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entendu depuis lors, les PRÉCIS HISTORIQUES sont devenus une ŒUVRE COLLECTIVE. Tout en restant fidèles à notre programme, nous avons tâché de l'étendre, et de perfectionner notre revue, tant sous le rapport matériel qu'au point de vue du choix et de la rédaction des sujets traités dans notre Recueil. Le nombre toujours croissant de nos abonnés nous a prouvé que nous n'avons pas failli à nos promesses, et que nous ne sommes pas restés trop au-dessous de notre tàche.

Il suffit de jeter un coup d'œil sur la Table des matières de la première série des PRÉCIS (1852-71) et de parcourir nos derniers volumes pour saisir immédiatement la pensée qui préside à notre œuvre.

Tout se rapporte à l'histoire de l'Eglise catholique; tout concourt, au moins dans notre intention, à la défense et à la gloire de cette mère chérie de l'humanité. Mais, comme cette histoire est immense, comme elle embrasse tous les temps, tous les peuples, nous avons dû nécessairement nous borner.

Dans le choix des dissertations religieuses, historiques, littéraires et scientifiques, nous nous sommes attachés de préférence aux matières qui ont plus ou moins directement trait à l'histoire de la Belgique.

Grâce à la collaboration des Pères Bollandistes et d'autres écrivains, les PRÉCIS HISTORIQUES ont publié, depuis vingt-cinq ans, des travaux approfondis sur plusieurs points intéressants de notre hagiographie nationale. Entre autres articles de ce genre, nous citerons ceux qui ont rapport à saint Alène de Forest, à sainte Ermelinde de Meldert, au Saint-Sacrement de Miracle de Bruxelles, à Godefroid de Bouillon et aux Croisades, au B. Jean Berchmans, aux Martyrs de Gorcum, etc., etc.

Parmi les monographies qui se rapportent à notre pays, nous mentionnerons seulement les pages consacrées aux divers sanctuaires de Notre-Dame, aux pèlerinages les plus populaires, à un grand nombre d'antiques institutions, telles que nos Béguinages flamands, les couvents des Ursulines, des Carmélites, les anciens colléges de la Compagnie de Jésus et autres établissements semblables, comme aussi aux nouvelles Congrégations religieuses établies en Belgique depuis cinquante ans.

Pour ce qui concerne les luttes actuelles de l'Eglise et les œuvres de nos contemporains catholiques, les PRÉCIS ont accordé une large place aux travaux des missionnaires belges; nous avons publié de nombreuses lettres du P. De Smet, l'apôtre des Montagnes Rocheuses, des comptesrendus des Missions belges du Bengale occidental et de la Mongolie, des renseignements inédits sur les anciennes missions arrosées des sueurs et du sang de nos compatriotes, des détails nouveaux sur l'invincible constance du clergé belge pendant la révolution française, enfin, sur la part glorieuse que les Belges ont prise naguère aux héroïques exploits des Zouaves pontificaux.

Nous comptons suivre la même ligne de conduite à l'avenir dans le courant de cette année, nous espérons publier, comme les années précedentes, des aperçus sommaires sur les travaux de nos missionnaires belges en Asie et en Amérique; aujourd'hui même, nous donnons le commencement de l'intéressant récit de l'exploration faite par MM. Devos et Verlinden, dans le pays des MongolsOrtous, ainsi que la carte de cette contrée, dressée par les missionnaires eux-mêmes. Bientôt, nous serons à même de montrer ce qu'ont fait les premiers missionnaires dans cette Afrique Centrale qui est aujourd'hui le sujet des plus

hautes et des plus universelles préoccupations de l'Europe chrétienne. Nous avons en portefeuille ou en préparation des études spéciales sur la Pacification de Gand, sur l'usage des méreaux au moyen-âge, sur les Béguinages belges, et sur plusieurs de nos anciennes corporations religieuses; d'autres articles traiteront du Serment Constitutionnel dans nos provinces pendant la révolution française, des origines du christianisme aux Etats-Unis, de l'État actuel des Eglises orientales, des croyances et des usages populaires dans leurs rapports avec la mythologie comparée, etc., etc.

En même temps, nos livraisons étudieront les phases successives du conflit religieux qui désole l'Europe, les luttes du saint-siége et des évêques contre l'impieté contemporaine. La question vitale de l'éducation et de l'instruction publique ne peut également nous rester étrangère.

Des mélanges de littérature et de science, viendront, comme par le passé, donner quelque variété à notre recueil, sans trop s'éloigner néanmoins du but principal que nous nous sommes proposé.

Ainsi espérons-nous remplir le cadre de notre publication pendant l'année que la Providence ouvre devant nous, et qu'au milieu des inquiétudes et des angoisses présentes nous prions Dieu de rendre heureuse et sainte à nos lecteurs, méritoire et glorieuse à tous les enfants de l'Eglise catholique, à nos supérieurs hiérarchiques, et surtout à notre chef suprême, à l'illustre Pontife qui fait briller sur le siége de saint Pierre, avec toutes les vertus sacerdotales, <ce quelque chose d'achevé que donnent le malheur et la persécution.

RECHERCHES

SUR LES

CALENDRIERS ECCLÉSIASTIQUES

C'est au commencement de janvier que chacun se procure les Calendriers, Almanachs, Cartabelles et autres livrets, qui indiquent la série des temps et des fêtes de l'année : nous avons cru qu'il serait agréable aux lecteurs des Précis historiques de connaître l'origine des Calendriers ecclésiastiques ou Directoires des fêtes et des offices de l'Eglise.

Nous devons ce savant travail au regretté Bollandiste, le P. Victor De Buck, qui nous l'avait confié, peu de temps avant sa mort.

Bien avant l'ère chrétienne, les Romains avaient leurs Kalendaria qui donnaient l'indication des jours fériés et non fériés, des jours fastes et néfastes, etc, etc. (1). Les Grecs avaient aussi des catalogues officiels de ce genre; les Juifs, les Egyptiens, les Chaldéens sculptaient des indications semblables sur leurs monuinents de pierre et de briques. Les Indiens et les Chinois en possèdent de temps immémorial (2).

Pour nous chrétiens, il convient de ne pas ignorer les origines de nos calendriers qui se lient si intimement au culte et à la discipline de l'Eglise catholique. On reconnaîtra sans peine, dans la présente Dissertation, la vaste et sûre érudition du savant hagiographe.

I. Origine des calendriers ecclésiastiques.

Les apôtres célébraient les dimanches, auxquels s'ajoutèrent bientôt quelques fêtes de Notre-Seigneur. Les jours de la mort ou de la translation des martyrs vinrent encore augmenter le nombre des jours de fête, et bientôt chaque Église dut dresser des catalogues des fêtes qu'elle célébrait: ce qui fait dire à Tertullien parlant à un chrétien: Habes... tuos festos (3). Telle est l'origine des Calendriers des Églises particulières.

(1) Cfr. Becker-Marquardt. Römischen Alterthümer, t. IV. p. 210.

(2) Voir Depping, Dictionnaire de la conversation, et l'Introduction d'un curieux ouvrage de Warzée : Recherches bibliographiques sur les almanachs belges (Bruxelles, Héberlé, 1852). Ce dernier auteur (p. 163) dit que les renseignements lui manquent pour remonter à l'origine des Directoires ou Cartabelles » : c'est cette lacune que le P. De Buck a réussi à combler.

(3) Cfr. Migne, Patrologie, t. II p. 124.

Le Calendarium dit Bucherianum, parce que le P. Boucher (1) l'a publié le premier, ne contient que les fêtes des principaux martyrs de l'Eglise de Rome et des Églises suburbicaires d'Ostie, de Porto et d'Albano. C'est pourquoi M. le chevalier de Rossi (2) l'appelle avec raison le Feriale de l'Eglise romaine ou le tableau de ses fêtes fixes: ce calendrier, dans sa forme actuelle, remonte à l'année 354 (3).

De la même manière, les autres Églises eurent leurs calendriers spéciaux. Le cardinal Mai, dans ses Scriptores veteres (tom. V,pag.66) a publié un lambeau d'un calendrier gothique, remontant au quatrième siècle, et édité avant lui par d'autres. Nous avons la copie d'un calendrier inédit du monastère de Luxeuil, écrit au sixième ou septième siècle, qui ne contient à peu près que des saints gaulois.

Mais la diffusion du culte des saints par la communication deleurs reliques, l'habitude des Eglises de se servir des livres liturgiques de leurs mères spirituelles, et d'autres causes semblables, eurent peu à peu pour effet de charger de noms étrangers les calendriers des Eglises particulières, ou même de les faire disparaître de sorte que les calendriers usités à Rome, à Alexandrie, à Antioche, à Jérusalem, à Constantinople, etc., formèrent comme le fond de tous les calendriers des églises subordonnées; les saints locaux n'y paraissent plus que d'une manière accessoire. Dans le patriarcat latin, depuis Charlemagne, le calendrier romain pénétra presque partout; cependant les églises espagnoles et celtiques conservèrent plus longtemps leurs calendriers spéciaux.

II. Origine des martyrologes.

L'usage des calendriers liturgiques est assez connu pour que je n'aie pas à l'expliquer ici. Mais supposons que

(1) Victorii canon paschalis, pag. 267.

(2) Roma sotterranea. tom. I, p. 116.

(3) Cfr. Etudes religieuses, etc. Paris, 1868, tom. II, p. 283.

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