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Les monts fameux des vierges que je sers
Ont-ils des fleurs en leurs déserts
Qui s'efforçant d'embellir ta couleur,
Ne ternissent la leur?

Le Thermodon a vu seoir autrefois
Des reines au trône des rois;
Mais que vit-il par qui soit débattu
Le prix à ta vertu?

Certes nos lis, quoique bien cultivės,
Ne s'étoient jamais élevés
Au point heureux où les destins amis
Sous ta main les ont mis.

A leur odeur l'Anglois se relâchant,
Notre amitié va recherchant;
Et l'Espagnol, prodige merveilleux!
Cesse d'être orgueilleux.

De tous côtés nous regorgeons de biens;

Et qui voit l'aise où tu nous tiens,
De ce vieux siècle aux fables récité

Voit la félicité.

Quelque discord murmurant bassement,
Nous fit peur au commencement;
Mais sans effet presque il s'évanouit,
Plus tôt qu'on ne l'ouït.

Tu menaças l'orage paroissant,

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9. Rivière du Pont, sur les bords de laquelle habitaient les Amazones. C'est aujourd'hui le Termeh.

16. L'édition de 1630 et celle de 1631 portent par erreur : les a mis.

Et tout soudain obéissant,

Il disparut comme flots courroucés

Que Neptune a tancés.

Que puisses-tu, grand soleil de nos jours,
Faire sans fin le même cours,

Le soin du ciel te gardant aussi bien,

Que nous garde le tien!

Puisses-tu voir sous le bras de ton fils

Trébucher les murs de Memphis; Et de Marseille au rivage de Tyr Son empire aboutir!

Les vœux sont grands; mais avecque
Que ne peut l'ardente oraison?
Et sans flatter ne sers-tu pas les Dieux
Assez pour avoir mieux ?

32. Voyez l'Énéide, liv. I, v. 135 et suivants.

raison

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LVIII

LES SIBYLLES.

SUR LA FÊTE DES ALLIANCES DE FRANCE

ET D'ESPAGNE.

La relation de ces fêtes parut en 1612, in-4o, sous ce titre : Le Camp de la Place Royalle ou Relation de ce qui s'y est passé les cinquième, sixième et septième jours d'avril mil six cens douze, pour la publication des mariages du Roy (Louis XIII) et de Madame (Élisabeth de France) avec l'Infante (Anne d'Autriche) et le Prince d'Espagne (Philippe IV). Le tout recueilli par le commandement de Sa Majesté. Paris, de l'imprimerie de Jean Laquehay. On y trouve sans nom d'auteur les stances de Malherbe, qui avaient été mises en musique par Boesset.

Le premier des intitulés que nous leur donnons est tiré de l'édition de 1630 et le second de la Relation.

La sibylle Persique.

POUR LA REINE.

Que Bellone et Mars se détachent,
Et de leurs cavernes arrachent
Tous les vents des séditions;
La France est hors de leur furie,
Tant qu'elle aura pour alcyons
L'heur et la vertu de Marie.

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5. « Alcyon, oiseau duquel on dit qu'il fait son nid au bord de la mer, et qu'alors la mer demeure calme. » (Dictionnaire de l'Académie, de 1694.)

La Libyque.

POUR LA REINE.

Cesse, Pò, d'abuser le monde,
Il est temps d'òter à ton onde
Sa fabuleuse royauté.

L'Arne, sans en faire autres preuves,

Ayant produit cette beauté,

S'est acquis l'empire des fleuves.

La Delphique.

POUR LES MARIAGES.

La France à l'Espagne s'allie;
Leur discorde est ensevelie,
Et tous leurs orages finis.
Armes du reste de la terre,
Contre ces deux peuples unis
Qu'êtes-vous que paille et que verre?

La Cumée.

POUR LE MÊME SUJET.

Arrière ces plaintes communes,
Que les plus durables fortunes
Passent du jour au lendemain;
Les nœuds de ces grands hyménées
Sont-ils pas de la propre main
De ceux qui font les destinées?

10. L'Arno. Voyez xxvп, 114.

LO

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19. Titre de la strophe iv. L'adjectif Cumée pourrait s'appliquer tout aussi bien à la sibylle de Cumes (Cuma) en Campanie, qu'à la sibylle (très-contestable) de Cume (Cuma, Cyme), en Éolie, qu'il désigne

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réellement ici. Mais l'adjectif à désinence latine Cumane (voyez la strophe vii) ne peut s'appliquer qu'à la première.

42. L'Hellespont, que Léandre traversait toutes les nuits à la nage, et où il se noya dans une tempête.

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