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en tout point notre victime. Ayons la mème ardeur de participer à son sacrifice, en mangeant ce divin corps immolé pour nous. S'il est notre victime, soyons la sienne. « Offrons nos corps, comme dit saint Paul, ainsi qu'une hostie vivante, sainte et agréable. Mortifions nos mauvais désirs : éteignons en nous toute impureté, toute avarice, tout orgueil; » humilions-nous avec celui qui,« se sentant égal à Dieu, n'a pas laissé de s'anéantir lui-même, en se rendant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. » Prenons des sentiments de mort : « Si nous sommes à Jésus-Christ, si nous le mangeons, crucifions notre chair avec ses vices et ses convoitises. » C'est là notre pâque; notre pâque, c'est d'être unis

avec lui pour passer de cette vie à une meilleure, des sens à l'esprit, du monde à Dieu. C'est à ce prix que nous pourrons nous rendre dignes de manger Jésus-Christ la pâque

avec

qu'il a tant désirée, et de nous nourrir de la chair de son sacrifice.

JÉSUS-CHRIST

III

AYANT MANGÉ

LA

PAQUE AVEC NOUS, NOUS DEVONS LA MANGER AVEC LUI; C'EST LE SEUL MOYEN DE PASSER A DIEU. SE REVÊTIR DE NOTRE-SEIGNEUR, ET VIVRE DANS LE CIEL.

Jésus, qui nous a institué un baptême, a voulu le recevoir

lui-même; Jésus qui nous a institué l'Eucharistie pour être notre pâque, a voulu avant toutes choses la recevoir avec nous. Il est notre chef, comprenons-le bien; car c'est là le grand mystère de notre salut. Il est notre chef, et ce qui est fait pour nous, il le prend lui-même. Il commence en sa personne l'usage de l'eucharistie. Quand il est baptisé, nous sommes baptisés en lui; nous recevons aussi en lui l'eucharistie qu'il reçoit. Il ne faut donc point douter qu'en l'instituant il ne la reçoive; il ne faut, dis-je, point douter qu'il n'ait mangé ce qu'il a présenté à ses disciples.

Quoi donc, aura-t-il mangé sa propre chair? cela fait horreur. Homme charnel! que craignezvous, et jamais ne cesserez-vous

d'écouter vos sens? Ignorezvous le pouvoir de celui qui vous parle? S'il se donne luimême à manger aux siens, d'une manière qui, loin de leur faire horreur, leur inspire de la confiance, du respect et de l'amour, qui doute qu'il n'ait pu se manger lui-même en cette sorte; sans quoi il n'aurait pas dit : J'ai désiré avec ardeur de manger avec vous cette paque. Or, cette påque, cet agneau pascal, nous avons vu que c'était son propre corps. Il le mange donc d'une manière aussi réelle, et tout ensemble aussi élevée au-dessus des sens, qu'il nous le donne, et c'est là sa pâque et la nôtre, c'est son passage et le nôtre. Je m'en vais, dit-il, je monte vers mon père et vers le vôtre, vers mon Dieu et vers le

votre. Je monte

vers lui,

parce qu'il est mon Père et mon Dieu; vous y monterez aussi avec moi, parce qu'il est, quoique d'une autre manière, votre Père et votre Dieu. Nous avons donc, vous et moi, à accomplir ce passage, où nous passons du monde à Dieu.

Mais quand Jésus retourne à Dieu, il retourne au sein de son Père, au lieu de son origine, à son lieu natal, pour ainsi parler, où il est toujours, et qu'il ne peut jamais quitter; il retourne à son propre bien, à sa propre gloire; il retourne en quelque façon à lui-même; il vit de lui-même. La vie était en lui, comme elle était dans le Père; il est lui-même la vie; il est la nôtre; il est la sienne; il est la nôtre, et nous avons besoin de le

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