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teau, détruisait une tour d'iniquité, ce qu'interprétaient les mots inscrits: Ut destruas. Une troisième main, munie d'une truelle, enduisait de mortier la maison du Seigneur avec cette inscription: Ut ædifices. Enfin une quatrième plantait la vigne et l'olivier, avec les mots : Ut plantes 1. Entre le chœur et la nef était suspendu un grand tableau représentant Dieu le Père, environné d'une multitude d'anges, abaissant ses regards vers la terre, avec ces paroles qui faisaient une allusion bien claire: Fiat manus tua super virum dexteræ tuæ2. » Seigneur, soutenez de votre main l'homme de votre droite.

Le prélat, parvenu dans le sanctuaire, resta quelque temps en adoration devant le Saint-Sacrement, puis, après avoir baisé l'autel, il s'assit sur le trône épiscopal, où sa modestie fut mise à l'épreuve, car il lui fallait entendre un discours à sa louange prononcé du haut de la chaire par Etienne Nouvellet, docteur de Paris, et qui fut plus tard chanoine de la cathédrale. Il était nuit lorsque cette heureuse et belle cérémonie fut close par le chant du Te Deum et la bénédiction.

Le lendemain, qui était le troisième dimanche de l'Avent, François voulut monter en chaire, et la foule des auditeurs qui était considérable fut ravie d'y voir paraitre le nouvel évêque. Il prêcha d'une manière si touchante pour préparer son peuple à célébrer la naissance du Sauveur, que chacun disait au sortir de l'Eglise : « C'est un ange du ciel, et non point un homme de la terre, qui nous a parlé. » La ferveur du prédicateur était si grande qu'elle parut à tous tenir de l'extase, et c'est dans un de ces moments où les flammes du divin amour embrasaient son âme et la transportaient hors du monde visible, dans une sphère céleste, qu'il raconta à ses auditeurs les merveilles que Dieu avait opérées en lui le jour de son sacre. Il plut ainsi à la Bonté infinie de faire connaître

1 On voit que l'idée de ces quatre emblèmes était prise de Jérémie, chap. I, vers. 10.

2 PSAL. LXXIX, 18.

aux hommes, pour leur édification, des secrets que son humilité si vigilante et si profonde n'aurait jamais consenti à dévoiler. Aussi, quand plus tard il réfléchissait aux paroles qui lui étaient échappées, il n'y pouvait penser sans confusion.

Un des premiers soins de François fut de procéder à la nomination des officiers publics qui le devaient aider à soutenir la charge épiscopale 1. Il convoqua pour ce choix les chanoines de la cathédrale et les autres ecclésiastiques les plus prudents de son diocèse. Il prit pour vicaire général Jean Favre, frère du président, docteur en droit et chanoine, choisit pour substitut le chanoine Jean Deage, son ancien gouverneur, et nomma procureur fiscal Jacques Favre d'Usillon. Afin que ses officiers expédiassent promptement et gratuitement ceux qui auraient des affaires à traiter, il leur assigna un traitement à chacun, et il leur recommanda de se montrer extrêmement affables envers tous, sans aucune acception de personnes, comme de refuser les présents. C'était l'usage, à l'égard de certains actes, de percevoir un droit pour les écritures des greffiers, l'apposition du sceau et la signature. Après avoir soigneusement examiné le tarif de ces droits, il les abaissa au prix le plus modique, conformément aux décrets du saint concile. de Trente.

L'ordre admirable qu'il établit dans sa maison épiscopale respirait une odeur de sainteté qui frappait les esprits les plus indifférents. Ses domestiques se distinguaient par leur modestie et leur piété. On ne voyait parmi eux ni contestations ni querelles; jamais ils ne se permettaient les jeux de hasard, et tout dans cette résidence répondait si bien à la sainteté de l'évêque qui l'habitait, qu'elle ressemblait à un monastère.

L'accès de l'intérieur était rigoureusement interdit aux femmes; elles n'étaient admises que dans la galerie et la salle contiguë. Un des amis du prélat qui l'entretenait un jour de ses affaires domestiques lui ayant représenté qu'il ferait bien

1 Charles-Auguste de Sales, liv. V.

de prendre à son service une femme âgée et connue par sa vertu, afin de prendre le soin du linge, car les femmes sont plus entendues que les hommes en cette partie : « Je suis si éloigné, répliqua François avec vivacité, de prendre dans ma maison une femme, quels que soient son âge et sa vertu, que je ne voudrais pas même y avoir ma propre mère, supposé qu'elle voulût quitter le château de Sales 1. »

Depuis que les évêques du diocèse de Genève s'étaient vus contraints par la violence de s'éloigner de cette ville, leur peu de fortune ne leur avait pas permis d'acheter une maison dans Annecy, en sorte qu'ils habitaient une maison tenue à loyer. Notre Saint s'en réjouissait, parce qu'il trouvait cela plus conforme à l'esprit de Jésus-Christ qui n'avait pas où reposer sa tête. Filius hominis non habet ubi caput reclinet 2. L'amour de la pauvreté lui fit même choisir pour son logement une petite chambre si obscure qu'on l'eût plutôt prise pour un tombeau que pour la demeure d'un homme. Il avait bien un salon convenable pour recevoir les visiteurs, et il l'appelait la chambre de l'évêque; mais la petite pièce mal éclairée dont il avait fait son habitation particulière était, disait-il, la chambre de François. Il conserva toute sa vie cet ardent amour de la pauvreté qu'il estimait comme une des vertus qui nous donnent une plus parfaite ressemblance avec Jésus-Christ. Mille traits de sa vie en sont la preuve. Dans la suite une supérieure de monastère lui ayant écrit qu'elle et sa maison étaient prou pauvres, Dieu merci: «Oh! que s'il était vrai, répondit-il, je dirais volontiers que vous êtes donc prou heureuses, Dieu merci! Notre-Seigneur disait: Bienheureux sont les pauvres. La sagesse humaine ne laissera pas de dire que bienheureux sont les monastères et les maisons qui sont riches.

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'Charles-Auguste, liv. V, pages 285 et 286.

* LUC. IX, 58.

3 Esprit de saint François de Sales, part. II, sect. 21, et part. VI,

sect. 11.

aux hommes, pour leur édification, des secrets que son humilité si vigilante et si profonde n'aurait jamais consenti à dévoiler. Aussi, quand plus tard il réfléchissait aux paroles qui lui étaient échappées, il n'y pouvait penser sans confusion.

Un des premiers soins de François fut de procéder à la nomination des officiers publics qui le devaient aider à soutenir la charge épiscopale 1. Il convoqua pour ce choix les chanoines de la cathédrale et les autres ecclésiastiques les plus prudents de son diocèse. Il prit pour vicaire général Jean Favre, frère du président, docteur en droit et chanoine, choisit pour substitut le chanoine Jean Deage, son ancien gouverneur, et nomma procureur fiscal Jacques Favre d'Usillon. Afin que ses officiers expédiassent promptement et gratuitement ceux qui auraient des affaires à traiter, il leur assigna un traitement à chacun, et il leur recommanda de se montrer extrêmement affables envers tous, sans aucune acception de personnes, comme de refuser les présents. C'était l'usage, à l'égard de certains actes, de percevoir un droit pour les écritures des greffiers, l'apposition du sceau et la signature. Après avoir soigneusement examiné le tarif de ces droits, il les abaissa au prix le plus modique, conformément aux décrets du saint concile de Trente.

L'ordre admirable qu'il établit dans sa maison épiscopale respirait une odeur de sainteté qui frappait les esprits les plus indifférents. Ses domestiques se distinguaient par leur modestie et leur piété. On ne voyait parmi eux ni contestations ni querelles; jamais ils ne se permettaient les jeux de hasard, et tout dans cette résidence répondait si bien à la sainteté de l'évêque qui l'habitait, qu'elle ressemblait à un monastère.

L'accès de l'intérieur était rigoureusement interdit aux femmes; elles n'étaient admises que dans la galerie et la salle contigue. Un des amis du prélat qui l'entretenait un jour de ses affaires domestiques lui ayant représenté qu'il ferait bien

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LIVRE V.

de prendre à son service une femme vertu, afin de prendre le soin du

plus entendues que les hommes en e éloigné, répliqua François avec viva maison une femme, quels que soient sc je ne voudrais pas même y avoir ma qu'elle voulût quitter le château de S

Depuis que les évêques du diocese m

contraints par la violence de s'él

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