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5586 0322e 1878

L'EVANGILE

EXPLIQUÉ, DÉFENDU, MÉDITÉ

DEUXIÈME PARTIE

MINISTÈRE PUBLIC DE JÉSUS-CHRIST (SUITE)

SECTION DEUXIÈME (SUITE).

B/ SECOND VOYAGE DE JÉSUS, ET SON PREMIER VOYAGE A JÉRUSALEM, RETOUR EN GALILÉE.

(Jo. II, 43).

§ XXII.

PREMIÈRE PAQUE DU MINISTÈRE PUBLIC DE JÉSUS-CHRIST. LES VENDEURS CHASSÉS DU TEMPLE.

(Jérusalem, 15 Nisan. - Mardi 20 mars 781 de Rome, 28 de l'ère commune.) (Jo. 11. 12-25. Ev. du lundi de la 40 semaine de Carême).

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Après » les noces de Cana, Jésus descendit à Capharnaum, avec sa mère, » ceux de ses parents que l'Evangile nomme « ses frères, » c'est-à-dire ses cousins, Jacques, José, Simon et Jude, et ses nouveaux « disciples. Capharnaum, ville opulente et peuplée de la Galilée, située à l'embouchure du Jourdain, dans le lac de Tibériade, à l'extrémité d'une charmante prairie, tirait son nom de sa situation, et de la contrée délicieuse où elle se trouvait (de Caphar, village, bourg, et Naoum, beau, agréable). Elle n'offre plus actuellement aux voyageurs que des ruines éparses, qui réalisent la prédiction de Jésus-Christ. Cette ville, où la plupart de

12. Post hoc descendit Capharnaum ipse, et mater ejus, et fratres ejus, et discipuli ejus;

DEHAUT. L'Evang.-T. II.

1

ses nouveaux disciples, Pierre et André, par exemple, à cause de leur profession de pêcheurs, faisaient leur résidence habituelle, devint, dans la suite, la demeure ordinaire de Jésus et le centre de ses missions dans la Galilée. Dans ce premier voyage, le Sauveur et ceux qui l'accompagnaient « n'y restèrent que peu de jours, car la pâque des Juifs était proche (a), et Jésus monta à Jérusalem » pour s'y rendre. Le temps était venu où il devait manifester à la nation sainte son Messie et son Roi. Il suivit donc, accompagné de ses nouveaux disciples, la caravane des pèlerins de la Galilée, et à peine fut-il à Jérusalem, qu'il s'y fit remarquer par une action vigoureuse qui attira sur lui tous les regards, et par laquelle, accomplissant l'oracle de Malachie (III, 4) « et aussitôt, le Dominateur que vous cherchez, l'envoyé de Palliance que vous voulez, viendra à son temple; voici qu'il vient, dit ce Dieu des armées,» il se montra avec une autorité irrésistible, comme le Maître et le Dominateur du temple, ce symbole extérieur de la religion judaïque. « Il trouva dans l'enceinte extérieure du temple,» formant le parvis des Gentils (b) tout l'appareil d'une foire, « des vendeurs de bœufs, de brebis et de colombes,» destinés aux sacrifices, « et des changeurs assis, » à leurs comptoirs, par un abus sacrilége, qui remontait, suivant le Thalmud, à Bava ben Bota, favori d'Hérode, et l'architecte qui présidait à la construction du temple. Il se tenait tous les jours, surtout à l'approche des grandes fêtes, dans la partie orientale du parvis des Gentils, un marché où l'on vendait tout ce qui était nécessaire pour les sacrifices: le vin, l'huile, le sel, les animaux destinés à servir de victimes, tels que bœufs, agneaux, colombes, etc. Il y avait aussi des

et ibi manserunt non multis diebus. 13. Et prope erat Pascha Judæorum, et ascendit Jesus Jerosolymam.-14. Et invenit in templo vendentes boves, et oves, et columbas, et nummularios sedentes.

(a) L'évangéliste se sert de cette expression: la pâque des Juifs, parce que son évangile s'adressait aussi aux Gentils : c'est donc à tort que Bretschneider, dans ses Probabilia, veut en conclure que l'auteur de l'Evangile n'était pas juif Jui-même.

(b) Voy. la description du temple de Jérusalem, T. I, pag. 336.

changeurs (c), dont le but était de procurer aux acheteurs la petite monnaie nécessaire pour faire leurs achats, ou d'échanger contre de la monnaie étrangère, le demi-sicle (environ deux francs actuels), que chaque Israélite âgé de 20 ans, était obligé de payer au trésor du temple, fût-il pauvre, dit le Thalmud (Schekol., I...), jusqu'à être obligé de mendier son pain, ou de vendre sa tunique. Le marché se tenait probablement, d'abord, hors de l'enceinte du temple; mais, insensiblement, par la connivence des prêtres, qui, peut-être, y trouvaient leurs profits, il s'était introduit dans le parvis des Gentils.

Jésus ne put voir sans une vive indignation le temple de Dieu ainsi profané et déshonoré par un honteux trafic, ni le recueillement des adorateurs de la Divinité nécessairement troublé par le bruit et le fracas de ce rassemblement tumultueux, et il résolut d'y mettre fin. « S'étant fait un fouet avec l'une des cordes » qui servaient à attacher les animaux, « il chassa du temple tous » ces profanateurs, « ainsi que les brebis et les boeufs, répandant l'argent des changeurs, renversant leurs comptoirs, et disant à ceux qui vendaient les colombes : Emportez tout cela d'ici, et ne faites pas de la maison de mon Père un lieu de trafic.» « La maison de mon Père, » expression inouïe jusqu'alors. Quel est donc cet homme, qui appelle la maison de Dieu la maison de son Père, et qui s'y montre avec toute l'autorité du maître? - Úne majesté divine, dit S. Jérôme, à laquelle personne ne pouvait résister, brillait dans toute la personne de l'Homme-Dieu (d); tous ceux qui étaient présents s'enfuirent saisis de crainte de tant de monde pas un seul

:

15. Et cùm fecisset quasi flagellum de funiculis, omnes ejecit de templo, oves quoque, et boves, et nummulariorum effudit æs, et mensas subvertit. 16. Et his qui columbas vendebant dixit: Auferte ista hinc, et nolite facere domum Patris mei domum negotiationis.

(c) Ces changeurs s'appropriaient, sur l'argent qu'ils échangeaient, une remise ou escompte, nommé en hébreu kolbon, en grec xóλλvбoç, d'où le nom de xoλXubtotaí, que leur donne l'évangéliste: il les nomme aussi xɛpuatioτat, de xépua. La valeur du kolbon était d'environ 10 centimes, ce qui, sur 2 fr., valeur du demi-sicle, donnait un agio ou escompte de 5 pour cent.

(d) « Igneum quiddam atque sidereum radiabat ex oculis ejus, et divinitatis majestas lucebat in facie. » (S. Hyer. h. 1.)

n'ose lui résister, pas un seul n'ose lui dire un seul mot, subjugués qu'ils sont par l'imposante autorité avec laquelle Jésus-Christ châtie ces sacriléges profanateurs.

« Les disciples » de Jésus-Christ, étonnés d'un tel prodige, et pleins d'admiration, se souvinrent qu'il était écrit: Le zèle de votre maison me dévore » (ces paroles sont tirées du psaume LXVIII, 10, où sont décrites les persécutions qu'éprouve le Psalmiste, à cause de son zèle pour la cause de Dieu, dont le temple est le symbole). Bien que ce psaume se rapporte primitivement au Psalmiste lui-même, il n'en conserve pas moins un caractère prophétique, en ce que le Psalmiste est luimême le type ou la figure du Messie (Voy. I. Cor. II, 1). Dieu, dans la sagesse admirable de sa providence, a tellement disposé les événements du peuple de Dieu, qu'ils offrent partout le type ou la figure prophétique du Messie et du règne messianique.

Les docteurs juifs, » pour lesquels le zèle ardent de Jésus-Christ était un secret reproche de leur honteuse connivence à la profanation du temple, n'osèrent blâmer ouvertement l'action du Sauveur; mais, s'approchant de lui, « ils lui dirent » : Vous agissez dans le temple en dominateur et en maître; vous vous attribuez la mission d'un réformateur du culte, comme si vous étiez ce Messie qui doit en effet, d'après les prophètes, (Zach. XIV, 20, 2; Mal. 3, 1, seq.), opérer cette réformation; «par quel signe,» par quel miracle, « montrezvous que vous avez réellement « le droit de faire de telles choses,» de vous attribuer cette haute mission? - « Jésus, » qui lisait au fond de leur cœur, et savait qu'ils ne cherchaient pas sincèrement la vérité, leur fit une réponse obscure et énigmatique, propre à les faire réfléchir.

Vous demandez un prodige, semble-t-il dire à ces juifs aveugles et endurcis, mais votre hypocrisie et votre mauvaise foi vous en rendent indignes; vous ne

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17. Recordati sunt vero discipuli ejus quia scriptum est: Zelus domus tuæ comedit me. 18. Responderunt ergo Judæi, et dixerunt ei : Quod signum ostendis nobis quia hæc facis? et dixit eis:

19. Respondit Jesus,

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