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providence de Dieu, qu'ils nomment destin ou fortune, qui les éloigne pour jamais de leurs fins. Que ne fait-on pas pour la santé du corps? On emploie toutes les forces de la nature, on achète tous les secrets de l'art. On se prive de tous les plaisirs, on souffre des incisions et des martyres, on abandonne une partie du corps pour sauver l'autre, et l'on perd sa vie, s'il faut ainsi dire, pour la conserver; et cela pour vivre quelques jours de plus, pour voir, pour souffrir, et pour faire un peu plus de mal; et pour une vie solide dans sa puissance, éternelle dans sa durée, infinie dans ses biens, on se rebute d'un d'humiliation et de pénitence.

peu

Seigneur, vous qui changez les cœurs, et qui donnez, quand il vous plaît, le pouvoir et la volonté de vivre chrétiennement, faites en nous un changement qui soit digne de votre miséricorde. Rendez-nous dociles à votre vérité, flexibles à votre grâce, obéissans à votre loi, et dignes de vos récompenses. Formez en nous cette volonté forte qui fait mépriser les biens présens, et fait chercher les biens à venir. Formez en nous cette volonté pleine et entière qui fait qu'on s'attache constamment à vous, et qu'on ne désire rien au lieu de vous, ni rien hors de vous. Faites que nous devenions justes pour obtenir la couronne de justice, et que nous soyons insensibles aux charmes du monde, afin que nous puissions être rassasiés de vos douceurs spirituelles et célestes. Vous nous avez appris à vous faire cette prière : vous êtes mon Père, vous êtes mon Dieu, vous êtes le dépositaire

de mon salut Ipse invocabit me, Pater meus es tu, Deus meus, et susceptor salutis meæ. Vous êtes mon Père, que ne dois-je pas espérer de votre bonté ? Vous voulez me sauver; vous êtes mon Dieu : qui est-ce qui résiste à vos volontés? Vous pouvez me sauver; vous êtes le dépositaire de mon salut; mon âme est entre vos mains : j'ose dire vous devez me sauver..... Vous n'avez pas commencé votre ouvrage pour le laisser imparfait. Si je suis fidèle à votre loi, vous serez fidèle à votre parole. Je ne me défie pas de vous, mais je me défie de moi-même; je ne crains pas que votre grâce me manque, mais je crains de manquer à votre grâce. Je vous demande donc, Seigneur, cette fidélité que vous demandez de moi, ce n'est que par vous que je puis être saint sur la terre, pour mériter d'être heureux dans le ciel, que je vous souhaite, etc.

SERMON

POUR LE PREMIER

DIMANCHE DE L'AVENT.

Tunc videbunt filium hominis venientem in nube cum potestate magna, et majestate. Luc. 12.

Alors ils verront le fils de l'homme venir sur une nuée, avec une grande puissance, et une grande majesté.

LORSQUE Jésus-Christ instruit ses disciples des funestes circonstances de son dernier jugement, il leur représente les passions des hommes, et le trouble universel de la nature; ces guerres sanglantes, où les peuples armés les uns contre les autres pour satisfaire leurs propres haines, exécuteront les jugemens de Dieu par avance; ces divisions cruelles où citoyens contre citoyens, ruineront leur patrie par des meurtres et des parricides; ces stérilités de la terre, qui consumeront de langueur ceux qui auront échappé à la fureur et à la violence des armes; ces révolutions du ciel, où les astres obscurcis laisseront le monde dans l'horreur, dans la confusion et dans les ténèbres. Déjà les tombeaux seront ouverts, et les cendres des morts ranimées. Déjà s'avancera dans les

airs cette fatale nuée qui doit servir de tribunal au souverain juge. Déjà ces vives lumières, qui, selon le prophète, sortent des yeux et de la face de Dieu quand il juge, perceront cette obscurité, et tout l'univers en suspens attendra l'arrêt décisif et public de son bonheur, ou de son malheur éternel. Je tire, avec saint Bernard, cette conséquence : quelle doit être l'exécution de ce jugement, si l'appareil en est si terrible? et que sera-ce de Dieu, quand il punira, s'il est si redoutable quand il ne fait encore que menacer ?

Mais, lorsque le fils de Dieu paroîtra lui-même, alors on verra le néant des grandeurs humaines : un rayon de sa majesté effacera tout ce qu'il y a de gloire mondaine; à lui seul appartiendront tout honneur et toute louange. Il n'y aura plus aucune différence de condition, que celle qu'y mettra la miséricorde, qui couronnera les uns, ou la justice qui punira les autres grands et petits seront confondus ensemble, également humiliés, et s'accomplira cet oracle du prophète : Humiliabitur altitudo virorum, et exaltabitur Dominus solus in die illá. Dieu seul, en ce jour-là, sera grand. Grand pour les saints, qui verront en lui l'objet de leur éternelle félicité; grand pour les réprouvés, qui tomberont devant cette majesté qu'ils ont si souvent offensée. Ils ne verront plus ce monde qu'ils ont tant aimé, il aura passé comme un songe. Ils ne verront plus ces richesses, dont ils faisaient tant de cas, le feu de la vengeance de Dieu aura consumé tous ces objets de leur convoitise. Ils

ne verront plus leurs plaisirs que comme la matière de leur supplice. Tout leur spectacle sera réduit à se voir eux-mêmes, et à voir leur juge. Ils verront la difformité de leurs péchés d'un côté, et la justice de Dieu de l'autre. Ils n'ont pas voulu se connoître pour se corriger; Dieu les fera connoître à eux-mêmes pour les confondre ce sera le premier point de ce discours. Ils n'ont pas voulu user de la miséricorde de Dieu durant cette vie; ils verront jusqu'où va sa justice en l'autre : c'est la seconde partie. Que ne puis-je vous dire, Messieurs, ce que Jésus-Christ disait à ses disciples: pour vous, quand ces choses arriveront, regardez en sûreté et levez vos têtes : Respicite, et levate capita vestra. Mais je crains que vous n'ayez pas sujet d'avoir en vos cœurs cette confiance, et je me contente de vous exhorter à lever avec moi les yeux au ciel, pour demander à Dieu les grâces qui nous sont nécessaires, par l'intercession de la Vierge, à qui nous dirons avec l'Ange : Ave, Maria, etc.

PREMIER POINT.

UNE des principales circonstances du jugement universel sera la honte des pécheurs, lorsque Dieu, qui connoît le secret des cœurs, découvrira leurs consciences criminelles, à la vue et au jugement de toutes les nations assemblées : circonstance d'autant plus rude que nous sommes naturellement portés à cacher nos péchés, et que nous aurons un juge, dont les yeux pénétrans perceront jusqu'aux moindres

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