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la nouvelle de cette catastrophe toute récente fut si vive, que les vaisseaux gagnèrent promptement Cénée, dans l'Eubée, où Alexandre mourut et fut enterré. Trois autres bâtimens partis de l'Asie, qui venaient d'entrer dans ce port, n'eurent pas plus tôt appris la défaite de l'armée, qu'ils s'en retournèrent à Éphèse. Pour Isidore, il passa de Cénée à Démétriade, dans la pensée que le roi serait peut-être venu s'y réfugier. Pendant ce même temps, A. Atilius, commandant de la flotte romaine, atteignit les bâtimens d'Antiochus, chargés de convois considérables, qui avaient déjà franchi le détroit voisin de l'île d'Andros. Il en coula une partie et prit les autres, à l'exception de ceux de l'arrière-garde, qui se hâtèrent de retourner en Asie. Atilius regagna le Pirée, d'où il était parti, avec tous les bâtimens dont il venait de s'emparer, et fit distribuer une grande quantité de blé aux Athéniens, ainsi qu'aux autres alliés de l'Attique.

XXI. Antiochus quitta Chalcis avant l'arrivée du consul, et se dirigea d'abord vers Tenos, d'où il se rendit à Éphèse. Lorsque le consul parut devant Chalcis, les portes s'ouvrirent, Aristote, lieutenant du roi, étant sorti de cette ville à l'approche du général romain. Les autres villes de l'Eubée se rendirent sans résistance, l'île entière fut soumise en peu de jours sans la moindre violence envers aucune cité; et le consul ramena son armée aux Thermopyles, encore plus digne d'éloges par sa modération après la victoire, que par sa victoire même. De là il envoya à Rome M. Caton, comme le plus en état, vu la part qu'il y avait prise, d'informer le sénat et le peuple romain des succès que l'armée venait d'obtenir. Caton s'étant embarqué à Creuse (port des Thespiens, au fond du golfe de Corinthe), gagna Patras en

thiaco retractum) Patras Achaiæ petit a Patris Corcyram usque Ætoliæ atque Acarnaniæ litora legit, atque ita ad Hydruntum Italiæ trajecit : quinto die inde pedestri itinere Romam ingenti cursu pervenit: ante lucem ingressus urbem, a porta ad prætorem M. Junium iter intendit. Is prima luce senatum vocavit : quo L. Cornelius Scipio, aliquot diebus ante a consule dimissus, quum adveniens audisset, prægressum Catonem in senatu esse, supervenit exponenti, quæ gesta essent. Duo inde legati jussu senatus in concionem sunt producti : atque ibi eadem, quæ in senatu, de rebus in Ætolia gestis exposuerunt. Supplicatio in triduum decreta est; et ut quadraginta hostiis majoribus prætor, quibus diis ei videretur, sacrificaret. Per eosdem dies et M. Fulvius Nobilior, qui biennio ante prætor in Hispaniam erat profectus, ovans urbem est ingressus : argenti bigati præ se tulit centum triginta millia : et extra numeratum duodecim millia pondo argenti auri pondo centum viginti septem.

XXII. Acilius consul ab Thermopylis Heracleam ad Ætolos præmisit, «ut tunc saltem, experti regiam vanitatem, resipiscerent; traditaque Heraclea, cogitarent de petenda ab senatu seu furoris sui, seu erroris venia : et ceteras Græciæ civitates defecisse eo bello ab optime de se meritis Romanis sed, quia post fugam regis,

Achaïe; de Patras, il longea les côtes de l'Étolie et de l'Acarnanie jusqu'à Corcyre, d'où il passa à Hydrunte en Italie. Il prit ensuite la route de Rome par terre, et fit une telle diligence qu'il y arriva au bout de cinq jours; il entra de nuit dans la ville, et alla directement chez le préteur M. Junius. Ce magistrat convoqua le sénat de grand matin. L. Cornelius Scipion, que le consul avait fait partir quelques jours auparavant, apprit à son arrivée que Caton l'avait devancé au sénat, et y survint comme celui-ci donnait le détail de ce qui s'était passé. Après cette séance, les deux députés se présentèrent, par ordre des sénateurs, à l'assemblée du peuple, et y firent, comme dans le sénat, le récit des succès obtenus en Étolie. On ordonna trois jours de prières publiques, et le préteur fut chargé d'immoler quarante grandes victimes à telles divinités qu'il jugerait à propos. A cette même époque, M. Fulvius Nobilior, qui avait été envoyé en Espagne, deux ans auparavant, en qualité de préteur, rentra dans Rome avec les honneurs de l'ovation. Il fit porter devant lui cent trente mille pièces d'argent à l'empreinte d'un char attelé de deux chevaux, et, outre ces espèces, douze mille livres d'argent et cent vingt-sept livres d'or.

XXII. Le consul Atilius, avant de quitter les Thermopyles pour marcher sur Héraclée, envoya exhorter les Étoliens qui s'étaient enfermés dans cette ville « à prendre un sage parti, maintenant que l'expérience leur avait prouvé combien étaient vaines les promesses du roi. Il était temps, en livrant Héraclée, qu'ils songeassent à solliciter du sénat le pardon de leur égarement, ou, s'ils

cujus fiducia officio decessissent, non addidissent pertinaciam culpæ, in fidem receptas esse. Ætolos quoque, quamquam non secuti sint regem, sed arcessierint, et duces belli, non socii fuerint, si pœnitere possint, posse et incolumes esse.» Ad ea quum pacati nihil responderetur, adpareretque, armis rem gerendam, et, rege superato, bellum ætolicum integrum restare; castra ab Thermopylis ad Heracleam movit eoque ipso die, ut situm nosceret urbis, ab omni parte equo monia est circumvectus. Sita est Heraclea in radicibus OEtæ montis ipsa in campo, arcem inminentem loco alto et undique præcipiti habet. Contemplatus omnia, quæ noscenda erant, quatuor simul locis adgredi urbem constituit a flumine Asopo, qua et gymnasium est, L. Valerium operibus atque obpugnationi præposuit : partem extra muros, quæ frequentius prope, quam urbs, habitabatur, Ti. Sempronio Longo obpugnandam dedit a sinu Maliaco, quæ aditum haud facilem pars habebat, M. Babium; ab altero amniculo, quem Melana vocant, adversus Dianæ templum, Ap. Claudium obposuit. Horum magno certamine intra paucos dies turres, arietesque, et alius omnis adparatus obpugnandarum urbium perficitur. Et quum ager heracleensis paluster omnis frequensque proceris arboribus, benigne ad omne genus operum materiam suppeditabat: tum, quia refu

aimaient mieux, de leur erreur.. D'autres peuples de la Grèce avaient aussi montré, dans cette guerre, un criminel oubli des bienfaits du peuple romain; mais, si les séduisantes promesses du roi les avait détournés de leur devoir, du moins, après sa fuite, ils avaient mérité leur grâce, en n'ajoutant pas à leur faute une coupable obstination. Les Etoliens, si leur cœur s'ouvrait au repentir, pouvaient se flatter d'être traités avec la même clémence, bien qu'ils eussent, non pas suivi, mais appelé le roi, et qu'ils se fussent mis à la tête de cette guerre, au lieu d'y participer comme simples auxiliaires. » La réponse à ces exhortations, qui était loin d'annoncer des intentions pacifiques, fit comprendre qu'il ne restait d'autre voie que celle des armes, et qu'après avoir vaincu le roi il fallait entreprendre une nouvelle guerre contre les Étoliens. Le consul quitta donc les Thermopyles, et alla camper devant Héraclée. Le jour même de son arrivée, il fit à cheval le tour des murailles, pour reconnaître sur tous les points les dehors de la ville. Héraclée est située au pied du mont OEta. Assise dans une plaine, elle est dominée par une citadelle construite sur une hauteur inaccessible de tous côtés. Après avoir fait toutes les reconnaissances nécessaires, le consul résolut d'attaquer la ville par quatre endroits à la fois. Il donna à L. Valerius la conduite des ouvrages et de l'attaque, du côté du fleuve Asopus, où est le Gymnase; il chargea Ti. Sempronius Longus d'assiéger le faubourg, dont la population était plus considérable que celle de la ville même; il posta M. Bébius du côté du golfe Maliaque, en face d'une partie de difficile abord, et Ap. Claudius vis à vis le temple de Diane, situé sur un petit ruisseau appelé Mélas. Ces officiers rivalisèrent de zèle à tel

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