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§ III.

Autre récit. Nous lisons dans Sid-Mouça-BenFethian, Cadi-Elkoudat (chef des cadis, en Égypte, au neuvième siècle de l'hégire) : « Dieu prévint le Messie qu'il devait bientôt quitter la terre. A cette annonce, le Messie frémit, et invita les apôtres à un repas, en leur disant: Réunissez-vous chez moi cette nuit, j'ai quelque chose à vous communiquer. Les apôtres furent fidèles à se rendre à l'invitation. Après le repas, Aïça se mit à leur laver les pieds, et les essuya avec son linge. Les apôtres furent étonnés de cette conduite. Aïça leur dit: Celui qui trouverait à redire dans ce que je fais ne serait pas des miens. Les apôtres le laissèrent achever. Ensuite Aïça leur dit : J'ai fait ceci pour vous donner l'exemple de ce que vous devez faire les uns envers les autres. Quant au service que j'ai à vous demander, c'est que vous priiez Dieu de me prolonger la vie.

<«<Lorsque les apôtres voulurent se mettre en prière, Dieu leur envoya le sommeil. Aïça chercha à les réveiller; il ne put y parvenir complétement. Les apôtres lui répondirent qu'ils étaient accablés. Aïça dit: Soit loué celui qui enlève le pasteur et disperse le troupeau! Il ajouta : Je vous le dis en vérité, un d'entre vous me trahira avant

ou une plante, rapportent les faits ou les fables qui s'y rattachent à l'avantage de leur religion. C'est à l'article Cochon que Damri fait le présent récit.

que le coq chante; il me vendra pour peu d'argent, et mangera mon prix.

<< Les Juifs étaient à la recherche d'Aïça. Un des apôtres se présenta à leur assemblée, et dit à Bocradus, leur chef: Combien me donnerez-vous, si je vous dis où est le Messie? Ils lui constituèrent trente pièces d'argent. Il les accepta, et indiqua où était Aïça.

« Dieu éleva à lui le Messie, et donna sa ressemblance à celui qui l'avait décélé. Quand les Juifs firent l'arrestation, la terre se couvrit de ténèbres; c'était comme la nuit : le soleil était obscurci; paraissaient les étoiles. Les rochers se fendirent. Partout régnaient le désordre et l'alarme. A cause de cette confusion et de l'épaisseur des ténèbres, les Juifs ne s'aperçurent pas de la métamorphose, et arrêtèrent l'apôtre. Ils le lièrent et le menèrent par une corde, en lui disant : Tu ressuscites les morts; pourquoi ne te délivres-tu pas de cette corde? Ils jetèrent sur lui des épines, et le crucifièrent sur un morceau de bois.

<< Il y resta six heures. Les Juifs le remirent ensuite à Joseph le menuisier, sur la décision de celui qui commandait aux Juifs, lequel s'appelait Pilate, surnommé Hérode. Joseph ensevelit le supplicié dans un tombeau préparé pour luimême.

<< Dieu envoya Aïça des cieux à Marie. Elle pleura sur son fils, qui lui dit : Mon Seigneur m'a élevé à lui. Il ne m'est arrivé que du bien. Aïça commanda à Marie de réunir les apôtres. Il les envoya de la part de Dieu dans les divers pays de

la terre, en leur recommandant d'exécuter les ordres du Seigneur. Et Dieu éleva de nouveau Aïça à lui.

« Les apôtres se dispersèrent en prenant chacun la direction qui lui avait été marquée. C'était Matthieu, et trois avec lui. Chacun écrivit l'Évangile. Celui de Matthieu rapporte que le Messie dit : « Je vous envoie aux nations, comme mon Père m'a envoyé à vous. Allez, instruisez les peuples, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. (Traduit de l'arabe.)

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DIALOGUE X.

:

SUJET Réfutation de l'objection précédente. Le récit n'est fondé sur rien. Il est détruit par un fait à la fois géographique et historique. C'est un tissu de bévues, de contradictions, et d'erreurs en histoire.

$ 1.

PRÊTRE. Messieurs, j'ai prêté toute mon attention, et m'empresse de vous dire : Ce que je viens d'entendre, loin d'infirmer le fait de la mort d'Aïça, le confirme. Comme chrétien et comme marabout, je dois donc des remercîments au secrétaire. Mais le récit m'afflige comme ami des Arabes. Voilà, dira-t-on, après en avoir fait ou entendu la lecture, voilà comment les Musulmans écrivent l'histoire et établissent les preuves de leur religion! Quelques observations vont suffire pour vous convaincre de la justesse de ce que j'avance.

Il y aura bientôt treize siècles, Mahomet mourut, et reçut les honneurs de la sépulture à Médine. C'est la conviction générale. Que diriezvous, Messieurs, si aujourd'hui je disais ou écrivais que le mort dont on vénère la mémoire, ce n'est pas Mahomet, mais un autre, la Juive

PASSAGE DU CORAN A L'ÉVANGILE.

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Zaïnab, par exemple, qui l'avait empoisonné; que Dieu revêtit la jeune traîtresse de l'extérieur du prophète, et la fit mourir à sa place entre les bras du fidèle Ali, et sous les yeux d'Aïcha désolée, tandis que Mahomet, personnage trop digne pour goûter la mort, fut transporté au ciel? Vous commenceriez par me rire au nez. Si, malgré cette réponse, qui en vaudrait bien une autre, je persistais dans mon aveugle obstination, par pitié ou par condescendance, peut-être me répondriez-vous que la mort de Mahomet est un fait attesté par l'histoire, par les monuments, par la tradition, confirmé par la croyance commune; que mon assertion de nouveau venu, fondée sur rien, n'est qu'un titre irrécusable pour entrer aux Petites-Maisons. La réponse serait juste, Mes

sieurs.

Changeons les rôles. La mort d'Aïça est attestée non-seulement par l'histoire contemporaine, écrite par les quatre évangélistes, dont deux témoins oculaires, par les épîtres des apôtres, par le rapport de Pilate adressé à l'empereur Tibère, qui proposa au sénat de placer le Sage parmi les dieux du Panthéon, par les monuments, mais par un fait qui a converti le monde, sa résurrection. Les Musulmans viennent, six cents ans après, reprocher aux siècles de s'être trompés sur un fait de notoriété publique, et, pour appuyer cette protestation paradoxale, ils débitent des récits qui en mille manières apportent leur réfutation.

SECRÉTAIRE. De mille manières, un tel langage

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