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siastiques, et n'était pas exempte d'arbitraire et de despotisme. Au viie siècle, à la vérité, les patriarches d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem perdirent, par suite des victoires des Arabes, une grande partie de leurs diocèses (voy. § 28), ainsi que l'importance et la considération dont ils jouissaient; mais l'influence du patriarche de Constantinople s'augmenta de plus en plus, et il commença à former le centre de l'Église d'Orient, comme l'évêque de Rome, le centre de l'Église d'Occident.

Mais, si le clergé reçut alors une empreinte encore plus forte de mondanité, il ne faut pas oublier que le peuple pensait honorer en lui le christianisme et l'Église même, et que, pour obéir à la foi et pour mettre un frein à ses passions, la grande masse du peuple avait besoin d'une autorité extérieure. Il y eut aussi, dans tous les temps, des prêtres qui, par leur piété, leur conduite chrétienne et leur disposition à tous les sacrifices, furent les vrais successeurs des apôtres.

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Assemblées universelles de l'Église

Les assemblées universelles de l'Église servaient essentiellement à affermir et à justifier la constitution hiérarchique, car on se familiarisait alors avec la pensée que l'Église y était représentée par ses évêques assemblés, et que le Saint-Esprit manifestait par eux sa volonté. Ces assemblées avaient le pouvoir législatif et judiciaire le plus élevé de l'Église; c'est d'elles qu'émanaient les articles de foi aussi bien que les règlements relatifs au culte, et les autres déterminations spéciales qui concernaient

l'Église entière. Nées des efforts qu'on faisait pour arriver à l'unité, elles étaient le plus puissant moyen de perfectionner l'idée d'une Église catholique et de lui donner son expression; car, quoique l'Église de l'empire romain y fût principalement représentée, et que le gouvernement des empereurs y exerçât souvent une fàcheuse influence, les évêques des autres pays n'en étaient pas exclus, et les communautés de l'empire romain formaient, au moins dans les ive, ve et vie siècles, la partie essentielle de l'Église catholique. Aussi vit-on dans ces réunions la représentation de toute l'Église chrétienne; leurs conclusions passèrent pour universellement obligatoires, et comme exprimant la pensée de l'Église catholique. Et c'est pourquoi aussi elles s'appelèrent assemblées universelles de l'Église, synodes ou conciles universels, ou, en grec, œcuméniques', c'est-à-dire

1 Les différentes Églises qui se sont formées dans la suite des temps, ne sont pas d'accord sur les conciles qu'on doit considérer comme œcuméniques. Dans l'ancienne Église catholique, les sept conciles suivants passaient pour œcuméniques: Nicée, 325; Constantinople, 381; Éphèse, 431; Chalcédoine, 451; Constantinople, 553 & 680; enfin Nicée, 787; ils sont maintenant encore reconnus par l'Église grecque et par l'Église romaine. La première y intercala le synode de Constantinople, en 692, qu'elle ne compte pas comme un synode particulier, mais comme la continuation des cinquième et sixième. L'Église romaine d'autre part, y a ajouté non-seulement le synode de Sardique, en 347, mais encore plusieurs assemblées qui ont eu lieu plus tard, et qui ne représentaient que leur territoire, comme la dernière surtout qui fut tenue à Trente, 1545-1563. Les quatre premiers conciles sont universellement reconnus comme œcuméniques par les protestants, et aussi les cinquième et sixième par plusieurs Églises protestantes, mais ils n'ont pas chez elles l'autorité et la valeur qu'ils ont dans l'Église catholique; parce que, pour elles, la Bible est l'unique source et l'unique règle de la foi chrétienne, et qu'elles n'attribuent pas aux synodes une inspiration et une influence immédiates du Saint-Esprit. Leurs décisions n'ont de valeur que comme témoignages respectables du sentiment de

comprenant toute la terre habitée, ou simplement encore l'empire romain, et signifiant, par conséquent, catholiques.

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La papauté

La papauté est la réunion de tous les pouvoirs ecclésiastiques dans les mains de l'évêque de Rome, comme chef spirituel et suprême; elle forme un gouvernement monarchique, avec des éléments aristocratiques; mais cette constitution monarchique de l'Église d'Occident naquit peu à peu, et atteignit pour la première fois dans la période suivante son apogée et sa formation définitive. Le nom de pape, en grec pappas, répond tout à fait par sa signification à l'expression papa dont les enfants se servent familièrement pour s'adresser à leur père. Au commencement, tous les évêques portèrent ce nom, et encore aujourd'hui, dans l'Église grecque, on a conservé le mot pappas pour désigner les prêtres. On nommait aussi dans l'ancien temps tous les évêques vicaires et représentants de Christ, parce qu'on regardait leur charge comme établie par Christ lui-même et exercée en son nom. Dans cette période, les évêques de Rome se présentent plus souvent sous le nom d'évêques que sous celui de papes, et cette dernière dénomination leur est donnée d'une manière spéciale depuis le vie siècle seulement.

Déjà à la fin de la première période, l'évêque de Rome

l'Église d'alors, et que lorsqu'elles contiennent l'expression exacte des enseignements bibliques émanant d'un esprit plein de christianisme et de vie.

occupait le premier rang parmi les évêques de l'Occident (voy. § 15); il portait seul parmi eux le titre de patriarche, et même les évêques d'Orient lui cédaient volontairement la priorité, alors même qu'ils repoussaient son intervention et qu'ils contestaient sa prépondérance lorsque ses décisions leur étaient défavorables. Mais les rapports ecclésiastiques aussi bien que les rapports politiques de Rome, que les évêques romains savaient prudemment mettre à profit, tendirent encore à accroître leur considération. Rome était, depuis des siècles, la plus grande, la plus brillante, la plus puissante ville du monde romain et le centre de cet empire, de manière qu'on étendit facilement aux rapports de l'Église l'importance dont elle jouissait. C'était à Rome que se trouvait la plus ancienne communauté chrétienne de l'Occident, et ce fut de là principalement, soit dans la précédente période, soit dans celle-là, que le christianisme s'étendit dans tous les pays occidentaux. Comme Églisemère, celle de Rome devait, par cela même, jouir d'une considération particulière et être fréquemment en relation avec les autres. Les apôtres Pierre et Paul, d'après la tradition universellement répandue, devaient y avoir annoncé l'Évangile et souffert le martyre. Aussi supposaiton que les enseignements de cette communauté devaient avoir une pureté plus grande. De là les questions que les chrétiens occidentaux surtout adressaient, principalement sur le dogme et sur les mœurs, à l'évêque de Rome, dont peu à peu les réponses et les explications revêtirent le ton impératif; et, même dans les querelles de l'Église d'Orient, les deux partis s'adressaient souvent à lui. La translation de la résidence impériale de Rome à Constantinople éleva encore la considération attachée aux évêques romains, car ils étaient par là enlevés à la dépendance immédiate de l'empereur, et l'on s'accoutumait à

les regarder comme une autorité indépendante, et même importante sous le rapport temporel. Le concile de Sardique fit pour la première fois de l'évêché de Rome un tribunal d'appel pour les évêques condamnés, et l'empereur Gratien lui attribua en 378 le pouvoir de juger les évêques d'Occident.

Ce fut l'évêque LÉON [er ou le Grand, qui fonda le siége épiscopal de Rome, et qui en entrevit nettement la grandeur future. Il revendiqua pour lui et pour sa dignité personnelle la succession de saint Pierre, et fit remonter à une institution divine son droit à gouverner l'Église entière. VALENTINIEN III fut engagé par lui à déclarer que l'évêque de Rome était, immédiatement après les conciles, le plus haut pouvoir législatif et judiciaire de l'Église en Occident. De son temps, Rome fut menacée par ATTILA, chef des Huns. Léon ler alla au-devant de lui avec ses vêtements épiscopaux, et lui persuada de s'éloigner, ce que le peuple considéra comme un miracle opéré par saint Pierre, qui s'était tenu, disait-il, à côté de son successeur avec une épée menaçante. La considération de l'évêque de Rome s'accrut encore lorsque l'empire d'Occident eut succombé, lorsque l'Italie fut ravagée par la guerre et que la puissance de l'empereur d'Orient fut elle-même tombée en défaillance. Dans les temps de troubles et de guerres, les évêques de Rome furent souvent la seule autorité dominante dans cette capitale, et ils purent, par leurs jugements épiscopaux, remplacer le gouvernement de l'empereur, lorsque celui-ci était sans force. Aussi Grégoire Ier 4, qui acquit au siége de Rome l'Église d'Angleterre, et par celle-ci les Églises voisines (voy. § 29), contribua essentiellement à augmenter la puissance des papes. Déjà dans

347.

440-461. 3 En 476. * 590-604.

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