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HISTOIRE

ROMAINE

DE TITE-LIVE,

PREMIERE DECADE.

LIVRE VIII.

SOMMAIRE.

Les Latins fe révoltent avec les Campaniens, & propofent au Sénat, s'il veut avoir la paix, de donner un des deux Confulats à un Latin. Le plus confidérable des Ambaffadeurs qui étoientvenus faire cette demande, tombe mort en fortant du Sénat. T. Manlius fait mourir fon fils, quoique vainqueur pour avoir combattu contre fa défenfe.

Tam. 111.

A

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Le Conful P. Decius fe dévoue pour le falut des légions Romaines, & leur procure la victoire par fa mort. Les Latins fe rendent & fe foumettent. Manlius retourne vainqueur dans la ville; & ne trouve aucun jeune Romain parmi ceux qui vont audevant de lui. Minucia Veftale punie pour crime d'incefte. Colonie établie à Cales après la défaite des Aufons. Autre Colonie établie à Fregelles. Plufieurs Dames Romaines convaincues de poifon; ce qui fait établir une loi contre ce crime. Les Privernates vaincus reçoivent le droit de bourgeoifie. Les Palepolitains vaincus ége foumis. La paffion infâme de L, Papirius donne occafion à la loi qui défend de tenir dans la fuite aucune perfonne libre dans les chaînes pour fes dettes. 2. Fabius Maître de la cavalerie, combat en l'abfence & contre la défenfe du Dictateur Papirius : & quoique vainqueur, eût été puni de fa defobéiffance, s'il ne fe fût fauvé à Rome, il eut bien de la peine à obtenir grace, par l'interceffion du Sénat & du peuple, Heureux faccès contre les Samnites.

C

milius Con.

Aius Plautius & L. Emilius c. Plautius Mamercinus avoient déja II. & L. Epris poffeffion du Confulat, an de Rom. lors qu'il vint à Rome des 414. députés de Selia & de Norba, pour y annoncer le foulévement des Pri vernates, & fe plaindre des injures qu'ils en avoient reçues. On apprit en même tems que l'armée des Volfques conduite par les Antiates, s'étoit campée auprès de Satrique. Le fort donna le foin de ces deux guerres au Conful Plautius. Il marcha d'abord contre les Privernates, leur donna fur le champ bataille, les vainquit fans peine, prit leur ville, & la leur rendit, après y avoir mis une forte garnifon, & leur avoir ôté les deux tiers de leur territoire. De là il mena fon armée victorieuse contre les Antiates. Ces deux partis fe livrerent un combat qui fut très-fanglant, & avant que la victoire penchât d'aucun côté, il furvint une furieufe tempête qui les fépara. Les Romains dont cette action douteufe n'avoit abbattu ni le courage ni les forces, fe préparerent à recommencer dès le lendemain. Mais les Volfques frappés de la perte qu'ils A ij

HEQUE

LYON

DE LA

VILLE

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avoient faite, ne voulurent pas s'expofer à un nouveau péril; & dès la nuit fuivante abandonnant leurs bleffés & une partie de leurs bagages, ils fe retirerent à Antium avec une précipitation qui fit juger qu'ils fe tenoient pour vaincus. On trouva tant fur le champ de bataille parmi les morts, que dans leur camp, une grande quantité d'armes, dont le Conful fit préfent à la (1) Terre. Après leur retraite, il mit tout leur pays à feu & à fang jufqu'au bord de la mer. Le Conful Emilius, à qui le Samnium étoit échû en partage, n'ayant point trouvé les ennemis jen campagne, fe mit à ravager leurs terres. Les Samnites confternés de ces hoftilités, Les Samni- lui envoyerent des Ambaffadeurs dent la paix. pour demander la paix. Il les renvoya au Sénat, où ils fe préfenterent avec un air humilié; & ayant eu la permiffion de parler, ils demanderent la paix pour eux & la liberté de faire la guerre aux Sidiciniens. Ils ajou» toient qu'on devoit d'autant moins » la leur refufer, que ce n'étoit pas » l'adverfité qui les avoit portés, com » me les Campaniens, à rechercher

tes deman

(1) Ils la regardoient comme une Déesse,

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