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donne quod datur, et non pas un futur, sera donné; dans le même sens que Jésus disait : Pâque sera dans deux jours, et le Fils de l'homme sera livré, est livré selon le grec : il le va être; l'ouvrage est en train, on tient déjà le conseil pour trouver le moyen de le prendre et de le faire mourir. « Et le Fils de l'homme s'en va, comme il a été écrit de lui: mais malheur à celui par qui le Fils de l'homme sera livré! est livré,» selon le grec. I parle toujours en temps présent, à cause que sa perte était résolue, tramée pour le lendemain, et qu'on allait, dans deux heures, commencer à procéder à l'exécution; et afin aussi qu'en quelque temps que nous recevions son corps et son sang, nous regardassions sa mort comme présente.

Chrétien, te voilà instruit : tu as vu toutes les paroles qui regardent l'établissement de ce mystère. Quelle simplicité! quelle netteté dans ces paroles! il ne laisse rien à deviner, à gloser et s'il y faut quelque glose, c'est seulement en remarquant que, selon la force de l'original, il faudrait traduire : Ceci est mon corps, mon propre corps, le même corps qui est donné pour vous. Ceci est mon sang, mon propre sang, le sang de la nouvelle alliance, le sang répandu pour vous en rémission de vos péchés. Car c'est aussi pour cette raison que le syrien, aussi ancien que le grec, et fait du temps des apôtres, lit : Ceci est mon propre corps; et que dans la liturgie des Grecs il est porté que ce qu'on nous donne, ce qu'on fait de ce pain

et de ce vin, c'est le propre corps de Jésus, son propre sang. Voilà la glose s'il en faut.

Quelle simplicité, encore un coup! quelle netteté! quelle force dans ces paroles! S'il avait voulu donner un signe, une ressemblance toute pure, il aurait bien su le dire : il savait bien que Dieu avait dit, en instituant la circoncision: « Vous circoncirez votre chair ce sera le signe de l'alliance entre vous et moi. >> Quand il a proposé des similitudes, il a bien su tourner son langage d'une manière à le faire entendre, en sorte que personne n'en doutât jamais : « Je suis la porte : celui qui entre par moi, sera sauvé. Je suis la vigne, et vous les branches : et comme la branche ne porte de fruit qu'attachée au cep, ainsi vous n'en pouvez porter, si

vous ne demeurez en moi (1). » Quand il fait des comparaisons, des similitudes, les évangélistes ont bien su dire: Jésus dit cette parabole; il fit cette comparaison. Ici, sans rien préparer, sans rien tempérer, sans rien expliquer, ni devant, ni après, on nous dit tout court: Jésus dit: Ceci est mon corps; ceci est mon sang, mon corps donné, mon sang répandu: voilà ce que je vous donne. Et vous, que ferez-vous en le recevant? Souvenez-vous éternellement du présent que je vous fais en cette nuit souvenez-vous que c'est moi qui vous l'ai laissé, et qui ai fait ce testament; qui vous ai laissé cette pâque, et qui l'ai mangée avec vous avant de

(1) Jean, x, 9.

souffrir. Si je vous donne mon corps comme devant être, comme ayant été livré pour vous, et mon sang comme répandu pour vos péchés; en un mot, si je vous le donne comme une victime, mangez-le comme une victime; et souvenez-vous que c'est là un gage qu'elle a été immolée pour vous.

O mon Sauveur pour la troisième fois, quelle netteté! quelle précision! quelle force! Mais en même temps quelle autorité et quelle puissance dans vos paroles! Femme, tu es guérie (1) : elle est guérie à l'instant. Ceci est mon corps; c'est son corps. Ceci est mon sang; c'est son sang. Qui peut parler en cette sorte, sinon celui qui a tout en sa main? qui peut se faire croire,

(1) Luc, xi, 12.

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