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relation avec celle de l'empire grec, et qui ne reconnut point le concile d'Éphèse. Elle reçut une constitution de BARSUMAS, d'abord instituteur dans une école à Édesse, puis évêque à Nisibe en Mésopotamie, et elle subsiste encore sous le nom d'Église des chrétiens chaldéens dans l'Inde. Ils s'appellent les chrétiens de saint Thomas. Les nestoriens ont rendu de grands services en étendant le christianisme et la civilisation grecque dans l'Asie orientale, ainsi qu'en créant des établissements de bienfaisance. Ils forment à peu près quatre cent mille âmes, et vivent en Syrie, en Mysie, en Cilicie et en Bithynie; ils n'ont point d'images, ont trois sacrements: le baptême, la sainte Cène, l'ordination, et ils reconnaissent en Christ deux natures réunies en une personne visible.

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Controverse eutychienne

Les discussions du nestorianisme étaient, à la vérité, extérieurement aplanies et laissées de côté; mais l'opposition durait encore dans l'Église, et elle conduisit à de nouvelles disputes, tant il était difficile, en déterminant la chose avec plus d'exactitude, de ne s'écarter ni å droite ni à gauche de la ligne subtile tracée par la doctrine de l'Église; et le mystère des deux natures en Christ exposait à des malentendus toute tentative qui avait pour but d'en expliquer plus exactement le rapport. Ajoutez à cela la tendance de l'époque, qui était d'attribuer toujours un rôle exclusif à la nature divine. L'occasion d'un nouveau débat fut fournie par EUTYCHE, abbé d'un cloî

tre près de Constantinople. Adversaire ardent des nestoriens, il prétendait qu'après l'incarnation de Christ, il n'y avait eu en lui qu'une seule nature, celle qui était devenue homme, en ce sens, que la nature humaine avait été comme absorbée par la nature divine, ou s'était confondue avec elle. D'ailleurs il n'accordait pas que la nature humaine en Christ fût de la même substance que la nôtre. Il soutenait seulement que les deux natures en Christ n'étaient pas séparées l'une de l'autre, sans vouloir nier pour cela que le Christ, après son incarnation, fût à la fois Dieu et homme. Mais ses adversaires concluaient de là qu'il admettait un mélange et une transformation des natures en Christ, et qu'il niait que la nature humaine fût issue de Marie.

FLAVIEN, patriarche de Constantinople, supérieur d'Eutyche, quoique ce dernier voulût se déclarer orthodoxe, le fit condamner, comme enseignant l'erreur, dans un concile de son ressort1. LÉON LE GRAND souscrivit à ce jugement; mais Eutyche s'adressa à la cour impériale, et trouva surtout un puissant protecteur dans DIOSCORE, évêque d'Alexandrie et successeur de Cyrille. L'empereur THÉODOSE II Convoqua à Éphèse un concile qui devait être général, mais qui, plus tard, fut rayé du nombre des conciles œcuméniques. On s'y conduisit avec tant de violence, qu'il fut appelé le synode des brigands. Flavien, entre autres, fut foulé aux pieds par Dioscore en fureur, en sorte que, peu de jours après, il mourut des suites des mauvais traitements qu'il avait reçus. Ce synode déclara Eutyche orthodoxe, le rétablit dans son emploi, et condamna Flavien. Le faible Théodose aussi fut entraîné à confirmer les conclusions de ce synode; mais il mourut

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en 450, et son successeur MARCIEN, favorablement disposé pour le parti contraire, convoqua en 451, à Chalcédoine, un concile, qui compte pour œcuménique. Il déposa Dioscore, condamna Eutyche, et détermina ainsi l'enseignement: «Les deux natures sont unies sans mélange, sans transformation et d'une manière inséparable, dans la seule personne de Christ. »

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Monophysites

Le concile de Chalcédoine avait, il est vrai, fixé pour tous les temps à venir l'enseignement de l'Église; mais un grand nombre continuèrent de prétendre que le divin et l'humain en Christ sont unis dans une seule nature, et, même parmi ceux qui n'étaient pas du parti d'Eutyche, il y en eut qui ne furent pas satisfaits des conclusions du synode. Ces adversaires du synode de Chalcédoine furent appelés, par ceux qui leur étaient opposés, monophysites, mot qui signifie, en grec, ceux qui enseignent une seule nature. Les disputes troublèrent pendant plus de cent ans la paix de l'Église. Des moines surtout travaillèrent la populace dans leur sens, et des émeutes souillèrent de sang les contestations sur la foi. L'Égypte, la Palestine et la Syrie en furent principalement atteintes. Comme le gouvernement impérial même prit parti dans Constantinople, les deux camps opposés cherchèrent à influer sur lui, et les révolutions du palais tantôt avaient pour cause ou pour prétexte des querelles dogmatiques, tantôt s'accomplissaient avec l'aide d'un des partis contraires.

L'empereur ZENON L'ISAURIEN' chercha, dès 482, å terminer les disputes par un règlement sur la foi, appelé Hénotikon (en grec, règlement d'union), dans lequel il confirmait les décisions des trois premiers conciles œcuméniques, ne faisait pas mention du concile de Chalcédoine, demandait que les expressions d'une et de deux natures fussent entièrement évitées, et qu'on dît uniquement que Christ est un. Mais l'Hénotikon déplut aux deux partis; l'évêque de Rome, FÉLIX II, se déclara dans le sens des décisions du concile de Chalcédoine, et en Égypte les monophysites les plus rigoureux ne voulurent point de paix sur une telle base, et se séparèrent de leur patriarche, précisément parce qu'il était satisfait de l'Hénotikon. Comme les membres de ce parti n'avaient alors point d'évêque ou de chef, ils furent nommés par leurs adversaires acéphales (en grec, sans chef).

Ainsi les disputes continuèrent, et l'empereur JUSTINIEN lui-même s'efforça en vain de rétablir la paix de l'Église par un règlement sur la foi et par plusieurs essais d'union. Ce fut sous son règne que se tint, à Constantinople, le cinquième concile œcuménique, qui confirma les décisions. des précédents conciles; mais il fit aussi quelques concessions aux monophysites. Cependant il devint la source d'une dissension nouvelle, l'évêque de Rome, VIGILE, refusant d'y assister et de souscrire à ses décisions. Mais, comme plus tard il se rangea à la volonté de l'empereur, et que son successeur, PÉLAGE, reconnut l'autorité du concile, alors une grande partie de l'Église d'Occident se sépara de Rome, comme de Constantinople, et ce ne fut que dans les siècles suivants que le cinquième concile œcuménique fut universellement reconnu en Occident. En même temps que

474-491. 2 527-565. • En 553. • En 555.

les persécutions contre les monophysites, JUSTIN II, successeur de Justinien, continua les tentatives d'union; mais la division persista, et il se forma en Orient une Église monophysite. Celui qui y travailla principalement fut le moine JACQUES BARADAÏ, qui, consacré comme évêque par les évêques monophysites captifs, parcourut comme mendiant, avec un grand zèle apostolique, toutes les provinces orientales où il y avait des monophysites; il établit partout des prêtres et des employés ecclésiastiques, et donna aux communautés monophysites, en Syrie et en Mésopotamie, une constitution et un lien; c'est pour cela que les monophysites sont encore aujourd'hui, dans ces contrées, appelés jacobites. Jacques Baradaï mourut en 578, après avoir consacré à cette œuvre trente-sept années de sa vie.

Le nombre des monophysites qui ont une constitution ecclésiastique à part, et qui n'ont aucune relation avec l'Église grecque et l'Église romaine, s'élève à 8 ou 9 millions. Ils sont surtout répandus en Égypte, en Abyssinie, en Syrie et en Arménie, et ils ont leurs patriarches particuliers. En Arménie, le patriarche réside dans le cloître d'Etschmiazin, près d'Erivan; et, en Syrie, à Antioche. En Égypte, les coptes se rattachent aux monophysites, et se nomment pour cette raison chrétiens coptes ou cophtes; leur chef est le patriarche d'Alexandrie, qui a sa résidence au Caire.

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Monothélites. Maronites

Toutes les questions sur Christ, dont nous avons fait mention, se terminèrent naturellement par celle-ci : Y a-t-il en Christ une ou deux volontés? Les partisans de la pre

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