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XXXVI

SONNET.

Imprimé dans le recueil de 1609.

C'est fait, belle Caliste, il n'y faut plus penser;
Il se faut affranchir des lois de votre empire;
Leur rigueur me dégoûte, et fait que je soupire
Que ce qui s'est passé n'est à recommencer.

Plus en vous adorant je me pense avancer,
Plus votre cruauté, qui toujours devient pire,
Me défend d'arriver au bonheur où j'aspire,
Comme si vous servir étoit vous offenser.

Adieu donc, ò beauté, des beautés la merveille;
Il faut qu'à l'avenir ma raison me conseille,
Et dispose mon âme à se laisser guérir.

Vous m'étiez un trésor aussi cher que la vie ;
Mais puisque votre amour ne se peut acquérir,
Comme j'en perds l'espoir, j'en veux perdre l'envie.

2, 3. VAR. (K) :

La fâcheuse rigueur des lois de votre empire Étonne mon courage et fait que je soupire. Dans N et P ce dernier vers commence ainsi :

M'étonne le courage....

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XXXVII

STANCES.

J'ai appris de M. de Racan, dit Ménage, que Malherbe fit ces stances pour la vicomtesse d'Auchi, mais qu'elles servirent à M. de Bellegarde pour la princesse de Conti. » Elles furent imprimées dans les deux recueils H et K, de 1609, avec le titre de chanson.

D

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J'aurai donc nommé ces beaux yeux
Tant de fois mes rois et mes dieux,
Pour aujourd'hui n'en tenir compte?
Et permettre qu'à l'avenir

On leur impute cette honte

De ne m'avoir su retenir?

Ils auront donc ce déplaisir,
Que je meure après un desir,
Où la vanité me convie?
Et qu'ayant juré si souvent

D'être auprès d'eux toute ma vie,
Mes serments s'en aillent au vent?

12. VAR. (N): De n'avoir su me retenir.

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Vraiment je puis bien avouer
Que j'avois tort de me louer
Par-dessus le reste des hommes;
Je n'ai point d'autre qualité

Que celle du siècle où nous sommes,
La fraude, et l'infidélité.

Mais à quoi tendent ces discours,
O beauté qui de mes amours
Êtes le port et le naufrage?
Ce que je dis contre ma foi,
N'est-ce pas un vrai témoignage
Que je suis déjà hors de moi?

Votre esprit, de qui la beauté
Dans la plus sombre obscurité
Se fait une insensible voie,
Ne vous laisse pas ignorer
Que c'est le comble de ma joie
Que l'honneur de vous adorer.

Mais pourrois-je n'obéir pas
Au Destin, de qui le compas
Marque à chacun son aventure,
Puisqu'en leur propre adversité
Les Dieux tout-puissants de nature
Cèdent à la nécessité?

Pour le moins j'ai ce réconfort,
Que les derniers traits de la mort
Sont peints en mon visage blême,
Et font voir assez clair à tous,

46. VAR. (N): Qui font voir....

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Que c'est m'arracher à moi-même
Que de me séparer de vous.

Un lâche espoir de revenir
Tâche en vain de m'entretenir;
Ce qu'il me propose m'irrite;

Et mes vœux n'auront point de lieu,

Si

par le trépas je n'évite

La douleur de vous dire adieu.

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XXXVIII

POUR METTRE DEVANT LES HEURES DE CALISTE.

Bien que j'ignore au juste la date de cette épigramme et de la suivante, imprimées en 1615 dans les Délices de la poésie françoise, j'ai cru pouvoir les placer immédiatement à la suite des pièces précédentes, car il me semble qu'elles ont dû être composées vers la même époque.

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