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l'alliance que depuis si longtemps l'éternelle Sagesse ambitionnait de conclure 1. Comme elle vous n'aviez qu'un but, où passaient toute votre force et votre douceur 2: sur le pavé poudreux des voies ròmaines, au fond des mers où vous jetait la tempête, à la ville, au désert, au troisième ciel où vous portait l'extase, sous les fouets des Juifs ou le glaive de Néron 3, gérant partout l'ambassade du Christ', vous jetiez à la vie comme au trépas, à toutes les puissances de la terre et des cieux, le défi d'arrêter la puissance du Seigneur 5, ou son amour' qui vous soutenait dans la grande entreprise. Et, comme sentant le besoin d'aller au-devant des étonnements que pouvait susciter l'enthousiasme de votre grande âme, vous lanciez aux nations ce cri sublime « Taxez-moi de folie, mais, par « pitié, supportez-moi je suis jaloux de vous, ja« loux pour Dieu! C'est qu'en effet, je vous ai << fiancées à l'unique Epoux: laissez-moi faire que << vous soyez pour lui une vierge très pure 1! » Hier, ô Paul, s'est consommée votre œuvre: ayant tout donné, vous vous êtes donné par surcroît vous-même . Le glaive, abattant votre tête sacrée, achève, comme vous l'aviez prédit, le triomphe du Christ. La mort de Pierre fixe en son lieu prédestiné le trône de l'Epoux; mais c'est à vous surtout que la gentilité, prenant place comme Epouse à sa droite 10, doit de pouvoir dire en se tournant vers la Synagogue sa rivale: « Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem; c'est pourquoi le Roi m'a aimée, et m'a choisie pour reine».

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1. Eph. II, 8-10.— 2. Sap. VIII, 1.— 3. II Cor. XI, XII. 4. Ibid. v, 20; Eph. vi, 6. Rom. vIII, 35-38.

9. Philipp. 1, 20.

I, 4; IV, 8.

20. 5. II Cor. XIII, 3. 7. II Cor. XI, 1-2. — - 8. Ibid.

- 10. Psalm. XLIV, 10.

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XII, 15. 11. Cant

Louange donc à vous, ô Apôtre, et maintenant et toujours l'éternité ne saurait épuiser notre reconnaissance à nous, nations. Achevez votre œuvre en chacun de nous pour ces siècles sans fin; ne permettez pas que, par la défection d'aucun de ceux qu'appelait le Seigneur à compléter son corps mystique, l'Epouse soit privée d'un seul des accroissements sur lesquels elle pouvait compter. Soutenez contre le découragement les prédicateurs de la parole sainte, tous ceux qui, par la plume ou à un titre quelconque, poursuivent votre œuvre de lumière; multipliez les vaillants apôtres qui reculent sans fin les limites de la région des ténèbres sur notre globe. Vous promîtes autrefois de rester avec nous, de veiller toujours au progrès de la foi dans nos âmes, d'y faire germer sans fin les très pures délices de l'union divine'. Tenez votre promesse; en allant à Jésus, vous n'en laissez pas moins votre parole engagée à tous ceux qui, comme nous, ne purent ici-bas vous connaître 2. Car c'est à eux que, par l'une de vos Epîtres immortelles, vous laissiez l'assurance de pourvoir à « consoler leurs cœurs, les ordonnant dans l'amour, versant en eux dans sa plénitude et ses richesses immenses la connaissance du mystère de Dieu le Père et du Christ Jésus, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science 3.

Dans cette saison du Cycle où règne l'Esprit qui fait les saints, faites comprendre aux chrétiens de bonne volonté que leur seul baptême suffit à les investir de cette vocation sublime, où trop souvent ils ne voient que la part du petit nombre. Puissent-ils pénétrer la grande, et pourtant si sim

1. Philipp. 1, 25-26. 4. Rom. vIII.

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2. Col. II, 1.

3. lbid. 2-3.

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ple notion, que vous leur donnez du mystère où réside le principe le plus universel, le plus absolu de toute vie chrétienne 1: ensevelis avec Jésus sous les eaux, incorporés à lui par le seul fait, comment n'auraient-ils pas tout droit, tout devoir, d'être saints, de prétendre s'unir à Jésus dans sa vie comme ils l'ont fait dans sa mort? « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu », disiez-vous à nos pères. Ce que vous proclamiez pour tous alors sans distinction, répétez-le à tous, ô grand Apôtre ! Docteur des nations, ne laissez pas dévier en elles la lumière, au grand détriment du Seigneur et de l'Epouse.

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1. Rom. vI. — 2. Col. III. 3.

LE Ier DIMANCHE DE JUILLET.

LA FÊTE DU PRÉCIEUX SANG

DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST.

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EAN-BAPTISTE a montré l'Agneau, Pierre affermi son trône, Paul préparé l'Epouse: œuvre commune, dont l'unité fut la raison qui devait les rapprocher de si près tous trois sur le Cycle. L'alliance étant donc maintenant assurée, tous trois rentrent dans l'ombre; et seule, sur les sommets où ils l'ont établie, l'Epouse apparaît, tenant en mains la coupe sacrée du festin des noces.

Tel est le secret de la fête de ce jour. Son lever au ciel de la sainte Liturgie, en la saison présente, est plein de mystère. Déjà, et plus solennellement, l'Eglise a révélé aux fils de la nouvelle Alliance le prix du Sang dont ils furent rachetés, sa vertu nourrissante et les honneurs de l'adoration qu'il mérite. Au grand Vendredi, la terre et les cieux contemplèrent tous les crimes noyés dans le fleuve de salut dont les digues éternelles s'étaient enfin rompues, sous l'effort combiné de la violence des hommes et de l'amour du divin Cœur. La fête du Très-Saint-Sacrement nous a vus prosternés devant les autels où se perpétue l'immolation du Calvaire, et l'effusion du Sang précieux devenu le breuvage des humbles et l'objet des hommages des puissants de ce monde. Voici que l'Eglise, cependant, convie de nouveau

les chrétiens à célébrer les flots qui s'épanchent de la source sacrée : qu'est-ce à dire, sinon, en effet, que les solennités précédentes n'en ont point sans doute épuisé le mystère ? La paix faite par ce Sang dans les bas lieux comme sur les hauteurs; le courant de ses ondes ramenant des abîmes les fils d'Adam purifiés, renouvelés, dans tout l'éclat d'une céleste parure; la table sainte dressée pour eux sur le rivage, et ce calice dont il est la liqueur enivrante : tous ces apprêts seraient sans but, toutes ces magnificences demeureraient incomprises, si l'homme n'y voyait les avances d'un amour dont les prétentions entendent n'être dépassées par les prétentions d'aucun autre amour. Le Sang de Jésus doit être pour nous à cette heure le Sang du Testament, le gage de l'alliance que Dieu nous propose 1, la dot constituée par l'éternelle Sagesse appelant les hommes à cette union divine, dont l'Esprit de sainteté poursuit sans fin la consommation dans nos âmes. Et c'est pourquoi la présente fête, fixée toujours à quelqu'un des Dimanches après la Pentecôte, n'interrompt point l'enseignement qu'ils ont mission de nous donner en ce sens, mais le confirme merveil leusement au contraire.

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Ayons donc confiance, ô mes Frères, nous dit l'Apôtre; et, par le Sang du Christ, entrons dans le Saint des Saints. Suivons la route nouvelle dont le secret est devenu nôtre, la route vivante qu'il nous a tracée au travers du voile, c'est-à-dire de sa chair. Approchons d'un cœur vrai, d'une foi pleine, purs en tout, maintenant ferme la profes sion de notre inébranlable espérance; car celui qui s'est engagé envers nous est fidèle. Excitons

1. Ex. XXIV, 8; Heb. ix, 20.

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