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116. La Bresse et la Savoie conquises en 1600, la première par Biron, la seconde par Lesdiguières.

221-224. En 1543, du 10 août au 8 septembre, Nice fut inutilement assiégée par une armée française, que secondait une flotte turque. Cette ville avait fait jadis partie du comté de Provence.

225. Le duc de Guise dont il a été question plus haut, p. 23 et 24. 228. Charles de Bourbon, comte de Soissons.

XIII

PROSOPOPÉE d'ostende.

STANCES.

D'après un passage de la Vie de Peiresc par Gassendi, Malherbe écrivit en 1604 ces stances, qui parurent non en 1630, comme le dit Saint-Marc, mais en 1615, dans les Délices de la poésie françoise. C'est une imitation d'une pièce de vers latins qui venait d'être composée par Grotius, alors âgé d'une vingtaine d'années. Voici cette pièce :

Area parva Ducum, totus quam respicit orbis,
Celsior una malis, et quam damnare ruinæ
Nunc quoque fata timent, alieno in litore resto.
Tertius annus abit, toties mutavimus hostem;
Sævit hyems pelago, morbisque furentibus æstas;
Et minimum est quod fecit Iber. Crudelior armis
In nos orta lues; nullum est sine funere funus,
Nec perimit mors una semel. Fortuna, quid hæres?
Qua mercede tenes mistos in sanguine Manes?
Quis tumulos moriens hos occupet, hoste peremto,
Quæritur, et sterili tantum de pulvere pugna est.

Ostende se rendit aux Espagnols, le 20 septembre 1604, après un siége de trente-neuf mois. (Voy. de Thou, liv. CXXX.)

Trois ans déjà passés, théâtre de la guerre,
J'exerce de deux chefs les funestes combats,
Et fais émerveiller tous les yeux de la terre,
De voir que le malheur ne m'ose mettre à bas.

A la merci du ciel en ces rives je reste,
Où je souffre l'hiver froid à l'extrémité ;
Lorsque l'été revient il m'apporte la peste,
Et le glaive est le moins de ma calamité.

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Tout ce dont la Fortune afflige cette vie
Pêle-mêle assemblé me presse tellement,
Que c'est parmi les miens être digne d'envie,
Que de pouvoir mourir d'une mort seulement.

Que tardez-vous, Destins? ceci n'est pas matière
Qu'avecque tant de doute il faille décider;
Toute la question n'est que d'un cimetière,
Prononcez librement qui le doit posséder.

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XIV

AUX OMBRES DE DAMON.

Suivant Ménage, qui le tenait de Racan, Malherbe aurait composé cette pièce en Provence, c'est-à-dire avant le mois d'août de l'année 1605. Elle n'est point terminée; aussi n'a-t-elle été imprimée que dans l'édition de 1630.

L'Orne comme autrefois nous reverroit encore,
Ravis de ces pensers que le vulgaire ignore,
Égarer à l'écart nos pas et nos discours;
Et couchés sur les fleurs comme étoiles semées,
Rendre en si doux ébat les heures consumées,
Que les soleils nous seroient courts.

Mais, ô loi rigoureuse à la race des hommes,
C'est un point arrêté, que tout ce que nous sommes,
Issus de pères rois et de pères bergers,

La Parque également sous la tombe nous serre,
Et les mieux établis au repos de la terre,
N'y sont qu'hôtes et passagers.

Tout ce que la grandeur a de vains équipages,
D'habillements de pourpre, et de suite de pages,
Quand le terme est échu n'allonge point nos jours;
Il faut aller tout nus où le Destin commande;
Et de toutes douleurs, la douleur la plus grande
C'est qu'il faut laisser nos amours.

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ΙΟ

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Amours qui la plupart infidèles et feintes,
Font gloire de manquer à nos cendres éteintes,
Et qui plus que l'honneur estimant le plaisir,
Sous le masque trompeur de leurs visages blèmes,
Acte digne du foudre! en nos obsèques mêmes
Conçoivent de nouveaux desirs.

Elles savent assez alléguer Artémise,
Disputer du devoir et de la foi promise;

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Mais tout ce beau langage est de si peu d'effet,

Qu'à peine en leur grand nombre une seule se treuve
De qui la foi survive, et qui fasse la preuve

Que ta Carinice te fait.

Depuis que tu n'es plus, la campagne déserte
A dessous deux hivers perdu sa robe verte,
Et deux fois le printemps l'a repeinte de fleurs,
Sans que d'aucuns discours sa douleur se console,
Et que ni la raison, ni le temps qui s'envole,
Puisse faire tarir ses pleurs.

Le silence des nuits, l'horreur des cimetières,
De son contentement sont les seules matières;
Tout ce qui plaît déplaît à son triste penser;
Et si tous ses appas sont encore en sa face,
C'est que l'amour y loge, et que rien qu'elle fasse
N'est capable de l'en chasser.

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Mais quoi? c'est un chef-d'œuvre où tout mérite abonde,

23, 24. Ovide a dit (Ars am., III, 431):

Funere sæpe viri vir quæritur.

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