Et l'autre turbulent, et plein d'inquiétude; Sur la tête un morceau de chair, La queue en panache étalée. Or, c'était un cochet1 dont notre souriceau Comme d'un animal venu de l'Amérique. Que moi, qui grace aux dieux de courage me pique, Le maudissant de très bon cœur. Avec cet animal qui m'a semblé si doux: Marqueté, longue queue, une humble contenance, Avec messieurs les rats; car il a des oreilles Je l'allais aborder, quand d'un son plein d'éclat Mon fils, dit la souris, ce doucet est un chat, Contre toute ta parenté D'un malin vouloir est porté. L'autre animal, tout au contraire, Bien éloigné de nous mal faire, Servira quelque jour peut-être à nos repas. (1) Un jeune coq, dont le portrait est en effet très exact Garde-toi, tant que tu vivras, FABLE VI. Le Renard, le Singe et les Animaux. Les animaux, au décès d'un lion, : Qu'il fut élu chacun lui fit hommage. Et ne crois pas qu'autre que moi la sache. (1) Prison, lieu fermé. On dit encore: Tenu en chartre privée, pour renfermé. (2) Quelques-uns. Voyez la note de la fable I de ce livre. (3) Mot qui ne se trouve que dans La Fontaine. (4) Cachette. Or tout trésor, par droit de royauté, Le nouveau roi bâille après la finance; Le renard dit, au nom de l'assistance: FABLE VII. Le Mulet se vantant de sa généalogie. Le mulet d'un prélat se piquait de noblesse, Que de sa mère la jument, Dont il contait mainte prouesse". Qu'on le dût mettre dans l'histoire. Quand le malheur ne serait bon (1) Aspire, soupire après. (2) Sans cesse. Voyez la note de la fable VI du livre III. (3) Beaucoup d'actions d'éclat. Voyez la note de la fable XIV du livre III. Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit bon à quelque chose. FABLE VIII. Le Vieillard et l'Ane. Un vieillard sur son âne aperçut en passant Pourquoi? répondit le paillard1; Me fera-t-on porter double bât, double charge? Notre ennemi, c'est notre maître : (1) Celui qui couche sur la paille, un paysan. Ce mot n'a plus la même signification et se prend en mauvaise part. (2) Qui s'éloigua. Celle expression est demeurée dans la langue maritime. (3) François ne se prononce plus comme sois; mais alors, comme on l'a fait remarquer, la prononciation de la diphthongue oi était à peu près arbitraire. Ainsi, tandis que certaines provinces prononçaient François oi, d'autres disaient que je sais pour : que je sois, |