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APPENDICE

AU TOME SECOND DE

L'HISTOIRE DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.

TOME 11.

37

LA

CHAMBRE MORTUAIRE A LYON

ET LE TOMBEAU

DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.

Nous empruntons les détails suivants sur la chambre où mourut le grand évêque de Genève à un manuscrit intitulé : Fondation du premier monastère de Lyon. On y lit (folio 251, verso) :

« La mère de Blonay érigea en oratoire la chambre où saint François était mort. Elle y fit placer le portrait qu'elle avait fait tirer sur lui-même après son décès; on le mit dans l'endroit où avait été son lit. Elle laissa dans la même chambre son prie-dieu et la grande table de noyer sur laquelle avait été faite l'ouverture du corps; elle était teinte de son sang. On a été obligé de la garnir de fer blanc pour la garantir de la sainte avidité du peuple qui l'enlevait par morceaux. Dès lors cette chambre servit d'asile aux malheureux et de ressource dans toutes les différentes disgrâces. Elle fut bientôt remplie de vœux qui en faisaient le consolant ornement. On en baisait les murs par vénération et on n'en approchait qu'avec le respect que nous inspire la religion pour les choses saintes. Nous pouvons assurer que la dévotion et la confiance des habitants de cette grande ville envers notre saint patriarche ne se sont point affaiblies. >

On lit plus loin dans le même manuscrit (folio 283, verso): «La chambre où mourut saint François a été l'objet de la vé

nération du public jusqu'en 1695. Cette chambre faisait partie d'une petite maison dont notre mère de Blonay avait fait acquisition pour loger M. notre confesseur. Cette maison, non plus que le jardin qui en dépendait, n'était pas renfermée dans notre enclos, de sorte que les séculiers jouissaient préférablement à nous de l'avantage d'offrir leurs vœux en ce saint lieu. On avait dessein depuis longtemps de mettre dans l'enceinte de nos murs ce monument précieux; mais d'autres dépenses nécessaires en avaient fait suspendre l'exécution.

« En 1695, notre très-honorée sœur Marie-Hélène de Lévi de Chateaumorand, novice en cette maison, enploya une partie du bien dont elle était maîtresse, à fournir aux frais de cette entreprise. Les murs de séparation furent abattus et les murs de clôture élevés à la hauteur convenable. La chambre où est mort notre saint fondateur et le jardin qui en dépendait furent renfermés dans notre enclos. Le tout fut béni solennellement par M. Deville notre supérieur, le 10 mai 1696. Depuis que nous sommes en possession de ce trésor, nos sœurs font fréquemment de cette chapelle le terme de leurs petits pèlerinages. Elles y vont prier, non-seulement pour elles-mêmes, mais encore pour les princes de l'Eglise et de l'état, et pour notre institut. Nous avons aujourd'hui la consolation de faire offrir le sacrifice de nos autels dans cette sainte chambre; nous en sommes redevables à feu Mgr Thomas de Lavalette, évêque d'Autun, administrateur né du diocèse de Lyon pour le spirituel et le temporel, quand le siége est vacant. Il vint dans cette ville en 1740; ce prélat nous fit l'honneur d'entrer chez nous. Il rendit ses hommages à la chambre où est mort notre saint fondateur. Sa Grandeur nous demanda si on y disait la messe. Quand on lui eut répondu que non, Sa Grandeur ajouta qu'il voulait nous procurer cet avantage, et qu'il serait le premier qui viendrait y célébrer. On mit l'autel en état de servir à cet usage. Monseigneur nous tint parole. Il revint, il offrit dans cette chapelle le saint sacrifice; il donna la communion à nos sœurs, et fit

après cela la visite régulière de notre maison. Ce prélat avoua qu'il n'avait jamais eu une dévotion plus sensible que celle qu'il avait ressentie en célébrant les saints mystères dans cette chambre. Il nous invita à profiter de la liberté qu'il nous donnait d'y faire dire la sainte messe. Nous n'usons de cette liberté que rarement et en faveur de personnes bien distinguées par leur rang et par leur dévotion envers notre saint fondateur. »

Nous avons le regret d'ajouter que la petite maison du jardinier des religieuses de la Visitation de Lyon, située rue Sainte-Hélène, à l'angle de la rue Saint-François, n'existe plus. Lorsque, sous le premier Empire, cette maison était occupée par M. Cordon, chef du manége impérial, on y avait placé une table de marbre dont l'inscription conservait le souvenir de la mort de l'illustre évêque en ce lieu. Cette maison a depuis fait place à une caserne de gendarmerie.....

Le testament de saint François de Sales portait que son corps serait inhumé dans la nef de l'église de la Visitation; mais lorsqu'on voulut creuser son tombeau, on y trouva une si grande quantité d'eau qu'on fut obligé de renoncer à ce dessein. On prit le parti de construire, contre la muraille du côté droit du cœur, auprès du maître-autel, du côté de l'Epitre, un monument dont le soubassement était élevé d'un pied et demi au dessus de terre. Sur ce soubassement on plaça des barreaux de fer, et sur eux une châsse en noyer, dans laquelle était contenue une autre châsse en plomb. C'est dans cette dernière que l'on plaça le saint corps revêtu d'ornements pontificaux blancs, et enveloppé d'un drap de taffetas blanc. Au-dessus du soubassement était le sépulcre, de deux pieds et demi de hauteur, enrichi de ses moulures. Sur le sépulcre étaient érigées deux colonnes d'ordre dorique, et sur les colonnes étaient posées l'architrave, la frise et la corniche, aussi d'ordre dorique. Entre les piliers était une table sur laquelle il n'y avait rien d'écrit, mais où se trouvait un tableau représentant le saint évêque au milieu de ses chères filles de la Visitation,

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