DE COLOGNE. Les mesures que le gouvernement prussien vient de prendre contre un des prélats les plus distingués de l'Allemagne ont fait une profonde sensation dans tous les pays de l'Europe. Chez les protestants eux-mêmes comme chez les catholiques, un cri général d'indignation a suivi l'enlèvement et l'arrestation de ce prélat, à qui ses persécuteurs euxmêmes n'ont osé reprocher que le fidèle accomplissement de sa charge pastorale. Le gouvernement prussien, il est vrai, après avoir reconnu lui-même (1) la haute vertu du pontife qu'il vient d'emprisonner, s'est efforcé de le représenter comme un rebelle contre son souverain et comme un homme qui, après avoir forfait à sa parole, avait tenté de troubler l'ordre public et de renverser, si la chose eut été possible, la monarchie, dont il relevait dans l'ordre politique. Sous ce rapport la cause de l'archevêque de Cologne est celle de tous les catholiques de l'Europe, accusés comme lui par leurs ennemis de conspirer contre (1) Voici le témoignage que donne à ce prélat Mr le ministre d'Altenstein : « J'aime à croire qu'un prélat, connu par sa piété et qui pratique avec tant de persévérance et de fidélité l'abnégation de soi-même et tous les devoirs d'un prêtre dévoué, car c'est là le témoignage que tout le monde se complait à rendre à Mer l'évêque de Calamatta...... >> Lettre de Mr d'Altenstein à Mr Schmulling parmi les Pièces justificatives, n° X. |