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labe tus commune devant le monosyllabe vir, clc.

Lorsqu'un mot se termine par une voyelle, et que le mot suivant commence aussi par une autre voyelle, on doit éviter de prononcer ces deux voyelles par une seule émission de voix, et ne pas chanter eccenim pour ecce rim, millia dextris pour millia a dextris, quinaltis pour qui in altis, ortusque pour ortu usque; mais faire entendre distinctement le son des deux voyelles.

III. De la mesure.

La mesure dans le plain-chant est un mouvement plus ou moins lent, grave ou précipité, qu'on donne à chaque note d'après sa valeur régulière, relativement au rite de l'office et à ses différentes parties; c'est-àdire, d'après le texte du Manuel précité : a La mesure doit être légère aux simples, grave aux dimanches et fêtes doubles, plus grave aux solennels mineurs et majeurs, et très-grave aux très-grands solennels, sans que la lenteur progressive qui suit la gravité devienne fatigante, ou que la vitesse fasse perdre le ton de la prière.

En général on chante plus gravement la messe, laudes et vêpres, que les matines, les petites heures et complies. Les intonations, les versets et tout ce qui se chante par une ou deux personnes, demandent généralement plus de gravité que ce qui est chanté par le chœur, sans néanmoins s'éloigner beaucoup de la mesure qui convient à la solennité. Enfin on doit chanter plus solennellement les cantiques évangéliques, le Te Deum, le Pange, lingua, et les autres prières pour la bénédiction du très-saint sacrement.

Il faut, autant que possible, éviter toute interruption dans le chant de la messe et des offices. Les dimanches et fêtes, l'Offertoire doit être chanté de manière à durer jusqu'à Ja Préface. Le Sanctus avec l'O salutaris (1) et le Benedictus, doit durer jusqu'au Pater; l'Agnus Dei et le ŷ Domine, salvum fac, jusqu'à la communion, et celle-ci jusqu'aux dernières oraisons. »

Nous ferons ci-après quelques observations sur la manière de chanter en mesure les hymnes et les proses.

§ IV. De l'ensemble dans le chœur.

Rien ne contribue plus à l'agrément et à la majesté du chant que la réunion de plusieurs voix, qui toutes marchent tellement en mesure qu'elles paraissent n'en faire qu'ane seule.

On détruit cet ensemble quand après l'intonation les voix du chœur ne parlent pas à la fois, ou qu'un chantre qui se croit fait pour donner le ton s'élance avant les autres, ou pour faire entendre sa belle voix, prolonge après eux les finales d'un passage qui doit être suivi d'un repos. Pour mieux con

(1) Aux fêtes de la sainte Vierge et des saints, on ne doit rien chanter en leur bonneur à l'élévation, que ce qui a rapport à l'adoration de Jésus-Christ dans la divine

server cet ensemble et observer le repos, on a distingué les principaux dans les Kyrie, par la pause qu'on met ordinairement entre les mots, et les autres par deux notes séparées qui se trouvent souvent sur le même degré de la portée et appartenant à la mène syllabe.

Lorsque, dans un mot de plusieurs syllabes, il se trouve sur l'une d'elles une suite de notes qu'on ne peut exécuter sans respirer, il faut éviter de pratiquer le repos sur la dernière, ainsi qu'entre chacune de celles qui se trouvent détachées. Les exemples suivants éclairciront ces principes. Nous plaçons le signe † où le repos serait vicieux, et le signe après la note où il convient de prendre haleine; autrement on s'expose Souvent à faire un contre-sens avec les paroles.

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Elles furent longtemps chantées sans égard à la prosodie: le chant n'en était pas moins difficile, à raison des intervalles peu naturels et des changements de clefs qu'il présentait souvent. Le goût ramena enfin l'étude et l'observation des règles; el si encore aujourd'hui, par égard à la mesure du chant, on trouve quelquefois la quantité prosaïque sacrifiée, du moins il n'est plus permis de faire de longues tenues sur une syllabe brève. La première prose où l'on ait introduit une mesure à peu près exacte et soutenue, est celle du Veni, sancte Spiritus, attribuée à Innocent III, souverain pontife, mort en 1216. Un demi-siècle après, saint Thomas d'Aquin donna les proses et hymnes du saint sacremen!, qui sont plutôt une prose rimée qu'une poésie proprement dite; mais dont l'exactitude théologique et la noble simplicité du chant sont telles, qu'aucun des plus grands maîtres n'a osé essayer de les surpasser. A part un petit nombre d'autres pièces, le plainchant avait fait peu de progrès jusqu'au milieu du siècle dernier.

Le chant des proses est suspendu depuis la Septuagésime jusqu'à Pâques.

Les proses sont distribuées en stances, dont les deux premières sont ordinairement sous un même chant, les deux suivantes sous un autre, et ainsi de suite. Chaque partie du chœur exécute successivement la sienne.

Quelques proses sont presque entièrement composées de syllabes longues, et demandent dans l'exécution des notes.égales; mais dans le plus grand nombre le verset procède par syllabes alternativement brèves et longues. Comme une carrée vaut deux losanges, on aurait dû employer seulement ces deux notes pour exprimer au juste les valeurs relatives des syllabes. C'est une indication incxacte d'employer la note à queue pour désigner le double du losange, puisqu'elle en est réellement le triple. C'est pourquoi cette dernière note, dans les proses, ne doit être que de la valeur de la carrée; il faut la considérer seulement comme une indication de la brève qui la suit; excepté à la fin des versets, où elle peut garder sa valeur ordinaire.

Les proses doivent être exécutées avec mesure el temps juste; trop de lenteur et trop de précipitation détruit également leur grâce et leur effet. On chante presque toujours gravement les deux dernières stances, qui sont ordinairement une prière, ou invocation, d'où vient le nom d'eucologie, comme celui de doxologie convient à la dernière strophe des hymnes, quelquefois ainsi désignée 1, et au Gloria Patri qui termine les psaumes.

§ II. Des hymnes.

Les hymnes sont distribuées ordinairement en stances ou couplets de quatre ou six vers. On donne à ces divisions le nom de strophe, qui toutes s'exécutent sur le chant adapté à la première. Pour le faire correctement, il est nécessaire d'avoir quelques no

tions des règles de leur composition, plus sévères que celles des proses.

Non seulement les hymnographes latins sont obligés de donner à chaque syllabe du vers sa vraie quantité, mais encore de le partager en un certain nombre de mesures ou pieds, suivant le genre de versification qu'ils ont adopté. Ces mesures sont de deux ou trois syllabes. Quand un pied est composé do deux syllabes elles peuvent être longues toutes deux, comme Christi, cælo, etc.; celle mesure très-fréquente se nomme spondée. Si des deux syllabes l'une est brève, et qu'elle suive la longue, comme Christe, ambo, flore, etc., la mesure s'appelle chorée (corée). Si la syllabe brève précède la longue, on donne à ce pied le nom d'iambe, ainsi Deum, amor, domum, sont autant d'iambes. Quant aux mesures ou pieds où il entre trois syllabes, deux au moins doivent être brèves et so suivre immédiatement. Si la syllabe longue les précède comme gaudia, splendida, dicite, etc., on nomme cette mesure dactyle; si elles sont avant la longue, la mesure s'appelle anapeste; ainsi, soboles, facilem, docui, itc., sont des anapestes.

L'élève concevra mieux ces règles à l'aide des exemples suivants : Mesures de deux syllabes; Spondée Chorée. Iambe.

de trois.

Dactyle.

Cœlo. Christe. Deum. Gaudi-a.

Anapeste.

Soboles.

Le poëte est libre de choisir entre les différentes espèces de vers, nombre et mesure admis dans la poésie. Il peut même donner à tous la même forme; mais quelque choix qu'il ait fait pour la première strophe, il est obligé de s'y restreindre dans toutes celles qui la suivront. Cependant dans quelques vers ces conditions n'ont pas toujours été remplies.

Le chant est le complément de la poésie, il en doit être l'ornement. Il serait absurde que le musicien eût la faculté de détruire par des. sons traînants ou précipités à contre-temps tant de combinaisons ingénieuses, toute la force et la grâce qu'elles donnent à l'expression; il faudrait plutôt attribuer ce défaut aux exéculants, soit par la mauvaise habitude de chanter de mémoire, et surtout à l'ignorance ou à l'incurie des copistes.

La mesure adoptée pour le très-grand nombre des hymnes du chant lyonnais est celle du vers iambique (dimèlre), ainsi nommé parce que l'iambe en remplit souvent chacune des quatre mesures, et qu'il doit néces sairement se trouver à la seconde et à la quatrième. Exemple:

Statuta decreto De-i;

Ou bien en doublant la valeur de chaque note, ce qui ne change point la valeur des syllabes.

ou l'équivalent, c'est-à-dire, deux lusanges.

Sta- tu- ta de- crc- 10 De- i. 0 splen-dor x- ter- ni Pa-tris. Je- su, Re- dem-ptor om- ni- um. Mis- sum Re- dem-pto- rem po-lo. 0 lu- ce qui mor- ta- li- bus. Gra- tes pe- ra- clo jam di- e. Au- di, be- rig- ne Con- di- tor. Ve- ri, Cre- a- tor Spi- ri- tus. Ve- xil- la Re- gis pro- de- unt. Le- ta- re, Co- lum, plau- si- bus. For- ti te- gen- te bra- chi- o. Je- su, Re- dem-ptor sæEx quo sa- lus mor- taEt plusieurs autres.

cu- li. li- um.

Dans ces vers la première syllabe est brève, ou du moins censée l'être; la deuxième Jongue, la troisième brève, et la quatrième longue; el ainsi de suite. En un mot, les syllabes impaires 1, 3, 5, 7, sont brèves, et les syllabes paires sont longues. Or, comme une longue vaut deux brèves, dès lors, si la syllabe brève demande une carrée, la syllabe longue en exige deux.

Dans les vers ci-dessus, le poëte comple ses quatre mesures en les composant chacune de deux syllabes longue et brève, etc., de

celle sorte :

Le musicien compte un peu différemment, ainsi qu'il suit :

Ce qui comprend la même durée; mais celte modification est prescrite par la nature lu chant, qui veut que la mesure soit frappée sur une syllabe longue, et par la nécessité de prendre haleine au bout de chaque vers; d'où il résulte que les trois temps de la dernière mesure sont complétés par la valeur de la dernière syllabe, (en partic) par le silence qui le suit, et par la première note du vers suivant; et ainsi successivement.

Il n'est pas toujours nécessaire de battre la mesure; mais il faut toujours chanter comme si on la battait.

Les hymnes du 29 juin sont en vers iambiques (trimètre), etc.

Les observations sur les hymnes en vers iambiques peuvent s'appliquer au chant de elles composées sur tout autre mètre, Le plus usité après le précédent est celui dans Jequel trois vers saphiques et un adonique composent la strophe.

Voici le type du vers saphique :

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Destru-at, Eva.

Ce dernier vers, appelé adonique, est le plus court qui soit admis dans la poésie latine; il n'a que deux pieds, savoir un dactyle et un spondée.

Les hymnes composées sur ce modèle sont celles qui commencent par ces mots : Christe, prolapsi. Quid moras nectis? Quis sacros tul tus? Ecquis ardentes? Christe pastorum, etc.

Un autre mètre moins fréquent, et le plus brillant de tous peut-être, est celui auquel ont été adaptées les hymnes Regum progenies, Christi martyribus, Davidis soboles, etc.

Les strophes de ces hymnes sont formées, dit La Feillée, de trois vers asclépiades sem blables, et un glyconique; mais nous préférons les scander selon les règles du chant, ainsi qu'il suit:

Spondée. Dactyle. Césure (*) Dactyle. Chorée. Césure.

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appe- rit figure.

Et ainsi les suivantes :

Stupete, gentes, fit Deus hostia, Procul maligni cedite, spiritus. Promissa, tellus, concipe gaudia, etc. Lorsque deux voyelles se rencontrent im médiatement dans un vers, la première, qui est ordinairement en italique, se retranche: au lieu de dire se animis, on dit sanimis; au lin de dire Infunde amorem, on dit Infund in rem. On marque par des caractères italiques les let tres qui ne se prononcent pas.

Ce retranchement qu'on appelle élision n'a licu que dans les hymnes, et pas même dans toutes; car il faut excepter celles de l'office du saint sacrement composées par Saint Thomas, et la prose Lauda, Sion. C'est ici l'occasion de signaler une addition faite à celle prose et une inconséquence dans la manière dont elle est notée, dans les livres de chant. La strophe: Dies enim solemnis agifur a des vers plus longs que les autres. Pour lui rendre semblable la strophe suivante et la chanter sur les mêmes notes, on en a allongé les vers, sans que cela modifie le sens. Au lieu de Vetustatem novitas, Umbram fugat veritas, ce qui est la rédaction du docteur Angélique (du moins cela est ainsi dans ses opuscules) on a mis: Vetustatem abigit novitas, Umbram fugat nunc ipsa veritas; on n'a fait qu'ajouter abigit, nunc ipsa, ce qui, comme on le voit, ne fait rien au sens. Mais il en résulte une élision, à vetustatem abigit. Les auteurs de l'addition n'ont pas voulu que celle élision fût observée là, pas plus que dans le reste de la prose où il s'en rencontrerait souvent, comme ducem et, tantum aude, quem in, etc.; il ne serait pas rationnel de faire une élision à vetustatem, et de laisser toutes les autres. Il fallait donc noter vetustatem et umbram fugat comme dies enim ct in qua mensæ, sans aucune élision; autrement on manque le but de l'addition, qui est de rendre ces strophes semblables entre elles. Cette observation, comme beaucoup d'autres qu'on pourrait faire, prouve que les innovations ne sont pas toujours heureuses, et sont souvent incohérentes, sans compter l'inconvénient des variations qui déconcertent les chantres. On a reproché à un imprimeur d'avoir introduit, dans cinq éditions différentes, de 1817 à 1843, a trente-quatre variations du Deus, in adjutorium, qui produiraient, dit-on, un chant diabolique, si cinq chantres, dans le même chœur, avaient ces cinq éditions, et que chacun voulût suivre la sienne. » Le bon moyen d'éviter ces graves inconvénients, c'est de laisser aux congrégations romaines le soin de décider sur ces matières, ou du moins de ne rien changer sans autorisation.

On vient de dire que les élisions ne se font pas dans toutes les hymnes, puisqu'il faut excepter celles de l'office du saint sacrement. Quant aux autres, le pape Clément VIII les a ramenées aux règles de la versification; et cependant un certain nombre de ces hymnes ont été conservées en France, telles qu'elles étaient avant ces corrections. Si c'est un défaut, il ne faut pas l'attribuer à l'Eglise

Romaine.

CHAPITRE VIII.

Règles pour bien chanter les psaumes. Pour bien prononcer, soit en lisant, soit en chantant à l'unisson, les leçons, les psaumes, etc., on sent le besoin de s'arrêter un peu plus sur certaines syllabes; de là l'usage a fait appeler les unes longues, les auIres brèves, selon leur position dans un mot, ou selon les lettres qui les composent. Dans

la poésie, on entremêle avec art les longues et les brèves selon les vers dont il s'agit. Dans la prose et dans le plain-chant, on reconnaît comme longues les pénultièmes ou antépénultièmes syllabes des mots qui ont plus de deux syllabes; elles sont marquées par un accent aigu dans les livres liturgiques; c'est la pénultième quand elle est longue, selon les règles de la poésie, sinon c'est l'antépénultième, quand même elle serait brève selon les règles de la poésie; quand l'accent est ainsi placé sur l'antépénultième, Ja suivante est prononcée brève; toutes les autres sont communes, c'est-à-dire qu'on ne les allonge pas plus les unes que les autres. Il n'y a donc de longues que celles qui sont marquées d'un accent aigu, el de brèves que celles qui suivent l'accent, quand elles ne sont pas la dernière d'un mot. Voyez la méthode de plain-chant de Lyon, col. 782.

Avec ces notions, on pourra facilement s'accorder quand plusieurs chantent ensemble des psaumes; on doit cependant observer les règles suivantes contenues dans le Directoire romain et autres livres de chant.

Première règle. Autant qu'il est possible, on n'élève point la dernière syllabe d'un mot déclinable, au commencement d'une médiation ou d'une terminaison, quoique le ton le demande; mais on élève à sa place la pénultième, pourvu qu'elle ne soit pas. brève, parce qu'alors on élèverait l'antépénullième.

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Deuxième règle. A la médiation du 2, 4 5 et 8 ton où l'on doit élever la pénultième syllabe, il faut élever à sa place la dernière, quand c'est un nom propre indéclinable ou un monosyllabe; ce qui a lieu aussi à la médiation du 8 ton irrégulier sur lequel on chante le psaume In exitu, les dimanches ordinaires. V. col. 778, nole (3).

Troisième règle. Dans le nombre des syllabes nécessaires pour une médiation ou terminaison, on ne compte pas ordinairement la brève qui est pénultième avant le repos; mais on la chante sur la même note que la syilabe précédente ou suivante.

Quatrième règle. Lorsqu'il y a plusieurs notes pour une seule syllabe, et qu'il s'y ren contre une syllabe brève qui n'est pas pénultième avant un repos, on ne réserve que la dernière note pour cette brève, et l'on chante les autres notes sur la syllabe précédente qui est accentuée. On peut faire la même chose quand il se rencontre une syl labe commune que l'usage fait prononcer brève, comme celle qui précède un monosyllabe; si on la comptait pour rien, on ne s'accorderait pas avec ceux qui tiendraient plus à la règle qu'à l'usage. Mais si la précédente était brève, on peut transporter les notes surnuméraires sur le monosyllabe qui suit. 1re remarque. Dans plusieurs livres de chant, on a mis une note brève à la dernièro syllabe d'un mot, toutes les fois qu'il vient ensuite un monosyllabe lié par le sens au mot précédent. I paraît que ç'a été pour avertir que ce monosyllabe n'est pas co

fondu avec le mot précédent, comme dans robiscum, nobisque, etc., où la syllabe bis devient longue, de commune qu'elle serait sans cette union. Il ne paraît pas qu'on ait voulu sans nécessité rendre brève une sylHabe longue par nature ou par position, comme sanctus sum, facti sunt; toutes les brèves sont indiquées par l'accent qui précède, et ici il n'y en a pas. C'est donc une syllabe commune; mais au lieu d'y mettre plusieurs notes, on peut les mettre sur la précédente ou la suivante.

2 remarque. Les termes de la première et de la troisième règle supposent des cas d'exception. Comme pour s'accorder en chantant il ne faut rien d'arbitraire, voici ce qu'on pourrait admettre comme des règles fondées sur des exemples et sur la nature des choses: On n'élève pas la dernière syllabe d'un mot, ni une précédente au commencement d'une médiation ou d'une terminaison, lorsque les syllabes suivantes sont en nombre suffisant, en comptant les brèves. Ainsi le mot Melchisedech peut suffire pour quatre syllabes comme le mot Jerusalem, à l'introït de la messe des Morts; autrement il faudrait élever la première syllabe de ordinem Melchisedech, prendre sept syllabes au lieu de quatre, ce qui peut troubler l'accord parmi des chantres qui manquent d'habileté ou de prévoyance; et cela dénature en quelque sorte le ton, en le rendant si variable. La quatrième règle, fondée sur bien des exemples, fait disparaître la difficulté que peut présenter ici la brève pénultième. Ainsi encore au lieu d'élever la syllabe tis dans Altissimi vocaberis, on élèverait la syllabe vo, pour la médiation.

Ces remarques sont livrées à l'apprécia tion de l'autorité ecclésiastique qui doit pourvoir à ce que les divins offices soient célébrés le mieux qu'il est possible. Mais sans obliger les chantres à connaître ces règles et ces exceptions, qu'on peut facilement ignorer ou oublier, on peut imprimer les livres de chant selon la nouvelle méthode de Bordeaux, qui distingue par des caractères différents la première des quatre syllabes qui peuvent faire nombre, et même celle des précédentes qu'il faut élever dans certains cas. Par ce moyen l'arbitraire est impossible; on observe, sans même le savoir, un grand nombre de règles et d'exceptions imprimées dans certains livres et supprimées dans d'autres. Par ce moyen on est parvenu, facilement et en très-peu de temps, à faire chanter ensemble avec un accord parfait tous les enfants d'une école nombreuse

3 remarque. Lorsque dans une intonation, la seconde syllabe est brève (c'est un cas dont le Directoire romain ne parle pas, et sur lequel les livres ne s'accordent pas),

plus rationnel de prolonger une syllabe accentuée que la dernière d'un mot, souvent brève de sa nature.

4 remarque. On pourrait, dans certains. cas, par exception à la quatrième règle, prolonger la syllabe qui suit une brève, et non celle qui précède, par exemple, à une médiation, lorsque le mot est indéclinable, parce que la dernière syllabe de ces mots-là tient lieu de deux, quand on l'élève à la médiation; par exemple encore, à la terminaison des tons qui ont souvent deux notes à la dernière syllabe; ce qui est dans certains cas une règle, peut bien être une exception légitime dans d'autres cas analogues.

5 remarque. Quoique toute syllabe non accentuée soit commune, on pourrait aussi regarder comme brève, si c'est l'usage, une voyelle suivie immédiatement d'une autre voyelle, dans le même mot, surtout ia, io, ie, selon la méthode de Bordeaux ; mais il ne faudrait pas compter pour rien cette brève, afin d'être d'accord avec ceux qui la compleraient comme une syllabe commune ; il fau drait seulement allonger la précédente. Mais on est bien fondé à regarder comme syllabe commune toute syllabe non accentuée, puisque même la lettre i, moins susceptible que d'autres d'avoir un son prolongé, selon le cérémonial franciscain, est cependant très-souvent accentuéc, quoique immédiatement suivie d'une autre voyelle ; par exemple, Herodiadis, arietes, sustinuimus.

Cinquième règle. Règle importante, indispensable. C'est que, malgré toutes les remar ques précédentes, quelques raisons qu'on puisse avoir de faire des exceptions aux quatre premières règles, ou à quelqu'une d'entre elles, on n'en fasse cependant aucune sans une approbation expresse de celui qui dirige le chœur, manifestée à tous les chantres présents. Ainsi, il faut, et il suffit que tous connaissent et observent rigoureusement la quantité des syllabes marquées par les accents, avec les quatre premières règles ; et qu'ils n'observent pas moins rigoureusement les règles particulières qui leur seront données, comme des exceptions aux susdites règles générales.

NOTIONS

SUR LE

PLAIN-CHANT figuré.

Les caractères ordinaires du plain-chant, qui sont :

La portée, Les notes sans valeur fixe, Les cles,

#

il est bien facile et bien rationnel d'y appli- à 4 lignes; à queue, carrée, brève; d'ut, de [4,

quer la quatrième règle précédente, et par conséquent de ne jamais changer l'ordre des notes. Ainsi dans l'intonation des 1, 3, 4° et 6 tons, on dirait toujours fa sol la, Do-omine, et non Domine-e; au 7 ton ce serait toujours ut si ut re, Do-o-o-mine; il est bien

Les

Les barres,

bémol, bécarre, dièze; grande, petite; ne pouvaient guère représenter que les

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