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bien que sur les bons, et de mériter ainsi la glorieuse qualité de ses enfants.

Des péchés il passe aux bonnes actions, et, pour les rendre pures, il apprend à en purifier le motif, nous faisant connaître que l'intention est aux actions extérieures ce que l'œil est à tout le corps, et qu'elles sont pures ou impures selon que l'intention est bonne ou mauvaise, comme le corps est dans la lumière ou dans les ténèbres selon que l'œil est éclairé ou aveugle. Il enseigne donc qu'il ne faut point faire ses bonnes œuvres, par exemple, ses aumônes, ses prières et ses jeûnes afin d'en être loué par les hommes, mais afin de plaire à Dieu, qui les doit récompenser. Il donne des règles pour la prière, voulant qu'elle soit faite avec confiance en la bonté de Dieu, avec persévérance et avec un esprit de paix et de charité pour ses frères celui qui ne veut ni donner ni pardonner ne mérite pas qu'on lui accorde les grâces et le pardon qu'il demande. Jésus-Christ ne veut pas qu'on fasse consister principalement la force et le mérite de la prière dans le nombre des paroles, comme si Dieu avait besoin de nos discours pour connaître nos besoins, et, afin qu'on sache ce qu'on doit désirer et demander à Dieu : « Voici, dit-il, comme vous prierez: Notre Père, qui êtes dans les cieux, que votre nom soit sanctifié; que votre règne arrive; que votre volonté soit faite en la terre comme au ciel; donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, et ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il. »

Il dégage ensuite l'âme de ses disciples de l'amour des biens, en leur apprenant qu'on ne doit point amasser des trésors sur la terre, mais dans le ciel, où il n'y a ni voleur ni aucun autre danger à craindre; qu'on ne peut

aimer Dieu et l'argent tout à la fois, et qu'au lieu de s'embarrasser avec inquiétude des besoins de cette vie, puisque Dieu, qui nourrit les oiseaux et pare les lis, n'abandonnera pas l'homme qui lui est infiniment plus précieux que les fleurs et les animaux, il faut chercher, premièrement et par-dessus toutes choses, le royaume de Dieu et sa justice, et espérer qu'il donnera le reste. comme par surcroît. Il défend les jugements téméraires et condamne ces hypocrites qui, ne voyant pas la poutre qui leur crève les yeux, veulent ôter une paille de l'œil de leur frère. Il apprend à distribuer avec prudence les choses saintes, en disant qu'il ne faut point jeter des perles devant les pourceaux. Il réduit tous les préceptes qui regardent le prochain, à traiter les autres de la même manière qu'on voudrait être traité soi même. Il assure que la voie qui mène à la vie est étroite, que celle qui mène à la mort est large, et que beaucoup de personnes marchent dans cette dernière.

Il enseigne à se défier des faux prophètes, qui, sous des vêtements de brebis, ne laissent pas d'être des loups ravissants; qu'il ne faut pas juger d'eux par leurs paroles, mais par leurs œuvres, et que, fissent-ils des miracles, Dieu les rejettera un jour comme des gens qu'il n'a jamais connus; il traitera de même tous ceux qui se contentent de dire: Seigneur, Seigneur ! sans faire ce qu'il ordonne, et ceux-là seuls entreront dans son royaume, qui auront fait sa volonté.

Il conclut enfin ce discours divin en comparant ses auditeurs à des gens qui bâtissent, disant que celui qui l'écoute et qui pratique ce qu'il enseigne est semblable à un homme sage qui bâtit sur la pierre ferme une maison que nulle tempête ne peut abattre, et que celui, au contraire, qui ne pratique point ce qu'il entend, ressemble à

un fou qui bâtit sur le sable une maison que les vents et les pluies ne manqueront pas de renverser.

Après avoir parlé, le Sauveur descendit de la montagne, suivi d'une foule émue.

Un homme tout couvert de lèpre vint se jeter à ses pieds, l'adorer et lui dire : « Seigneur, vous pouvez me guérir, si vous voulez. » Une prière si humble et si pleine de foi plut au Fils de Dieu, qui, étendant sa main, le toucha et lui dit : « Je le veux, soyez guéri. » Et il fut guéri au même instant. Jésus lui défendit de rien dire à personne de ce miracle, et lui ordonna d'aller se montrer au prêtre, afin qu'il le déclarât délivré de sa lèpre, et offrir le sacrifice prescrit par la loi. Cet homme ne laissa pas de publier partout ce qui lui était arrivé, et la réputation de Jésus s'augmentait de telle sorte qu'il ne pouvait plus paraître dans la ville. Il se retirait dans les déserts, où il s'occupait à la prière; mais les peuples ne laissaient pas de venir en foule de tous côtés pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies.

CHAPITRE VI

Jésus guérit un lépreux.

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Il délivre le possédé aveugle et muet. Les pharisiens

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Il guérit un aveugle à Bethsaïde.

possédée. Miracle de la multiplication des pains. Jésus refuse un prodige aux Pharisiens.

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Le Sauveur fut prié par des sénateurs d'aller, étant à Capharnaum, dans la maison d'un centenier (capitaine de cent hommes), pour guérir un serviteur qu'il aimait beaucoup, d'une paralysie qui l'avait réduit à l'extrémité. Cet officier avait entendu parler de Jésus, et avait prié ses amis de lui aller demander cette grâce. Ils l'en conjurèrent donc avec instance, et ils lui représentèrent non-seulement le danger du serviteur, mais encore le mérite du maître, et les obligations que lui avait le peuple juif, «< car il aime, lui disaient-ils, notre nation, et il nous a même bâti une synagogue. » Le Sauveur s'en alla avec eux, et, comme ils étaient proches de la maison, le centenier envoya d'autres personnes au-devant de lui pour le prier de ne se point donner tant de peine et pour lui

dire de sa part « Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison, mais dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri. » Il ajouta qu'il ne s'était pas cru plus digne de l'aller trouver que de le recevoir, et qu'il ne doutait pas de l'efficace de ses paroles, s'il voulait commander à la maladie de quitter son serviteur, puisque lui qui n'était qu'un officier subalterne et soumis à d'autres, se faisait néanmoins obéir exactement par les soldats qu'il avait sous lui. Jésus admira la foi de cet homme, et se tournant vers ceux qui le suivaient, il leur dit « Je vous le dis, en vérité, que je n'ai point encore trouvé tant de foi parmi les Israélites mêmes. » Il ajouta qu'il viendrait plusieurs personnes d'Orient et d'Occident prendre leur place dans le royaume de Dieu avec Abraham, Isaac et Jacob, pendant que les Juifs, qui faisaient gloire de descendre de ces patriarches et qui, en cette qualité, étaient les enfants et les héritiers du royaume, en seraient exclus et précipités dans les ténèbres, où il n'y aura que des pleurs et des grincements de dents. C'est ce qui, en effet, est arrivé aux Juifs, à la place desquels les Gentils, qui ne connaissaient point Dieu, ont été appelés à l'héritage du ciel. Le Sauveur accorda à cette foi qu'il estimait tant, la guérison du malade, qui se porta mieux dès l'heure même, et ceux que le centenier avait envoyés, s'en étant retournés chez lui, trouvèrent son serviteur en parfaite santé.

De là, le Sauveur partit pour Naïm, ville de la même province de Galilée, vers la mer Méditerranée, étant toujours suivi de ses disciples et d'une grande foule de peuple. Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, il vit qu'on portait en terre le fils unique d'une veuve. Cette pauvre femme, en pleurant, suivait le cercueil : « Ne pleurez point, lui dit Jésus. » Puis s'approchant du cercueil, et faisant arrêter ceux qui le portaient, il le toucha, et parla

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