Remettez-vous l'âme en repos, Amour autrefois en vos yeux S'il vous ressouvient du pouvoir Le temps d'un insensible cours En le ménageant comme il faut. 69. Vos lumières, vos yeux. C'est le lumina des Latins. 55 69 65 75 X DESSEIN DE QUITTER UNE DAME QUI NE LE CONTENTOIT QUE DE PROMESSE. STANCES. Cette pièce a été imprimée d'abord dans le tome II du Parnasse des plus excellents poëtes de ce temps, dont quelques exemplaires, suivant Saint-Marc, sont datés de 1599. Elle porte le titre de chanson dans un autre Recueil. Beauté, mon beau souci, de qui l'âme incertaine A, comme l'Océan, son flux et son reflux, Vos yeux ont des appas que j'aime et que je prise, Quand je pense être au point que cela s'accomplisse, Madame, avisez-y, vous perdez votre gloire 1. VAR. (D): Beauté, mon cher souci. 4. VAR. (ibid.) : Ou je me résoudrai de ne le souffrir plus. 7. VAR. (ibid.): Mais en me retenant.... De me l'avoir promis, et vous rire de moi; S'il ne vous en souvient vous manquez de mémoire, 15 Et s'il vous en souvient vous n'avez point de foi. J'avois toujours fait compte, aimant chose si haute, S'il arrive autrement ce sera votre faute, De faire des serments et ne les tenir pas. 20 16. VAR. (D) : Ou s'il vous en souvient.... J'avois toujours fait cas, aimant chose si haute, XI CONSOLATION A MONSIEUR DU PÉRIER, GENTILHOMME D'AIX EN PROVence, sur la MORT DE SA FILLE. STANCES. Ces stances, les plus célèbres de Malherbe, ont été écrites postérieurement au mois de juin 1599, puisque le poëte y fait allusion à la mort de ses deux premiers enfants, dont le second mourut dans ses bras, à Caen, le 23 juin de cette année. Elles furent imprimées en 1607, dans le tome II du Parnasse des plus excellents poetes de ce temps, et avaient d'abord paru en Provence, en feuille volante. Cette première édition, aujourd'hui introuvable, contenait de nombreuses variantes, que Huet avait transcrites sur un exemplaire des œuvres de Malherbe (édition de 1666). Saint-Marc eut communication de ce volume, et c'est d'après lui que nous donnerons les variantes. François du Périer, fils de Laurent du Périer, avocat au parlement d'Aix, était un grand ami de Malherbe, qui en parle souvent dans ses lettres. Sa fille s'appelait Marguerite. On raconte que Malherbe avait d'abord rédigé ainsi le vers 15: Et Rosette a vécu ce que vivent les roses; mais à l'imprimerie on déchiffra mal le manuscrit, et l'on mit Roselle au lieu de Rosette. En lisant l'épreuve à haute voix, le poëte fut frappé de ce changement et écrivit le vers tel qu'il est aujourd'hui. Nous ne savons où cette anecdote fort connue a été rapportée pour la première fois, mais elle nous semble démentie par la rédaction primitive du vers en question que nous donne une variante rapportée plus bas. Dans un manuscrit de la collection Gaignières, à la Bibliothèque impériale (n° 1001, p. 274), on trouve une parodie de cette pièce, à propos d'un factum de Sacy pour M. de Pommereu. Elle commence ainsi : Ta fureur, de Sacy, sera-t-elle éternelle? Ta douleur, du Périer, sera donc éternelle, Que te met en l'esprit l'amitié paternelle Le malheur de ta fille au tombeau descendue, Par un commun trépas. Est-ce quelque dédale, où ta raison perdue Je sais de quels appas son enfance étoit pleine, Injurieux ami, de soulager ta peine Avecque son mépris. Mais elle étoit du monde, où les plus belles choses 1-4. VAR. : Ta douleur, Cléophon, sera donc incurable, Qu'apporte à l'adoucir un ami secourable, 9-12. VAR.: J'ai su de son esprit la beauté naturelle, Je voulois t'empêcher de soupirer pour elle, Nul autre plus que moi n'a fait cas de sa perte, Avec étonnement qu'une saison si verte 13-16. VAR. : Portât des fruits si meurs. Mais elle étoit du monde, où les plus belles choses Et ne pouvoit Rosette être mieux que les roses 5 ΙΟ |