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dit : «< Croyez-vous au Fils de Dieu?» Il lui répondit : <«< Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? » Jésus lui dit : « Vous l'avez vu, et c'est celui-là même qui vous parle.» Il lui répondit : « Je crois, Seigneur, » et aussitôt il se prosterna à ses pieds et l'adora.

Jésus ajouta qu'il était venu en ce monde pour exercer un jugement étonnant, qui était d'éclairer les aveugles, et d'aveugler ceux qui voient, c'est-à-dire ceux que l'orgueil empêche de reconnaître leur aveuglement spirituel. Car quelques pharisiens qui l'entendirent lui ayant demandé s'ils étaient aussi des aveugles, il leur répondit : « Si vous l'étiez, vous n'auriez point de péché; mais vous dites que vous voyez et votre péché de

meure. >>

VI

Après avoir ainsi confondu la vanité de ces superbes, qui se mêlaient de conduire les autres, lorsqu'ils étaient si aveugles eux-mêmes, Jésus leur proposa, sous la parabole du pasteur et des brebis, les trois caractères différents de trois sortes de personnes qui s'engagent dans le gouvernement des âmes. Car il leur apprit qu'il y en a qui, au lieu d'entrer par la porte dans la bergerie, y entrent par un autre endroit, comme des voleurs, pour voler, pour égorger et pour détruire; et il leur expliqua cette énigme qu'ils n'entendaient pas, en leur disant qu'il était lui-même cette porte par laquelle il faut entrer dans la conduite du troupeau. Il y en a d'autres qui, étant entrés par la porte, conduisent les brebis avec un esprit de mercenaire, en sorte qu'ils les abandonnent dès qu'ils voient venir le loup, parce qu'ils ne les aiment pas et qu'ils n'ont d'amour que pour eux-mêmes. Il y a enfin de bons pasteurs qui n'entrent point par eux

mêmes dans la bergerie, mais qui se font ouvrir par le portier, qui connaissent les brebis et sont connus d'elles, et qui les aiment jusqu'à exposer leur vie pour elles dans les occasions.

Jésus s'appliqua ensuite toutes les qualités de ces derniers, et fit voir qu'il était le bon pasteur par excellence. Il déclara enfin que les Juifs n'étaient pas les seules brebis pour lesquelles il voulait mourir; qu'il y en avait d'autres, savoir les gentils, qu'il fallait qu'il amenât dans sa bergerie, et que de ceux d'entre les uns et les autres qui écouteraient sa voix, il ne se ferait qu'un troupeau, dont lui-même serait l'unique pasteur.

Ce discours excita une nouvelle division parmi ses auditeurs, les uns disant qu'il était fou et possédé du démon, et les autres répondant que les possédés ne parlaient pas comme lui, et que le démon n'ouvrait pas les yeux des aveugles.

CHAPITRE VIII

Jésus choisit soixante-douze disciples.

Il loge chez Marthe et apprend

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Les Juifs
Il guérit

à ses disciples à prier. - Reproches aux pharisiens et aux docteurs.Instructions aux disciples. Nécessité de la pénitence.

veulent lapider Jésus. Il prédit la ruine de Jérusalem. un hydropique. Il confond la vanité des pharisiens.

I

A quelque temps de là, Jésus choisit encore soixantedouze disciples pour les envoyer devant lui deux à deux, dans tous les lieux où il devait aller. Il leur donna les mêmes instructions qu'il avait données à ses apôtres, et même pouvoir sur les démons. Ils s'en revinrent le trouver tout joyeux, et lui dirent: « Seigneur, les démons mêmes nous sont assujettis par votre nom. » Mais il leur apprit à ne pas tant se réjouir de cet empire qu'il leur donnait sur les esprits malins, que de ce que leurs noms étaient écrits dans le ciel. Au même moment, il se sentit transporté par un mouvement soudain du Saint-Esprit, et s'adressant à Dieu, son Père, il lui rendit grâces de ce qu'il avait révélé aux petits, c'est-à-dire aux simples, les mystères qu'il cachait aux sages et aux prudents de ce siècle. Il ajouta que son Père lui avait donné toutes

choses, et que nul ne pouvait connaître Dieu que le Fils unique de Dieu, et celui à qui le Fils de Dieu le ferait connaître. Il répéta à ses disciples qu'ils étaient bienheureux de voir et d'entendre ce que tant de rois et de prophètes n'avaient ni vu ni entendu, quoiqu'ils l'eussent souhaité avec tant d'ardeur. Enfin, se sentant emporté par sa charité pour les hommes, il s'écria: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui êtes chargés, je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous, apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes, car mon joug est doux, mon fardeau est léger. »

Alors, un docteur de la loi se leva, et, pour le tenter, lui demanda ce qu'il devait faire pour posséder la vie éternelle. Jésus lui ayant aussi fait cette demande : « Qu'est-ce qu'ordonne la loi, et qu'y lisez-vous? » il répondit : « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces et de tout votre esprit, et votre prochain comme vousmêmes. Vous avez fort bien répondu, répliqua Jésus, faites cela, et vous vivrez. » Le docteur, voulant paraître juste et un fidèle observateur de la loi, lui demanda encore qui était celui qu'il devait prendre pour son prochain. Jésus lui répondit par la parabole d'un Juif qui est dépouillé et blessé en chemin par des voleurs qui le laissent à demi mort. Un prêtre et un lévite passent l'un après l'autre auprès de cet homme, sans lui rendre aucune assistance; et un Samaritain, au contraire, c'est-àdire un étranger à l'égard des Juifs, le voit en passant, et, ému de compassion, il s'approche de lui, il verse de l'huile et du vin dans ses plaies, il les bande et il met le blessé sur son cheval, et l'emmène à l'hôtellerie; là, il le recommande à l'hôte, et lui laisse même de l'argent pour avoir soin de lui. Le Sauveur, voulant que le doc

teur se fît lui-même l'application de cette parabole, lui demanda lequel de ces trois passants avait été le prochain de celui que les voleurs avaient blessé; il répondit que c'était celui qui avait exercé la miséricorde envers lui. Et Jésus, approuvant sa réponse, lui dit : « Allez et faites de même. »

Le Christ continua ensuite son chemin avec ses disciples, et il entra dans un bourg où une femme nommée Marthe le reçut avec joie dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie, et un frère appelé Lazare, duquel il sera parlé dans la suite de cette histoire. Pendant qu'elle s'occupait du soin de préparer tout ce qu'il fallait pour son divin hôte, sa sœur se tenait assise aux pieds de Jésus et écoutait sa parole. Marthe se plaignit à lui de ce que Marie la laissait ainsi toute seule dans l'embarras, et le pria qu'il lui ordonnât de la venir aider; mais Jésus lui répondit: « Marthe, vous vous empressez et vous vous troublez du soin de beaucoup de choses, cependant il n'y en a qu'une de nécessaire; Marie a chosi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée. » Il ne condamnait point, par ces paroles, l'hospitalité de Marthe, mais il lui apprenait à l'exercer sans inquiétude ct sans trouble.

Un jour, un de ses disciples le vit en prière, et lorsqu'il eut achevé, il lui dit : « Seigneur, apprenez-nous à prier, ainsi que Jean l'a appris à ses disciples. » Il lui enseigna alors cette excellente prière que nous avons rapportée.

Un autre jour, Jésus fut invité à dîner par un pharisien, et dès qu'il fut entré chez lui, il se mit à table sans se laver auparavant, selon la coutume des pharisiens. Son hôte fut choqué de cette conduite. Jésus-Christ lui dit : « Vous autres pharisiens, vous avez grand soin de tenir net le dehors de la coupe et du plat; mais, aveu

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