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la crucifixion de Jésus jusqu'à nos jours, les persécutions qu'a subies l'Église chrétienne ont servi à la répandre toujours plus au loin; les tentatives pour obscurcir et falsifier la vérité divine sont comme des nuages que la lumière du soleil ne traverse qu'avec plus d'éclat, et le sang des martyrs devient partout comme une riche semence de connaissance et de foi. Si néanmoins le mahométisme a enlevé à l'Église chrétienne un grand nombre de peuples. et s'ils ne sont point encore regagnés au Sauveur, il est à croire que l'esprit chrétien était déjà auparavant bien émoussé parmi eux, et que les mahométans, avec la force nouvelle qui les caractérisait, apportérent à la civilisation maints éléments nouveaux et maintes occasions nouvelles de développement; et l'on peut dire, en outre, qu'il ne faut pas mesurer l'histoire du règne de Dieu d'après la petite échelle de nos années. Quoique nous puissions longtemps encore attendre l'accomplissement de la promesse du Seigneur: Il n'y aura qu'un seul troupeau et un seul pasteur, déjà maintenant toute civilisation, riche d'avenir et pleine de vie, repose sur le christianisme, et les résultats atteints déjà par l'Église chrétienne ne nous laissent

aucun doute sur sa victoire définitive.

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Division de l'histoire de l'Église

Elle se divise en quatre grandes périodes:

I. Depuis la fondation du christianisme jusqu'à Constantin le Grand en 306. C'est le printemps de la vie chrétienne, où l'esprit chrétien se manifeste dans sa

Jean X,
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pureté et dans sa force, et, malgré tous les obstacles et toutes les persécutions, se fraie un chemin dans le cœur des peuples. L'Église est opprimée, persécutée, ou, dans les circonstances les plus favorables, uniquement tolérée. C'est la communauté qui a la direction de l'Église; cependant sa constitution a déjà des éléments aristocratiques, et quoique les membres de la société y aient les mêmes droits et les mêmes devoirs, une plus grande autorité est volontairement accordée aux apôtres et à ceux qui, plus tard, président à leur place les assemblées, ou qui se distinguent par des dons plus remarquables. Une intimité qui s'est accrue, et qui résulte de l'esprit chrétien, une simplicité naturelle dans les rapports de la vie ordinaire et dans ceux de l'Église, l'organisation d'un culte dénué de pompe et d'ornements, caractérisent surtout le premier siècle, et demeurent un modèle pour tous les temps.

II. Depuis Constantin le Grand jusqu'à la mort de Charlemagne (de 306 à 814). Le christianisme devient religion d'État; mais, comme il est employé au service du gouvernement, et qu'il en reçoit pouvoir et lustre, il perd de sa pureté et de sa puissance spirituelle. L'Église commence à devenir mondaine, on traite la religion chrétienne comme quelque chose d'extérieur, on s'efforce par-dessus tout de fixer l'unité de l'enseignement, en déterminant des dogmes, des articles de foi, qui entraînent l'Église dans une multiplicité de luttes intérieures. La civilisation grecque et romaine recule toujours davantage devant la civilisation chrétienne et germanique; la constitution aristocratique de l'Église se perfectionne et reçoit des éléments monarchiques; la migration des peuples avec la formation de nouveaux États, l'idée qui reparaît de nouveau d'un empire d'Occident, et la

lutte du mahométisme avec le monde chrétien, tels sont les principaux événements de l'histoire générale qui se mêlent de la manière la plus variée à l'histoire de l'Église.

III. Depuis la mort de Charlemagne jusqu'à la réformation (814-1517), l'Église chrétienne devient un établissement et une puissance du monde. La doctrine et l'adoration de Dieu en esprit sont étouffées par le culte extérieur; mais, à côté de toute cette grossièreté qui apparait aux regards, un trait plus profondément religieux pénètre dans la vie des peuples: le sentiment de la dépendance forme le point de vue principal, et la puissance de la foi fortement alliée à la superstition sert, au moyen de l'Église, à réprimer la violence et la grossièreté. La hiérarchie en lutte avec la puissance mondaine, parvient à son plus haut degré, la constitution de l'Église, oligarchique avec le patriarchat, devient monarchique avec la papauté. Le monachisme, la chevalerie, la féodalité, les croisades, l'entière séparation de l'Église d'Occident d'avec celle d'Orient, tels sont les principaux traits de cette période.

IV. Depuis la réformation jusqu'à nos jours; ce temps de renouvellement, de réveil, du rajeunissement, mais aussi de division, se distingue par des efforts pour arriver à la pureté de la doctrine évangélique, et à la simplicité de l'Église apostolique. La lutte de l'esprit et de la lettre, de la liberté de la foi et de l'autorité de l'Église, occupent tout cet espace de temps, sans qu'on soit arrivé encore à une solution.

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Chronologie chrétienne

De tout temps, on a choisi les événements les plus importants dans la vie des peuples pour compter depuis là les années. Ainsi les Juifs comptaient depuis la création du monde; les Grecs, depuis les Olympiades; les Romains, depuis la fondation de Rome. Lorsque ensuite le christianisme eut triomphé du judaïsme et du paganisme, et fut arrivé à la domination dans les divers États, on commença à compter les années depuis la naissance de JésusChrist, comme depuis l'événement le plus remarquable dans toute l'histoire du monde. Cela eut lieu au Ive siècle, où cette manière de compter fut appelée l'ère dionysiaque, l'abbé ou le moine Denys le Petit en étant l'auteur; et ce furent Bède le Vénérable et Boniface qui, au VIIIe siècle, en rendirent l'usage universel. D'après cela, la naissance de Jésus fut placée l'an 753 ou 754 après la fondation de Rome, mais il résulte de recherches plus récentes que Jésus est né trois ou quatre années plus tôt que ne l'avait reconnu Denys, par conséquent, l'an 750 ou 749 après la fondation de Rome. Toutefois il est évident qu'un changement apporterait ici la plus grande confusion.

Comme le calendrier julien' avait été introduit partout dans les pays de la domination romaine, et conservé dans la chronologie chrétienne, on admit dans l'année 365 jours, et on intercala un jour dans chaque quatrième année. Mais l'année solaire naturelle monte seulement à 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 51/, secondes 3,

que.

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Il tire son nom de Jules César. * Appelée tropique ou périodi

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en sorte que, d'après le calendrien julien, l'année aurait de trop 11 minutes et 9 secondes, ce qui dans 100 ans monterait à 15 heures, on resta donc d'autant en arrière du temps réel. Dans l'année 325 après la naissance de Jésus-Christ, où l'Église assemblée à Nicée établit la fête de Pâques, le premier dimanche après la première pleine lune qui suit l'équinoxe du printemps, l'équinoxe tomba sur le 21 mars, ce qui devait en quelque sorte servir de règle.

Mais, avec le temps, la différence entre le calendrier julien et l'année solaire naturelle devint toujours plus grande, et s'éleva déjà au XVIe siècle jusqu'à 10 jours, de manière que l'équinoxe, au lieu de tomber sur le 21, tomba sur le 11 mars. Le pape Grégoire XIII entreprit par conséquent, d'après le conseil de l'astronome Aloysius Lilius, d'améliorer sous ce rapport le calendrier julien; du consentement de tous les princes catholiques romains, il supprima 10 jours l'an 1582, et au 4 octobre se mit à dater du 15. Il fut également convenu, que toujours 3 années séculaires, qui jusque-là, d'après le calendrier julien, avaient été bissextiles, seraient des années ordinaires, seulement que chaque quatrième année séculaire serait bissextile. D'après cela, l'an 1600 fut bissextile, l'année 1700 et 1800 ne le furent point, il en sera de même pour l'an 1900, mais l'année 2000 sera bissextile; ainsi l'année civile est tellement rapprochée de l'année astronomique, que la différence, dont chacune est trop longue, ne s'élève pas à 3 heures dans 400 années. Cependant, comme cette amélioration avait été faite par le pape, dans les pays protestants on balança longtemps à la recevoir. En 1700, elle fut introduite dans l'Allemagne protestante, en Suisse, en Hollande, en Danemark, où on laissa alors de côté 11 jours, et où l'on passa immédiate

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