Obrazy na stronie
PDF
ePub

sous ses yeux. Qu'en résultera-t-il ? L'avilissement du sacerdoce, la perte des mœurs parmi le peuple & le clergé. Le ministre integre vieillira dans l'oubli. Nous verrons nos prêtres, comme en Angleterre, être de lâches complaisans, & voilà les beaux jours de l'église qu'on nous promet. Non, Messieurs, vous n'adopterez pas ce projet destructeur : vous rendrez aux évêques un droit dont ils doivent jouir, & dont ils jouiroient sans partage, si des bénéficiers & des laïcs n'avoient anticipé sur eux. Si vous le leur ôtez, vous faites disparoître le lien de la subordination, vous les isolez. On nous parle des beaux jours de la primitive église mais alors les évêques seuls choisissoient les prêtres, qui tous étoient pasteurs : ils le faisoient sur le témoignage que rendoit le ple: vous pouvez encore ordonner qu'ils consulteront le bureau municipal de la paroisse vacante. Mais comment le comité a-t-il pu oublier le concours; il aiguillonne les talens, & j'en ai toujours vu l'issue justifiée par le succès & par la capacité de celui qui l'a emporté. Je conclus à ce qu'un des trois moyens que je propose soit adopté.

[ocr errors]

peu

Un autre membre du clergé a proposé de faire concourir aux élections la municipalité du lieu, en présence du curé de la paroisse. L'avis

207.

dé M. l'abbé Gouttes étoit de permettre à la paroisse de présenter trois sujets au corps électoral. M. Dumets a défendu l'article du comité: Si l'on accordoit la nomination aux citoyens actifs de la paroisse, a-t-il dit, ils concentreroient leur choix & ne nommeroient qu'un sujet de la paroisse. Ce seroit, de plus, pour le parti qui succomberoit, un sujet de dissention qui auroit des suites dangereuses. Enfin les paroissiens participent à la nomination, puisqu'ils ont concouru au choix des électeurs. Je conclus à ce que l'article soit décrété.

M. Prieur vouloit concilier les deux princi paux avis en joignant aux électeurs du district les officiers municipaux & notables de la paroisse; mais la question préalable a rejeté cette foule d'amendemens, & l'article a été décrété, sans éprouver la moindre altération:

M. de Murinais vouloit faire ajouter un article additionnel pour remettre entre les mains des évêques le droit de nommer à une cure plus lucrative un pasteur qui auroit bien rempli ses foncsions. Il comparoit un curé à un soldat, & l'évêque à un général; mais l'assemblée n'a pas trouvé la comparaison juste. En effet, le prêtre à l'autel est autant que l'évêque, comme lui il commande à Jéhova, & le force à descendre de son trône éblouissant pour se voiler dans une simple hostie. M. Gouttes a combattu M. Murinais, c'est vouloir, a-t-il dit, rétablir l'arbitraire & le despotisme: il est tems que le ministre des autels soit ce qu'il doit être. M. Garat s'est joint à M. le curé dès que vous avez admis l'élection du peuple, vous ne pouvez plus, s'est

il écrié, sans détruire vos décrets, accorder une partie de ce droit à l'évêque. Il a conclu qu'il n'y avoit lieu à délibérer. L'assemblée a été du même avis."

Sur l'article 38, M. Bourdon représentoit que les vicaires qui avoient soutenu pendant longtems les fonctions du ministere, se trouveroient frustrés de recueillir le fruit de leurs travaux, si ön leur mettoit en concurrence tous les prètres ; il vouloit qu'on' fit une exception particuliere mais M. Goupil á représenté qu'ils auroient moins de concurrens que jamais, puisque les vicaires n'auroient plus à craindre l'effet des grades & des courses ambitieuses en cour de Rome,

Quelques articles additionnels ont souffert peu de difficultés, & ont été décrétés sans débats, sauf quelques légers changemens.

[ocr errors]

M. le Camus s'est justement récrié contre une clause d'un article qui portoit qu'aucun prêtre ne pourroit être agréé pour vicaire sanss avoir été approuvé par l'évêque. Le prêtre investin de fordination, a-t-il dit, est par cela même?. revêtu de tous les droits de faire les fonctions ecclésiastiques. Cette institution est tout-à-fait moderne elle n'étoit pas connue en France> avant le concile de Trente, qui comme on pour la doctrine. Les évêques, pour aggrandir leur jurisdiction & y soumettre les moines mendians, qui, fiers des priviléges de l'évêque de Rome prétendoient prêcher & confesser par toute la terre, obtinrent un arrêt du conseil pour forcer tout prêtre, tant séculier que régulier, à ne pouvoir ni prêcher, ni confesser, qu'après avoir reçu l'approbation expresse de l'évèque.

sait, n'est point suivi dans l'églis

Le procès-verbal de l'assemblée du clergé de 1685 dit assez clairement, à quiconque voudra y réfléchir, que l'on accorda une somme de 15 millions pour obtenir cette clause. Ce qui prouve incontestablement ce fait, c'est que l'assemblée du clergé ne voulut pas même attendre les voies ordinaires employées pour la notification de ces sortes d'actes, & qu'elle se chargea d'en faire la notification à ses frais.

Il est naturel qu'une loi, dont la source est aussi impure, soit abolie. M. le curé Grégoire a soutenu l'opinion de M. le Camus ; & malgré les réclamations de quelques séminaristes de la droite, on en a cru le redoutable avocat du défunt clergé ; & la disposition du mot prêtre approuvé a été rejeté.

M. Foucault, impatient d'entendre M. le prés sident crier à l'ordre, & de le voir se retourner à droite. Ce n'est pas nous, s'est-il écrié avec son rhume aristocratique. Adressez-vous au moins aux deux côtés. Je demande que l'assemblée se met à l'ordre, s'est écrié le président Bonnay, sans exception de côté; je crois, monsieur, que c'est votre vœu comme le mien. Qui. Soyezy donc, monsieur, & qu'un chacun se taise. M. de Foucault s'est tu. Mais il aura dû payer une amende de 36 liv.

[ocr errors]

M. Regnault vouloit faire ajouter un article pour obliger un vicaire à ne quitter qu'après avoir averti son curé. M. le cure Dillon faisoit des hypotheses un peu noires. Les voici : Si la peste étoit dans une paroisse; si, dans un tems de presse, au tems pascal, un vicaire abandonnoit son curé, que deviendroit le curé? Il faut bien qu'il y ait des regles pour obliger un fonction naire à garder son poste.

[ocr errors]

on ne

Un vicaire semblable, a répondu M. le rapporteur, & mille voix avec la sienne, seroit un lâche indigne du caractere sacré dont il est revêtu. On ne peut supposer cette lâcheté, & sur des hypotheses aussi invraisemblables peut circonscrire la liberté à des fonctionnaires aussi utiles que les vicaires. Cette proposition a été agréée, & les hypotheses & les propositions qu'elle avoit fait naître, regardées comme non avenues. Des François doivent croire à la vertu. On a proposé de renvoyer au comité le droit de permutation ; l'assemblée y a consenti.

On a fait quelques annonces de quelques décrets sanctionnés & acceptés par le roi, & la séance s'est levée à 3 heures.

Séance du soir, 15 juin.

La ville de Vitré fait sa soumission d'un million dans l'acquisition des biens nationaux, Fecamp d'un autre million, Calais de deux millions.

Vitré, Merindol & autres villes repoussent avec indignation les délibérations des soi-disant catholiques de Nîmes, d'Usez, d'Alès, ainsi que la déclaration de la minorité de l'assemblée nationale. M. de Clermont - Tonnerre présidoit

alors.

Adresse de dévouement des bas-officiers & soldats du régiment de la Fere.

Pacte fédératif des troupes de terre & de mer de Toulon.

[ocr errors]

Mandement patriotique de l'évêque d'Angers, adressé à l'assemblée par les citoyens de cette ville qui s'en louent infiniment. Sur la motion

« PoprzedniaDalej »