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sciences morales on peut rapporter encore l'histoire proprement dite, considérée du moins dans ses conclusions morales. Autrement, si l'histoire est prise avec toute son extension, elle est une connaissance universelle, et alors chaque science peut se dédoubler en deux éléments, pour ainsi dire : l'un historique ou expérimental, et l'autre doctrinal.

Les mathématiques comprennent l'algèbre, qui s'occupe des quantités les plus générales, les plus abstraites; l'arithmétique, qui s'applique à la quantitė discrète, au nombre; la géométrie, qui s'occupe des dimensions, figures, etc.; la mécanique, qui traite des mouvements, etc.

Les sciences physiques comprennent la physique proprement dite, qui traite des qualités sensibles des corps lumière, son, chaleur, électricité, etc.; la chimie, qui traite des éléments sensibles des corps; l'histoire naturelle, qui s'occupe des minéraux et des espèces vivantes : d'où la minéralogie, la botanique, la zoologie, avec les sciences qui traitent de la vie en général (biologie, physiologie); la géologie, qui traite de la constitution du globe et particulièrement des couches solides, roches, etc.; la géographie, qui décrit la surface du globe et entre dans des rapports étroits avec l'histoire; enfin l'astronomie, qui est comme la géographie du ciel. Mais, en tant que l'astronomie s'occupe du mouvement des astres, elle emprunte beaucoup à la mécanique et aux mathématiques les plus abstraites.

Telles sont, à grands traits, les principales divisions de la science. Bien qu'il soit difficile, et même impossible, d'arriver à une classification complète et définitive, il est très utile de rechercher quel est en cette

matière le meilleur système, et de découvrir par là quelles sont les relations essentielles et l'importance relative de toutes les connaissances. D'ailleurs, si l'arbre encyclopédique est toujours inachevé, toujours croissant et en voie de modification, c'est la loi de l'esprit humain, qui, sans pouvoir renier ses principes, ni détruire les sciences acquises, cherche toujours de nouveaux arrangements et même de nouvelles conclusions.

CHAPITRE XVIII

DE LA MÉTHODE

354. La méthode; son importance. - Ces derniers chapitres de logique complètent les précédents. Tout ce qui a été dit des criteriums, des universaux, des premiers principes et des sciences converge en définitive vers la méthode. C'est à elle de recourir, selon les circonstances, à tel ou tel criterium, d'organiser les idées, de chercher les principes et de s'en éclairer, de déterminer pour chaque science la meilleure manière de l'apprendre et de l'enseigner: elle résume, avec le problème de la certitude, toute la logique.

De là son importance. Descartes déclarait qu'il devait tout à sa méthode. Celle-ci est fausse, sans doute; mais, malgré ses défauts, elle a rendu de grands services à son auteur. Il importe, en effet, à chaque esprit de choisir une voie, d'user avec constance des mêmes procédés d'étude et d'enseignement, de s'imposer une discipline, en un mot, de trouver une méthode. Car celle-ci, comme son nom l'indique (perá, selon; óó, voie), n'est rien moins que tout ce que nous venons de dire : elle consiste dans l'ordre que l'esprit observe, dans les procédés auxquels il s'assujettit, dans la voie qu'il se trace et qu'il suit pour at

teindre la vérité et pour y conduire ceux qui n'y sont pas arrivés encore.

355. Méthode d'autorité, éclectique, etc. - En raison de son principe, la méthode est dite d'autorité ou indépendante, suivant qu'elle s'appuie sur l'autorité ou sur des vues personnelles. Il est bien évident que la méthode d'autorité est celle qui convient à la théologie, à l'histoire; elle n'est pas à négliger même en philosophie, où il importe de consulter les traditions et les opinions antérieures. Combinée avec la méthode indépendante ou rationnelle, la méthode d'autorité ou historique a donné en philosophie la méthode éclectique ou l'éclectisme.

Quant à la méthode indépendante, elle est ontologique ou psychologique. Celle-ci est empirique, ou idéaliste, ou expérimentale et rationnelle. La méthode ontologique est celle des ontologistes, qui regardent Dieu comme le principe de l'existence des choses et de la connaissance que nous en avons. La méthode psychologique consiste à chercher l'origine de la science dans les données de la conscience. Parmi les partisans de cette méthode, les uns sont empiristes, ils ne cherchent la science que dans les données des sens; les autres sont idéalistes, ils ne cherchent la science que dans les idées; d'autres enfin allient ces deux principes de connaissance, les sensations concrètes et les idées abstraites; ils pratiquent la méthode expérimentale sans être empiristes, et la méthode rationnelle sans être idéalistes.

A la méthode expérimentale et à la méthode rationnelle se rattachent les méthodes dites à priori et à posteriori la première, en effet, s'appuie sur les

idées pures de la raison ; la seconde, sur l'expérience. Nous verrons comment ces deux méthodes doivent secombiner et non s'exclure.

356. Analyse et synthèse. En raison des procédés qu'elle emploie, la méthode est analytique ou synthetique. L'analyse αναλυσις; de ἀναλύω, γρα soudre) décompose; elle procède du tout réel aux parties, des effets aux causes, des choses complexes et particulières aux choses simples et générales. La synthèse úver, composition), au contraire, compose; elle procède des parties au tout, des causes aux effets, des choses simples et générales aux choses complexes et particulières.

A la méthode analytique correspond l'induction; à la méthode synthétique, la déduction (v. no 161).

Ces expressions d'analyse et de synthèse ont été empruntées aux sciences où leur sens est clair. C'est ainsi qu'on décompose par analyse un polygone en triangles, pour mesurer chacun d'eux, et qu'on les recompose par synthèse, pour avoir la superficie du polygone. C'est ainsi encore qu'en chimie on décompose par analyse l'eau en ses éléments, pour les recomposer par synthèse. Ces exemples d'analyse et de synthèse ne prêtent pas à la moindre équivoque. Mais, en philosophie, l'analyse et la synthèse semblent parfois se confondre, si bien que les uns regardent comme une analyse ce qui est regardé par d'autres comme une synthèse. Cela provient de ce que l'on confond l'extension avec la compréhension des idées et le tout logique avec le tout réel. Par exemple, on croira faire une analyse en divisant le genre en ses espèces et en concluant de l'un aux autres, lorsque, en réalité, on fait plutôt une synthèse. Tel.

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