Obrazy na stronie
PDF
ePub

ment consommés, partirent de Samos et se disposèrent à en aller prendre à Chio, qui était le magasin de leurs approvisionnemens et le rendez-vous de tous les bâtimens de transport envoyés de l'Italie. Arrivés à l'extrémité de l'île opposée à la ville (cette partie, exposée au septentrion, est en face de Chio et d'Erythras), ils s'apprêtaient à faire le trajet, lorsque le préteur reçoit une lettre qui lui annonce qu'une grande quantité de blé est arrivée d'Italie à Chio, mais que les bâtimens qui portaient le vin avaient été retenus par la tempête. On lui apprend en même temps que les Téiens ont amplement fourni aux besoins de la flotte royale, et lui ont promis cinq mille mesures de vin. Aussitôt il quitte sa route et se dirige vers Teos, pour se faire donner de bonne grâce par les habitans ce qu'ils ont apprêté pour les ennemis, ou pour les traiter en ennemis eux-mêmes. Quand les proues furent tournées du côté de la terre, on aperçut aux environs de Myonnèse à peu près quinze bâtimens. Le préteur, qui les prit d'abord pour des vaisseaux de la flotte royale, se mit à les poursuivre; mais on ne tarda pas à reconnaître que c'étaient des bâtimens légers, montés par des pirates. Ces brigands, après avoir pillé la côte de Chio, revenaient avec un butin composé d'objets de toute espèce; lorsqu'ils aperçurent de la haute mer la flotte romaine, ils prirent la fuite. Comme ils l'emportaient en vitesse, avec leurs bâtimens dont la construction était d'une légèreté toute particulière, et comme d'ailleurs ils se trouvaient plus près de la terre, ils gagnèrent Myonnèse avant que la flotte pût les atteindre. Le préteur continua de les poursuivre sans trop connaître les lieux, espérant enlever les bâtimens dans le port même. Myonnèse est un promontoire entre Teos

mari exesæ fluctibus rupes claudunt; ita ut quibusdam locis superpendentia saxa plus in altum, quam, quæ in statione sunt, naves, promineant. Circa ea adpropinquare non ausæ naves, ne sub ictu superstantium rupibus piratarum essent, diem trivere: tandem, sub noctem vano incepto quum abstitissent, Teum postero die accessere : et, in portu, qui ab tergo urbis est (Geræsticum ipsi adpellant), navibus constitutis, prætor ad depopulandum circa urbem agrum milites emisit.

XXVIII. Teii, quum in oculis populatio esset, oratores cum infulis et velamentis ad Romanum miserunt : quibus purgantibus civitatem omnis facti dictique hostilis adversus Romanos, « et juvisse eos commeatu classem hostium arguit, et quantum vini Polyxenidæ promisissent: quæ si eadem classi romanæ darent, revocaturum se a populatione militem; sin minus, pro hostibus eos habiturum. >> Hoc tam triste responsum quum retulissent legati, vocatur in concionem a magistratibus populus, ut, quid agerent, consultarent. Eo forte Polyxenidas cum regia classe a Colophone profectus, postquam movisse a Samo Romanos audivit, et, ad Myonnesum piratas persecutos, Teiorum agrum depopulari, naves in

»

et Samos, c'est une colline à large base, qui se termine en pointe, et dont le sommet présente la forme d'une borne. Du côté du continent, on y arrive par une chaussée étroite; du côté de la mer, cette hauteur est entourée de rochers minés par les flots, et dont quelquesuns, suspendus en l'air, se projettent au dessus même des bâtimens qui sont en rade. Les vaisseaux s'arrêtèrent autour un jour entier, sans oser approcher, de peur de s'exposer aux traits des pirates qui avaient pris position sur ces rochers. Enfin, vers la nuit, les Romains abandonnèrent une entreprise inutile; et, le lendemain, ils arrivèrent devant Teos. Le préteur, après avoir mis les vaisseaux à l'abri dans le port appelé Géreste, qui est situé derrière la ville, fit débarquer ses soldats, et les envoya ravager les campagnes d'alentour.

XXVIII. Témoins de la dévastation de leur territoire, les Téiens envoyèrent au préteur des députés dans tout l'appareil des supplians. Comme ceux-ci cherchaient à justifier leurs concitoyens de toute action et de toute parole hostile envers les Romains, Æmilius leur reprocha << d'avoir fourni des vivres à la flotte ennemie, et spécifia la quantité de vin qu'ils avaient promise à Polyxenidas. S'ils agissaient de même envers la flotte romaine, il rappellerait le soldat du pillage; sinon il les traiterait en ennemis. » Quand les députés eurent rapporté cette réponse si affligeante, les magistrats convoquèrent l'assemblée du peuple, pour délibérer sur le parti qu'ils avaient à prendre. Par hasard, durant ce temps, Polyxenidas, parti de Colophon avec la flotte royale, apprit que les Romains avaient quitté Samos, qu'ils avaient poursuivi les pirates jusques à Myonnèse, qu'ils ravageaient le territoire des Téiens, et que leurs vaisseaux

Geræstico portu stare, ipse adversus Myonnesum in insula (Macrin nautici vocant) ancoras portu occulto jecit: inde ex propinquo explorans, quid hostes agerent, primo in magna spe fuit, quemadmodum rhodiam classem ad Samum, circumsessis ad exitum faucibus portus, expugnasset, sic et romanam expugnaturum : nec est dissimilis natura loci. Promontoriis coeuntibus inter se ita clauditur portus, ut vix duæ simul inde naves possint exire. Nocte occupare fauces Polyxenidas in animo habebat, et, denis navibus ad promontoria stantibus, quæ ab utroque cornu in latera exeuntium navium pugnarent, ex cetera classe, sicut ad Panormum fecerat, armatis in litora expositis, terra marique simul hostes obprimere: quod non vanum ei consilium fuisset, ni, quum Teii facturos se imperata promisissent, ad accipiendos commeatus aptius visum esset Romanis, in eum portum, qui ante urbem est, classem transire. Dicitur et Eudamus Rhodius vitium alterius portus ostendisse, quum forte duæ naves in arcto ostio inplicitos remos fregissent: et inter alia id quoque movit prætorem, ut traduceret classem, quod ab terra periculum erat, haud procul inde Antiocho stativa habente.

XXIX. Traducta classe ad urbem, ignaris omnibus, egressi milites nautæque sunt ad commeatus et vinum maxime dividendum in naves; quum medio forte diei

stationnaient dans le port de Géreste; il vint lui-même jeter l'ancre vis-à-vis de Myonnèse, dans un port enfoncé de l'île que les marins nomment Macris. D'après la reconnaissance qu'il fit de la situation des ennemis, il conçut d'abord une grande espérance d'enfermer dans le port la flotte romaine, comme il avait coupé la flotte rhodienne près de Samos, et de l'anéantir de la même manière. En effet, la disposition des lieux se trouve à peu près la même. Le port de Géreste est tellement fermé par des promontoires qui se rapprochent l'un de l'autre, qu'à peine deux vaisseaux peuvent en sortir de front. Polyxenidas avait l'intention de s'emparer la nuit de l'étroit passage, de poster dix vaisseaux au pied des promontoires pour prendre en flanc de chaque côté les bâtimens au moment de leur sortie, de jeter de ses autres vaisseaux des troupes sur le rivage, et d'accabler simultanément les ennemis par terre et par mer, comme il avait fait à Panorme. Ce projet n'aurait pas laissé de lui réussir, si, par suite de la promesse des Téiens, de faire ce qu'on exigeait d'eux, il n'eût paru plus commode aux Romains, pour recevoir les provisions, de faire passer la flotte dans le port situé au devant de la ville. On dit même que le Rhodien Eudamus avait fait remarquer le danger du premier port, où par hasard deux vaisseaux avaient brisé leurs rames, qui s'étaient entremêlées à son étroite sortie. Entre autres motifs, ce qui détermina encore le préteur à retirer la flotte, fut le danger d'une attaque du côté de la terre, Antiochus ayant son camp peu de distance de là.

à

XXIX. La flotte passée du côté de la ville, les soldats et les matelots débarquèrent pour faire le partage des provisions et surtout du vin, et les transporter sur les

« PoprzedniaDalej »