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les a prédits. Rien, d'ailleurs, dans le texte, n'indique le passage du discours direct de Jésus-Christ aux réflexions de l'Evangéliste, Tout au contraire, la conjonction yάp, enim, semble manifestement exprimer la continuation de l'entretien. Ces versets ne renferment aucune pensée qui soit contraire à l'ensemble du discours de JésusChrist et au but qu'il se propose, Enfin, tandis que l'entretien, s'il finissait au v. 15, paraîtrait interrompu d'une manière inattendue, il aboutit, en se poursuivant jusqu'au v. 21, à une conclusion déterminée.

10) Nicodème, émissaire secret des Pharisiens. Koppe (interpret. orat. J.-C. cum Nicod.) a fait une découverte fort curieuse, c'est que Nicodème n'était autre qu'un émissaire secret envoyé par les Pharisiens près de Jésus, pour épier ses desseins, lui extorquer quelques paroles qui pussent le faire accuser auprès du Sanhédrin. Comme cette explication concorde bien avec le caractère de Nicodème qui, partout, dans sa conduite, nous apparaît plein de droiture et de franchise, et qu'il est bien vraisemblable que Jésus-Christ ait découvert les plus hauts mystères de son enseignement à l'espion fourbe et dissimulé qui se glissait auprès de lui pour le trahir!

ENSEIGNEMENTS PRATIQUES.

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v. 1-2. « Il y avait un homme d'entre les Pharisiens: il vint de nuit à Jésus. » -Que de chrétiens, de nos jours, sont encore les esclaves du respect humain, de cette déplorable faiblesse, qui arrête tant de conversions, et fait tant de réprouvés ! - Jésus ne repousse aucun de ceux qui viennent à lui, il n'éteint pas la mèche qui fume encore. A son exemple, ne rebutons pas les faibles et les imparfaits, mais tâchons de les conduire doucement et par degrés à une vie plus parfaite.

v. 3. « Et il lui dit : Maître, nous savons que vous êtes venu de Dieu pour nous enseigner. » - Jésus est le seul maître qui puisse nous enseigner, car il est la vérité même, la vérité faite chair et rendue accessible aux hommes; hors de lui il n'y a que ténèbres, erreur, ignorance: lui seul nous apprend tout ce qu'il nous importe véritablement de savoir. Tandis que les philosophes n'ont à nous offrir que des doutes et de vaines conjectures, sa doctrine seule nous met l'esprit en repos. Elle décide, elle juge souverainement; elle tranche les nœuds, et ne s'amuse pas

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à les démêler « Car, nul ne pourrait faire les signes que vous faites, si Dieu n'était avec lui. » Les miracles de JésusChrist sont une preuve irréfragable de sa mission divine; ils ont converti le monde à la foi de Jésus-Christ. Les miracles, nécessaires pour fonder l'Eglise, ne le sont plus, maintenant que l'Eglise est fondée. « Quisquis adhuc prodigia ut credat inquirit, magnum est ipse prodigium, qui, mundo credente, non credit.» (S. Aug.)

v. 4. « Nul, s'il ne naît de nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu. » L'Evangile de Jésus-Christ n'apporte pas seulement dans le monde une nouvelle doctrine, il y apporte une vie nouvelle, une régénération entière de l'âme. Il faut que le vieil homme, que la vie de la chair et du péché disparaisse pour faire place à l'homme nouveau, à la vie de l'esprit et de la grâce. Le disciple de Jésus-Christ doit être une nouvelle créature, qui a changé entièrement d'esprit et de conduite: « Vetera transierunt, ecce facta sunt omnia nova. » Dès-lors, la chair rebelle est soumise à l'esprit, et la paix règne dans le cœur de l'homme.

v. 5. « Ñul, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit-Saint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » C'est l'Esprit-Saint qui est le principe de cette vie spirituelle; c'est l'Esprit-Saint qui convertit les pécheurs, qui donne aux justes la persévérance, qui est la vie de notre âme; c'est lui qui est notre guide, notre lumière, notre force, notre consolation; c'est lui qui éteint en nous les ardeurs de la concupiscence, et qui, par la douce rosée de sa grâce, fait germer et fleurir les vertus dans notre âme. Soyons fidèles à suivre ses inspirations.

Le baptême est la cause instrumentale de notre justification. Nécessité du baptême, ses effets merveilleux. L'eau est le symbole, et en même temps l'instrument de la régénération spirituelle. a) On se sert de l'eau pour laver et purifier le linge. L'eau baptismale purifie les souillures de l'âme; b) l'eau dont on arrose les plantes, ou qui tombe des nuées, fécondé la terre; la grâce du baptême féconde l'âme et lui fait produire les vertus surnaturelles. c) L'eau réfléchit l'image des objets. Par le baptême, notre âme devient l'image de Dieu, et en réfléchit les perfections. d) L'eau désaltère... éteint le feu; le Saint-Esprit, que nous donne le baptême, étanche la soif de l'âme, amortit le feu des passions. e) L'eau est transparente, et livre passage aux rayons lumineux; par le baptême, notre âme est illuminée par l'EspritSaint, et toute pénétrée des rayons de la grâce, etc.

v. 6. « Ce qui est né de la chair est chair; ce qui est né de l'esprit est esprit. » L'homme naît esclave de la concupiscence; ce n'est que l'Esprit-Saint qui l'affranchit de ce honteux esclavage, en l'élevant à une vie nouvelle. « Il y a pour l'homme

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une double naissance; l'une vient de la terre, l'autre du ciel; l'une de la chair corrompue, l'autre de l'Esprit-Saint; l'une qui nous fait naître pour mourir, l'autre qui nous engendre pour l'éternité.» « Generat per uxorem filium pater moriturus successurum; generat Deus de Ecclesia filios non successuros, sed secum mansuros. » (S. Aug).

v. 8. « L'Esprit souffle où il veut. » L'Esprit-Saint opère partout aucun lieu, aucun cœur ne lui est fermé; sa présence se fait sentir au cœur de l'homme par ses effets. v. 9. « Comment cela se peut-il faire? » ne comprend pas les choses spirituelles.

L'homme charnel

v. 10. « Vous êtes Maître en Israël, et vous ignorez ces choses? » L'homme simple et humble voit plus clair dans les choses de Dieu, que le savant orgueilleux et enflé de sa vaine science. Dieu accorde à la foi humble et docile les lumières qu'il refuse à l'orgueil et à la présomption.

v. 11. « En vérité, je vous le dis, nous disons ce que nous savons. » Certitude de la révélation chrétienne : Jésus est le témoin infaillible des secrets de la Divinité. S'il n'est pas le Fils de Dieu, le Verbe éternel, la Vérité par essence, c'est un menteur effronté, un impie blasphémateur, que les Juifs ont eu raison de punir du dernier supplice: qui oserait le soutenir?

v. 13. « Nul n'est monté dans le Ciel, que celui qui est descendu du ciel. » Nous avons besoin d'un maître qui vienne du ciel, pour nous en révéler tous les mystères. Ce maître, c'est Jésus-Christ. Il est descendu du ciel sur la terre, pour nous transporter à notre tour avec lui dans le ciel (S. Aug.). « Qui est dans le Ciel. » A l'exemple de Jésus-Christ, notre esprit doit être dans le ciel, tandis que notre corps est sur la terre. « Nostra autem conversatio in cælis est. » Notre vie ici-bas n'est qu'un court pèlerinage; le ciel est notre véritable patrie: c'est là que doivent tendre toutes nos pensées, tous nos désirs.

v. 14. « Il faut que le fils de l'homme soit élevé. » La croix est le fondement de notre espérance, le motif de notre amour c'est l'échelle du ciel. C'est en mourant pour nous que Jésus-Christ nous donne la vie; c'est en prenant sur lui l'apparence du péché, qu'il détruit le péché; c'est en paraissant succomber aux efforts conjurés de l'enfer qu'il détruit la puissance du prince de l'enfer.

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v. 16. « Dieu a aimé le monde jusqu'à donner son Fils unique. Amour ineffable, incompréhensible, de Dieu pour les hommes; ingratitude des hommes pour Dieu non moins incompréhensible. En nous donnant son Fils unique, le Père céleste nous a tout donné. Il est notre Rédempteur, notre Sauveur, le Médecin de notre âme, notre Défenseur, notre Roi, notre Guide,

notre Pasteur; il est la Lumière qui nous éclaire, le Pain qui nourrit notre âme, la Fontaine de vie où elle étanche sa soif; il est notre consolation, notre joie, notre ami, notre frère, notre unique espérance, notre tout. Oui, ô mon âme, Jésus est tout pour toi; mais toi, qu'es-tu pour lui? Où est ta reconnaissance, où est ton amour? Arbre stérile, où sont les fruits que Dieu a droit d'attendre de toi?

La grandeur incompréhensible, ineffable, de l'amour de Dieu, si l'on considère : 1) l'objet de son amour. C'est l'homme ingrat, rebelle, pécheur, « sic dilexit mundum. » — « Prior Deus dilexit nos, tantus, tantùm ; et gratis tantillos et tales (S. Bern.). » 2) Le don, le sacrifice qu'il fait à l'homme. Il lui donne, non le ciel, ni un ange du ciel; mais son Fils unique, et il le sacrifie jusqu'à le livrer à la mort de la croix. Si Jésus-Christ nous est donné, Dieu ne peut jamais cesser de nous aimer, pas plus qu'il ne peut cesser d'aimer son Fils. 3) Les effets de ce sacrifice. a) Ces effets s'étendent à tous les hommes, « mundum; » aucun n'en est excepté; b) il procure à l'homme « la vie éternelle, » la possession de Dieu lui-même, ou du souverain bien; c) et, pour l'obtenir, quelle condition lui impose-t-il? la condition la plus facile, celle de croire en Jésus-Christ.

v. 18. « Qui croit en lui n'est pas condamné........» de la foi pour le salut.

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Nécessité

v. 19. « Qui ne croit point est déjà condamné. » L'incrédulité est inexcusable, parce qu'elle vient de la corruption du cœur. En repoussant volontairement la lumière, et les moyens de salut qui lui sont offerts, l'incrédule s'ôte toute excuse, et devient lui-même la cause de sa condamnation.

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v. 20. « Quiconque fait le mal hait la lumière. » La vérité est odieuse au monde corrompu et qui se plaît dans sa corruption c'est ce qui explique pourquoi Jésus-Christ trouve autour d'elle tant d'ennemis acharnés.

PROJETS HOMILÉTIQUES.

A. LA RÉGÉNÉRATION SPIRITUELLE.

I. Sa nécessité.

« Amen dico tibi, nisi quis renatus fuerit denuo, non potest videre regnum Dei. »

II. Son principe.

4) Sa cause instrumentale, qui est l'eau baptismale : « Nisi qui renatus fuerit ex aquá; » sa cause efficiente qui est l'Esprit-Saint: « Et Spiritu Sancto, non potest introire in regnum Dei. »

III. Sa nature.

4) Elle est spirituelle, surnaturelle, supérieure à l'humanité : « Quod natum est ex carne, caro est, et quod natum est ex Spiritu Spiritus est ; » 2) elle est incompréhensible à l'intelligence humaine qui ne peut pénétrer le secret des opérations divines: « Spiritus ubi vult spirat.., nescis undè veniat, aut quo vadat; » -- 3) elle se fait connaître à nous par ses effets : « Vocem ejus audis. »

IV. Sa certitude.

Elle repose sur le témoignage de Jésus-Christ qui est Dieu luimême, et qui peut nous révéler les secrets de la divinité : « Amen dico tibi, quia quod scimus loquimur, et quod vidimus testamur. » — « Nemo ascendit in cœlum, nisi qui descendit de cœlo, filius hominis, qui est in cœlo. »

V. Sa cause méritoire,

Qui est la mort volontaire du Fils de Dieu sur la croix, pour le salut du monde; mort, 1) prédite, figurée dans l'Ancien Testament : « Sicut Moyses exaltavit serpentem in deserto; » 2) et qui aura son accomplissement au temps marqué: « Ità exaltari oportet filium hominis; » 3) dont le but est le salut du genre humain : « Ut omnis qui credit in ipsum non pereat, sed habeat vitam æternam. »

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VI. Sa cause déterminante.

Qui est l'amour incompréhensible de Dieu pour les hommes: 1) c'est un Dieu qui n'a besoin d'aucune créature et se suffit à lui-même : « Sic Deus; » 2) qui aime le monde, les hommes ingrats, rebelles, ennemis...: «Dilexit mundum; » 3) jusqu'au point de leur sacrifier ce qu'il a de plus cher, son propre Fils unique : « Ut filium suum unigenitum daret; » - 4) et cela, afin d'arracher les hommes à l'éternelle damnation qu'ils n'ont que trop méritée : « Ut omnis qui credit in eum pereat; » — 5) et de les élever jusqu'à la participation du bien infini : « Sed habeat vitam æternam. »

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VII. Ses conditions.

La condition indispensable de la part des hommes, c'est la foi, une foi pleine de confiance et d'amour en la rédemption de Jésus-Christ : « Ut omnis qui credit..., qui credit in eum non judicatur; qui autem non credit, jam judicatus est. »

VIII. Ses obstacles.

Les obstacles qui s'opposent à la régénération spirituelle, sont : 4) l'incrédulité: « Qui autem non credit, jam judicatus est; » 2) la haine de la vérité et l'aveuglement volontaire : « Dilexerunt homines magis tenebras quam lucem; » — 3) la corruption du cœur, qui est la source première de cette haine contre la vérité : « Erant enim eorum mala opera. » — « Qui malè agit odit lucem....., ut non arguantur opera ejus. »

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