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Il doit alors se taire en tout ce qui vous touche.

Moi, Seigneur, de ma main je fermerai ma bouche;
J'ai dit ce qu'à présent je voudrais retirer.

DZIRI. A voudrais il n'y a qu'à substituer devrais, et la réponse du secrétaire est toute faite.

SECRÉTAIRE. O Dieu! ô prophète! Auprès du sarcasme de mon maître, la condition de Job me paraîtrait douce.

PRÊTRE. Job ajouta :

Une seconde fois on n'a vu murmurer :

Aussi, me renfermant dans mon humble partage,
Mes lèvres n'oseront vous parler davantage.

(Ibid.)

LE SECRÉTAIRE, le menton appuyé sur le poing, dans la posture que les artistes ont coutume de représenter un esclave qui vient d'être frappé de verges, après un moment de silence dit: C'est égal, je n'ai pas perdu le temps. A quelle époque a vécu Job?

PRÊTRE. Avant Moïse, ou de son temps. Car le législateur des Juifs en fait mention.

SECRÉTAIRE. Si tant est qu'il faille admettre des défectuosités dans le Coran, la nation arabe peut s'en consoler : plus de deux mille ans avant Mahomet, elle a pu dire qu'elle avait un livre inimitable.

PRÊTRE. Ce serait injuste de ma part de ne pas en faire l'aveu. Eh bien! avec la même sublimité que Job a parlé de Dieu créateur, avec la même il a parlé de Dieu rédempteur.

DIALOGUE XVII.

Sujet. -Suite.

PRÊTRE. «Qui peut rendre pur celui qui a été conçu d'un sang impur? N'est-ce pas vous seul qui le pouvez?» (Job, XIV, 4.)

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Après ce profond soupir sur la tache originelle, où il ne voit de remède possible que dans Dieu réparateur, Job s'arrête avec complaisance sur l'objet de son espérance, et ne trouve pas de termes assez énergiques pour transmettre la consolante révélation à la postérité. « Oh! qui m'accordera que mes paroles soient écrites? Qui me donnera qu'elles soient tracées sur le parchemin, ou gravées sur une lame de plomb avec une pointe de fer, ou, par un ciseau, sculptées sur la pierre? » Quelles sont, Messieurs, ces paroles? « Je sais que mon Rédempteur vit, et qu'au dernier jour je ressusciterai de la terre; que je serai encore revêtu de ma peau, et verrai mon Dieu dans ma chair... Je sais que je le contemplerai, sans intermédiaire, de mes propres yeux; c'est là l'espérance qui repose en mon âme.» (Id., XIX.)

DZIRI. Contempler Dieu rédempteur, non-seu

PASSAGE DU CORAN A L'ÉVANGILE.

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lement avec les yeux de l'âme, mais avec les yeux du corps, ne peut évidemment avoir pour objet que l'Homme-Dieu.

PRÊTRE. Écoutons un prophète des enfants d'Israël, Isaïe fils d'Amos : « Il (le Messie) a pris véritablement nos langueurs sur sa personne; il s'est chargé lui-même de nos douleurs. Nous l'avons pris pour un lépreux, pour un homme frappé par Dieu, et humilié. Mais c'est pour nos iniquités qu'il a été couvert de plaies; s'il a été brisé, c'est pour nos crimes. Le châtiment destiné à nous procurer la paix, est tombé sur lui, et nous avons été guéris par ses meurtrissures. »

« Nous étions égarés comme des brebis errantes; chacun s'était détourné du droit chemin pour suivre sa propre voie; et c'est lui seul que le Seigneur a chargé de l'iniquité de nous tous. Il a été offert en holocauste, parce que lui-même l'a bien voulu; il n'a point ouvert la bouche. Il sera mené à la mort comme une brebis qu'on va égorger, silencieux et muet comme un agneau devant celui qui le tond. Il est mort au milieu des douleurs, après avoir été condamné par des juges. Qui racontera sa génération? Il a été retranché de la terre des vivants. Je l'ai frappé à cause de mon peuple. »...

«

........... Il verra le fruit de ce que son âme aura souffert... Il justifiera par sa doctrine une multitude des fils d'Adam, et portera sur lui leurs iniquités... Il distribuera les dépouilles des forts, parce qu'il a livré sa vie à la mort, qu'il a été mis au nombre des scélérats, qu'il a porté les péchés

de plusieurs, et qu'il a prié pour les violateurs de la loi. » (Isaïe, LIII.)

DZIRI. Si le babas nous inspirait moins de confiance, nous dirions qu'il nous a fait une triche; mais ce ne peut être de sa part qu'une distraction: il nous avait annoncé des paroles prophétiques, et les passages qu'il vient de citer ne sont pas autres, à part quelques modifications, que ceux de l'Évangile, déjà racontés.

PRÊTRE. Lisez Isaïe, chapitre LIII, et vous vous convaincrez que j'ai été fidèle à ma promesse. Si l'histoire et la prophétie sont identiques, louons-en Dieu ensemble, Dieu, auteur de

l'une et de l'autre.

§ II.

Ce n'est pas seulement le fait, avec les principales circonstances, qui a été prédit; mais tout, jusqu'aux moindres détails. Entrons dans l'examen de quelques-uns.

Jésus vendu par le traître. Prophétie : « Ils pe sèrent alors trente pièces d'argent, qu'ils donnè rent pour prix de ma personne. Et le Seigneur dit: Allez jeter au potier cet argent, cette belle somme qu'ils ont cru que je valais lorsqu'ils m'ont mis à prix. Je pris donc ces trente pièces d'argent, et allai au temple du Seigneur les porter à l'ouvrier en argile. » (Zacharie, XI.) L'accomplissement, nous l'avons déjà vu.

Outrages exercés envers la personne de Jésus. Prophétie : « J'ai abandonné mon corps à ceux

qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient le poil de la barbe. Je n'ai point détourné mon visage de ceux qui me couvraient d'outrages et de crachats. » (Isaïe, L, 6.) Accomplissement : << Alors on lui cracha au visage. On le frappait à coups de poing. D'autres lui donnèrent des soufflets, en disant: Christ, prophétisenous, et dis qui est celui qui t'a frappé. » (Matth., XXVI, 67, 68.)

Les mains et les pieds percés. Prophétie : « Une foule de personnes remplies de malice m'ont assiégé. Ils ont percé mes mains et mes pieds; ils ont compté tous mes os. » (Ps. XXI, 16.) Accomplissement. Vous n'avez, Messieurs, qu'à contempler ce crucifix, que je porte avec moi, non comme un objet d'adoration, mais comme le plus précieux, le seul bijou que je possède : c'est un souvenir, c'est un livre, c'est un talisman; c'est mon titre de noblesse.

Habits et tunique. Prophétie : « Ils ont partagé entre eux mes habits, et ont jeté le sort sur ma tunique.» (Ibid., 18.) Accomplissement : « Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements et les divisèrent en quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique. Comme elle était sans couture et d'un seul tissu depuis le haut jusqu'au bas, ils dirent entre eux: Ne la coupons pas, mais tirons au sort à qui l'aura. » (Jean, xix, 23, 24.)

Insultes dirigées contre Jésus sur la croix. Prophétie : << Ceux qui me voyaient m'ont tourné en dérision. A l'insulte mêlant l'outrage, ils disaient, en

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