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il s'en voit, c'est qu'ils ont tant de vertu, qu'ils peuvent au travers du jour faire paroître leur clarté particulière. De notre temps il s'en est vu de jour une infinité, les unes tournées du levant au ponant, les autres du ponant au levant. Les mariniers prennent ce déplacement de beaucoup d'étoiles pour conjecture qu'il y aura de la tempête; de manière que si c'est signe de vents, il faut que les vents soient au même endroit, c'est-à-dire en cet air qui remplit l'espace d'entre la lune et la terre. En une grande tempête, il apparoît des étoiles qui semblent assises au haut des voiles, et lors ceux qui courent fortune pensent être secourus de Castor et de Pollux. Ce qui leur donne bonne espérance, c'est que lors on voit déjà la tempête commencer à se rompre, et les vents à se retirer. Les feux sont quelquefois portés, et ne demeurent pas fermes. Gylippus s'en allant à Syracuse vit une étoile arrêtée au haut de sa lance. Aux armées des Romains on a vu flamber des javelots, pour être tombé sur eux de certains feux, qui bien souvent frappent les animaux et les plantes aussi rudement que la foudre; et parfois, comme ils sont poussés avec moins de force, ne font que glisser et s'asseoir tout bellement, sans blesser ni donner aucune atteinte. Les uns se font en temps d'orage, les autres au plus beau jour du monde, selon que la disposition de l'air est susceptible de feu; car il tonne quelquefois en temps serein, pour la même raison qu'il tonne en temps nubileux, quand l'air est battu l'un contre l'autre. Et combien qu'il soit plus luisant et plus sec, si est-ce qu'il ne laisse pas de s'amasser, et de faire des corps qui ressemblent aux nuées, lesquels font bruit comme ils viennent à être frappés. De là vient que nous voyons quelquefois des chevrons, quelquefois des boucliers, et des figures de grands feux épandus, quand une même cause, mais plus grande et plus forte, a rencontré semblable matière.

II. Voyons maintenant comme se fait cette lueur, qui paroît à l'entour des astres. Nous lisons que le jour qu'Auguste entra dans Rome, à son retour d'Apollonie, on vit tout à l'entour du soleil un cercle, avec le même bizarrement de couleurs que nous voyons ordinairement en l'arc-en-ciel. Les Grecs l'appellent une aire1, et nous fort à propos le pouvons appeler couronne. Comme cela se fait, je m'en vais le vous dire. Jetez une pierre dans une fontaine, vous verrez incontinent l'eau se séparer en beaucoup de rond[eurs], desquelles la première sera très-petite, l'autre plus grande, et les autres d'après encore davantage, selon qu'elles sont plus éloignées, jusques à ce que l'ébranlement se perde, et s'aplanisse comme le reste de l'eau qui ne s'est point ressentie de cette agitation. Il faut faire compte qu'en l'air il en arrive tout de même. Quand il est épais, il peut être frappé; de sorte que la clarté du soleil, ou de la lune, ou de quelque autre étoile, venant à le rencontrer, le fait écarter en forme de cercles; car l'humeur2, l'air, et toutes choses à qui le coup peut donner forme, étant poussées, prennent la figure même de ce qui les pousse. Or toute lumière est ronde. Il faut donc que l'air étant frappé de quelque lumière devienne rond. Pour cette occasion les Grecs ont donné le nom d'aire à telle manière de clartés, d'autant que le plus souvent les lieux destinés à battre les blés ont la forme ronde. Mais il ne faut croire que ces clartés, soit aires ou couronnes, se fassent auprès des astres, car elles en sont bien loin.

1. "Aλwę, halo, mot que la science a conservé. 2. L'eau, le liquide; en latin: humor.

FIN DES QUESTIONS NATURELLES.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME.

AVERTISSEMENT.

NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR MALHERBE
APPENDICE de la Notice biographique .
VIE DE MALHERBE PAR RACAN...

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

PIÈCES ATTRIBUÉES A MALherbe.

DES PORTRAITS DE MALHERBE.

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IX

L

LXI

LXXXIX

CXVI

CXXIV

POÉSIES.

I. Sur le portrait d'Étienne Pasquier qui n'avoit point

de mains. ..

Il ne faut qu'avec le visage.

II. Stances..

Si des maux renaissants avec ma patience.

III. Les Larmes de saint Pierre, imitées du Tansille. . .

Ce n'est pas en mes vers qu'une amante abusée.

IV. Épitaphe de Monsieur d'Is .

Ici dessous gît Monsieur d'Is.

V. Pour Monsieur de Montpensier, à Madame devant son mariage. Stances.

Beau ciel par qui mes jours sont troubles ou sont calmes.

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