JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS; RÉDIGÉ PAR A. L. MILLIN, Membre de l'INSTITUT, Conservateur des Médailles, des Pierres ANNÉE 1805. TOME V. , PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE DELANCE, : ENCYCLOPÉDIQUE. MOEURS ET USAGES. RECHERCHES historiques sur l'emploi des faux Cheveux et des Perruques dans les temps anciens et modernes, extraites d'un ouvrage allemand de M. Frédéric NICOLAI (1); par M. WINCKLER. L'USAGE de se couvrir la tête de cheveux étrangers fixés de quelque manière que ce soit, remonte à une très-haute antiquité; cet usage se trouve surtout parmi les Grecs et les Romains; il est dû autant au besoin qu'au luxe et au désir de la parure. C'est ce qu'on sait fort bien en général, et un grand nombre de passages d'auteurs anciens, ainsi que les différens noins grecs et latins qu'on a donnés aux perruques, dissipent toute espèce de doute et d'incertitude à cet égard; mais les personnes qui ne font pas une étude particulière des antiquités, ne pourront guère s'imaginer que dès les temps les plus reculés l'usage de se couvrir la tête de faux cheveux ait été aussi commun. Elles ignorent encore peut-être que depuis le temps des Grecs (1) Les notes sont pag. 41 et suiv. 1 1 et des Romains, l'usage des perruques s'est c servé pendant tout le moyen age jusqu'à jours, et que les femmes, surtout, en ont p fréquemment fait usage que les hommes. Il s'en faut de beaucoup qu'on ait complé ment recueilli, et encore moins suffisamme éclairci tout ce qu'on trouve sur cette matiè dans les auteurs anciens et dans les écrivains moyen áge. Dans les derniers siècles, les con mentateurs des anciens songeoient plutôt à ra sembler les passages des auteurs, qu'à en tir des résultats clairs et précis; et comme i avoient peu de connoissances techniques, ils on ordinairement mal compris comment pouvoien être faites ces coiffures postiches dont les au teurs parlent si souvent. Quelquefois ils ont con fondu, avec les faux cheveux, la chevelure na turelle, ainsi que différentes espèces de bonnets et en général ils ont mal interprété beaucoup d passages. C'est ce qu'on peut dire des Lectione antiquæ de Lud. Cælius RHODOGINUS, et des Adversaria d'Adrien TURNÈBE et de Gaspard BARTRIUS, ouvrages qui sont de véritables magasins de citations et de passages extraits des ouvrages des anciens; ils sont fort utiles, parce qu'ils contiennent un grand nombre de matériaux; mais ils ne dispensent point de recourir aux sources mêmes, et de lire ce qui précède et ce qui suit ces passages. Ces recherches font voir que les auteurs de ces recueils ont encore laissé beaucoup de détails dont ils n'ont pas tiré parti. Beaucoup de nos lecteurs auront déjà été éton |