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vous, avant de souffrir »; ce qui fut suivi de l'institution de l'Eucharistie; et cette institution, et ce grand désir qu'il nous témoigne en ce lieu, de faire avec nous cette pâque, avant de souffrir, fait partie de l'amour immense dont Jésus, <<< qui avait toujours aimé les siens, les aima, comme dit saint Jean, jusqu'à la fin. »

Pour donc entrer dans son dessein, et dans des dispositions convenables aux siennes, souvenons-nous que la pâque, la sainte victime d'où devait sortir le sang de la délivrance, devait, comme beaucoup d'autres victimes de l'ancienne alliance, non seulement être immolée, mais encore mangée, et que Jésus-Christ voulut se donner ce caractère de victime en nous donnant à manger à

perpétuité ce même corps, qui devait être une seule fois offert pour nous à la mort; c'est pourquoi il disait : J'ai désiré avec ardeur de manger avec vous cette pâque avant de mourir. Ce n'était pas la pâque légale, qui allait finir, que Jésus-Christ désirait avec tant d'ardeur de manger avec ses disciples il l'avait souvent célébrée et mangée avec eux, et une autre pâque faisait ici l'objet de son désir. Et c'est pourquoi quand il dit : J'ai désiré avec ardeur de manger avec vous cette pâque, la pâque de la nouvelle alliance, c'est de même que s'il disait: J'ai désiré d'être moi-même votre pâque, d'être l'agneau immolé pour vous, la victime de votre délivrance; et, par la même raison que j'ai désiré d'être une vic

time véritablement immolée, j'ai désiré aussi d'être une victime véritablement mangée, ce qu'il accomplit par ces paroles: «Prenez, mangez: ceci est mon corps donné pour vous » : c'est la pâque d'où doit sortir le sang de votre délivrance. Vous sortirez de l'Égypte, et vous serez libres aussitôt après que ce sang aura été versé pour vous; il ne vous restera plus qu'à manger, à l'exemple de l'ancien peuple, la victime d'où il est sorti. C'est ce que vous accomplirez dans l'eucharistie que je vous laisse en mourant, pour être éternellement célébrée après ma mort.

Manger les chairs de l'agneau pascal, était aux Israélites un gage sacré qu'il avait été immolé pour eux. La manducation de la victime était une

manière d'y participer; et c'était en cette sorte qu'on participait aux sacrifices pacifiques, ou d'action de grâces, comme il est marqué dans la loi. Saint Paul dit aussi que « les Israélites qui mangeaient la victime par là étaient rendus participants de l'autel et du sacrifice, et s'unissaient même à Dieu à qui il était offert; de même que ceux qui mangeaient les victimes offertes aux démons entraient en société avec eux. >> Si donc Jésus est notre victime, s'il est notre pâque, il doit avoir ces deux caractères : l'un d'être immolé pour nous à la croix, l'autre d'être mangé à la sainte table comme la victime de notre salut. Et c'est ce qu'il désirait, avec tant d'ardeur, d'accomplir avec ses disciples. L'un et l'autre caractère devait

être également réalisé en sa personne. Comme il devait être immolé en son propre corps et en sa propre substance, il fallait qu'il fût mangé de même : Prenez, mangez; ceci est mon corps livré pour vous; aussi véritablement mangé qu'il est véritablement livré; aussi présent à la table où on le mange qu'à la croix où on le livre à la mort, où il s'offre épuisé de sang pour l'amour de vous.

Entrons donc, comme dit saint Paul, dans les mêmes dispositions où a été le Seigneur Jésus. S'il a désiré avec tant d'ardeur de célébrer cette pâque avec nous, ayons le même désir de faire la pâque avec lui. Cette pâque est la communion; Jésus a faim pour nous de cette. viande céleste; il désire d'être mangé, et par ce moyen d'être

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