonèse taurique, où il mourut en 655.

Pour remettre l'Église en communion avec Rome, dont la séparation menaçait encore plus la puissance de l'empereur dans l'Italie centrale, CONSTANTIN IV, surnommé POGONAT, c'est-à-dire le barbu, convoqua le sixième concile œcuménique, à Constantinople'. Il rejeta la doctrine monothélite, et déclara pour véritable et orthodoxe celle de deux volontés, qui néanmoins n'en forment qu'une seule, puisque la volonté humaine est soumise à la volonté divine.

La doctrine monothélite s'est cependant conservée parmi les Maronites, qui forment aujourd'hui, sur le Liban en Syrie, une forte population montagnarde de 150 mille âmes environ. Ils tirent leur nom de JEAN MARON, qui, à la fin du viie siècle, leur donna une organisation ecclésiastique et devint leur patriarche. Dans le xire siècle, ils se réunirent à l'Église d'Occident, en ce sens, qu'ils reconnurent l'autorité du pape, et, en retour, leur organisation ecclésiastique leur fut laissée. Dès lors ils ont eu leurs patriarches et leurs évêques, dont le premier réside à Antioche, et se nomme toujours Pierre; ils célèbrent la sainte Cène sous les deux espèces; leurs prêtres peuvent aussi se marier.

qui sont appelés par suite de cela conciles de Latran. Là est le balcon depuis lequel le pape a coutume de donner sa bénédiction au peuple; près du maître-autel de cette église se trouve encore un autel de bois où Pierre doit avoir dit la messe. Il n'y a que le pape, ou quelqu'un d'expressément désigné par lui, qui puisse la dire dans cette partie de l'église.

1 650.

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Pélagianisme

La conscience du péché pénètre la vie des peuples et retentit dans chaque poitrine humaine, plus fréquemment encore sous la forme obscure d'un sentiment vague que sous la forme claire d'une idée nette et déterminée. Les suites du péché laissent une lourde et pénible empreinte sur la vie de chaque homme, et au milieu de tous les bruits du monde qu'occasionnent la lutte et le combat, la joie et le plaisir, on entend le soupir des créatures, et dès le commencement de l'histoire s'élève de mille manières cette grande question: Malheureux que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort1?

En Christ et avec Christ nous avons la réponse et la solution, et, pleins de joie, tous les rachetés peuvent dire avec Paul: Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ', notre Seigneur. Christ nous a rachetés du péché et de ses funestes suites; par lui nous avons la réconciliation, la grâce et la vie éternelle. Telle est, sans contredit, la confession de tous les chrétiens; mais, de même que, dans la précédente période, un grand nombre d'esprits se préoccupaient de savoir quelle est l'origine du mal et quels sont ses rapports avec le Créateur unique qui gouverne le monde, à cette époque il en fut ainsi de la question: Jusqu'à quel point le péché a-t-il corrompu la nature humaine? Jusqu'à quel point la foi qui sauve est-elle un effet immédiat de la grâce, ou une manifestation de la force de la volonté humaine, et jusqu'à quel point se retire, en conséquence, l'action de la grâce divine?

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Pour cela, il fallait donner une proportion plus ou moins grande aux vérités suivantes :

1o L'homme est moralement libre, et néanmoins il dépend de Dieu en toutes choses. La liberté de l'homme consiste dans sa dépendance envers Dieu : dans le sentiment de l'homme pieux, les deux choses n'en sont qu'une; mais le penseur sépare quelquefois la liberté et la dépendance, même jusqu'à les mettre en opposition.

2o La dépendance nous est enseignée par la vie; c'est un sentiment profond chez tous les hommes. La conscience de la liberté morale est aussi enracinée dans l'âme de chacun; elle est incontestable, mais elle se soustrait à la preuve, et des expériences peuvent bien sembler mettre cette liberté en question.

3o Plus la nature humaine est profondément enfoncée dans les suites du péché, plus grande paraît la grâce divine, et plus admirable le prodige de la rédemption.

40 L'homme ne peut rien par sa propre force; tout est un libre don de la grâce de Dieu.

5o La connaissance de l'entière impuissance de l'homme est le moyen le plus actif pour combattre l'égoïsme et l'amour-propre, mais elle peut aussi être un écueil dangereux en entretenant la sécurité et la paresse de la chair.

6o Plus l'esprit pénètre dans la profondeur et la hauteur du moi humain, plus l'homme acquiert la conscience de son éloignement de Dieu et de l'état de péché de la race humaine; plus il a vu lui-même la profondeur de l'abîme où nous entraîne le mal; plus disparaît en lui le sentiment de tout mérite moral; plus il sent et reconnaît l'empire qu'exerce le péché. La tristesse selon Dieu dans une âme profondément sérieuse, n'aperçoit qu'un soleil qui éclaire d'en haut, et hors duquel il fait nuit en nous et autour de nous.

7o Le chrétien qui réfléchit, reconnaît qu'il n'existe point de mérite moral, car tout le bien que l'homme fait et peut faire n'est que le service auquel est astreint un serviteur, l'obligation qui est imposée à ceux qui sont sous la loi ou bien dans l'état de grâce, la conséquence immédiate et nécessaire de la piété filiale et de la reconnaissance produite par la rédemption.

Ces thèses sont opposées, en partie, au sentiment naturel du monde, et la plupart, sans se concilier, cheminent les unes à côté des autres. Mais alors elles durent revêtir une expression déterminée, et recevoir une règle fixe dans l'enseignement de l'Église. Cependant l'opposition qui se produisit à cet égard, et qui enveloppa surtout l'Église d'Occident dans les disputes qui s'étendirent au loin, ne prend pas sa source seulement dans la connaissance, mais encore et surtout dans le sentiment et dans la vie; elle appartient aux énigmes insolubles ici-bas, au dualisme de la nature humaine, fortifié par le péché, et ne peut jamais, sous ce rapport, arriver à une conclusion.

Suivant la circonstance, le but et la direction personnelle, tantôt c'était la puissance du péché et la nécessité de la grâce divine en opposition à la liberté humaine, tantôt la liberté morale et le prix de la vertu qui étaient davantage mis en saillie par les docteurs de l'Église. La première de ces doctrines dirigeait surtout l'Église d'Occident; mais, en général, on s'était contenté d'enseigner que la mort est la conséquence de la chute du premier homme, et qu'on doit envisager la vertu humaine comme l'effet produit à la fois, soit par la volonté libre et indépendante de l'homme, soit par la gràce divine, qui le sollicite au bien, et qui le soutient pour le pratiquer.

L'occasion qui se présenta la première de scruter plus

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