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reproduite dans une des revues de Londres, sur les premières années de Christophe COLOMв, c'est-à-dire de l'homme célèbre qui a le premier découvert l'Amérique. Cette notice a été écrite d'après des documens, ou mémoires, que Colomb avait lui-même envoyés à Gènes, sa patrie, pour y être préservés.

"Christophe Colomb naquit à Gènes. Un acte (publié par les Académiciens de cette ville,) passé en 1449, prouve que Domenico COLOMBO (père de Christophe,) possédait une maison et une boutique, un puits et un jardin, sur la rue de la porte St. André, (nella contrada di porta S. Andrea). L'année de sa naissance, doit avoir été ou 1446, ou 1447. Il était l'ainé des fils, et fut probablement nommé Christophe d'après un Colomb (ou Colombo) de ce nom, qui vivait à Gènes en 1440, comme on l'a observé dans quelques notices manuscrites, qui ont été trouvées parmi les papiers du célèbre sénateur FREDERICI. Le second fils fut nommé Barthelemi, et le troisième Giacomo. Ce dernier fut ensuite appellé Diego en Espagne. Le nom d'une sœur, qui fut mariée à Giacomo BAVARELLO, marchand de fromage, ne nous est pas parvenu. Christophe n'eut d'autre éducation que celle que pouvait lui procurer un pauvre cardeur de laine. Il apprit à lire et à écrire et les premiers élémens de l'arithmétique: il passa les premières années de son enfance dans l'obscurité, occupé à carder de la laine avec son frère Barthelemi. Il se fit marin à l'âge de quatorze ans, et depuis lors la marine et la navigation firent son occupation jusqu'à sa mort. En 1472, il alla à Savone où, deux ans auparavant, son père avait transporté son domicile et sa manufacture de laine. Christophe devint capitaine d'un vaisseau de guerre, au service de René d'ANJOU, comte de Provence et roi de Naples. Vers 1475, Colomb commanda une escadre de navires et galères de Gènes. Il se rendit ensuite à Lisbonne, où son frère Barthelemi, devenu habile cosmographe, s'employait à dresser des cartes marines pour les navigateurs. Colomb ne resta pas longtems oisif, mais partit presque aussitôt pour un voyage pénible et dangereux, dans lequel il alla, en février 1477, jusqu'au 77ème degré de latitude boréable, ou comme il s'exprime luimême, cent lieues au-delà de la Thulé de PTOLOMEE, alors appellée Friesland, et par les modernes, Iceland ou Islande. Il entreprit plusieurs autres voyages, particulièrement en Guinée, en Angleterre, et aux îles possédées par l'Espagne et le Portugal dans l'océan occidental. Il dressait des cartes et faisait des globes, et plus ses connaissances augmentaient, plus sa passion pour les entreprises extraordinaires devenait puissante. L'étendue de l'ancien hémisphère ne répondait pas à l'activité de son génie, et les navigateurs de son temps lui semblaient beaucoup trop timides. Colomb ayant lu les ouvrages des meilleurs géographes, et les relations de voyages laissées par les navigateurs qui l'avaient

précédé, et sachant combien il y avait de degrés de la Chine au méridien du Groenlande, il n'eut pas de peine à trouver combien il restait de degrés à traverser, et même combien de milles; car nous voyons par une lettre publiée par MORELLI, qu'il avait calculé le degré à la ligne équinoxiale du soleil à 563 milles (d'Italie). Conséquemment, comme il ne doutait pas que la terre ne fût de forme sphérique, après avoir calculé le nombre de milles du méridien du Groenlande, qu'il connaissait, à la Chine, il ne lui restait plus rien à faire que de s'élancer sur les flots de l'océan. A l'époque où il proposa d'abord l'entreprise, il fut tourné en ridicule, et regardé comme un insensé, ou comme un homme dont le cerveau était dérangé. Ses premières pensées se tournèrent vers Gènes, sa patrie: c'est ce que nous assure Pierre MARTYR, son ami, auteur d'une histoire de l'Amérique. Il s'y transporta donc, et soumit son plan au sénat; mais il ne trouva pas la république disposée à accueillir les idées d'un homme qui n'était qu'un "Pilote sans moyens, promettant des royaumes."-Après avoir eu la pensée de s'adresser aux Vénitiens, Colomb se rendit à la cour de France, et de là à celle d'Angleterre ; mais n'ayant reçu ni de l'une ni de l'autre un accueil favorable, il retourna finalemeut en Portugal. Le roi JEAN, tout en feignant de vouloir considérer attentivement les propositions de Colomb, fit équipper en grande hâte et secrètement une caravelle, à la suggestion d'un certain docteur CALSADILIA, et sous prétexte de l'envoyer avec des vivres. et des secours pour quelques uns de ses sujets qui étaient dans les îles du Cap-Vert, il ordonna au pilote de la conduire dans la direction que l'amiral avait proposé de suivre. Dès que Colomb eut été informé de cette tentative, son indignation contre les Portugais fut telle, que prenant avec lui son jeune fils Diego, vers la fin de l'année 1484, il quitta secrètement le Portugal, et se rendit en Espagne."

Telle est, ajoute le journaliste anglais, l'histoire des premières années de ce grand homme. Le reste est connu, bien que le nouveau biographe prouve l'authenticité de plusieurs traits qui, jusqu'ici, avaient été regardés comme douteux.

LES BORDS DU ST.-MAURICE.

C'EST depuis longtems, un sujet de regret, dans la province, que les terres situées sur les bords de la rivière St.-Maurice, ne soient point établies, du moins jusqu'à une certaine distance au-dessus de la ville des Trois-Rivières; d'autant plus que ces terres, qu'on avait cru jusqu'à ces dernières années, généralement ingrates et stériles, sont presque partout très susceptibles de culture, comme le prouvent des exploratious récentes et des rapports ou témoignages irrécu

sables. Entre ces rapports, nous choisirons le suivant, parce qu'il est fondé sur l'expérience, et entre dans des détails qui ne laissent presque rien à désirer.

Le 12 Février 1821, Mr. Angus BROWNSON, marchand de bois, résidant aux Trois-Rivières, paraît devant un comité de la chambre d'assemblée, et ses réponses aux questions qui lui sont faites, sont en substance, comme ci-dessous.

Ayant été informé, dans le mois d'août 1818, qu'il y avait du pin rouge bon pour la marine de sa majesté, sur les bords de la rivière St. Maurice, il remonta cette rivière l'espace d'environ quarante lieues, y étant authorisé par Messrs. P. PATERSON et Cnie, qui avaient aussi une licence des commissaires de la marine. Le bois étant tel qu'il le désirait, il se mit à l'exploiter; mais trouvant des difficultés à faire monter des provisions, il fit défricher et labourer assez de terre pour y semer, dans le mois de juin 1819, douze minots d'aveine, deux minots d'orge, deux minots de mil, vingt minots de patates et un demi-acre de navets, qui lui produisirent une récolte aussi abondante qu'il la pouvait espérer, vu l'état de culture de la terre. L'année suivante, il sema des patates, dont il eut aussi une bonne récolte. Ces semences furent faites sur les pointes et les îles de la rivière St. Maurice; les terres, dans la profondeur, étant hautes et inégales, et moins aisées à cultiver que dans ces endroits. Mr. Archibald FAIRFIELD, qui était engagé dans les mêmes affaires et sous la même licence, sema aussi, pendant deux années successives, quarante minots d'aveine et trente minots de patates, qui produisirent également bien. Les semences de Mr. Fairfield étaient, partie à vingt lieues et partie à dix lieues, audessous de celles de Mr. Brownson. Il avait semé tant sur les terres élevées que sur les basses, parce qu'elles n'étaient pas aussi inégales que plus haut sur la rivière. Les semences de Mr. Brownson étaient à quarante lieues des Trois-Rivières.

D'après les occasions que Mr. Brownson a eues d'examiner les terres, le long du St. Maurice, il est d'opinion qu'elles sont susceptibles de culture, de chaque côté de la rivière, jusqu'à quinze lieues au-dessus des Forges, (situées à trois lieues au-dessus de la ville). Plus haut le terrain devient inégal et montueux. Au-dessus de ces quinze lieues, il a vu plusieurs endroits susceptibles de culture; mais comme ils sont peu étendus, il ne pourrait pas s'y faire d'établissemens considérables.

Dans les quinze (ou dix-huit) premières lieues, le bois consiste en érable, merisier, hêtre, orme, frêne, bouleau, pin rouge et blanc, épinette et sapin. Au-dessus de cette partie de la rivière, le bois consiste principalement en bouleaux et en petits pins rouges, sur la partie la plus inégale et montueuse; mais dans les endroits plus unis, le bois est à peu-près le même que dans les quinze premières lieues. Dans ces quinze lieues, le sol est varié; dans la partio

la plus unie, c'est de la terre grasse, avec une petite couche de terre noire, à peu-près comme dans les townships de l'Est. Au-dessus de ces quinze lieues, le sol, dans les espaces cultivables, est à près comme dans la partie d'en bas.

peu

Le cours de la rivière est généralement du Nord au Sud, inclinant un peu vers l'Est, et elle est navigable l'espace de cinq lieues, des Trois-Rivières jusqu'au portage Gabelle. Depuis le portage Gabelle il y a environ un mille navigable jusqu'au portage aux Grès, et de là environ une lieue et demie jusqu'au portage Chaouinigane. De là la rivière est navigable pour des bateaux jusqu'aux Hetres, une lieue et demie; des Hêtres jusqu'au portage de la Grand' Mère, environ quatre milles; de là jusqu'au portage Petit-Pile, environ quatre milles; de là jusqu'au portage GrandPile, environ une lieue. Depuis ce dernier portage, la rivière St. Maurice est navigable l'espace de vingt-six lieues, jusqu'au portage de la Tuque, et elle a un courant modéré, à l'exception de quelques petits rapides.

Le St. Maurice reçoit un nombre de rivières qui peuvent porter des canots. La première, ou la moins éloignée de la ville des Trois-Rivières, est celle qui tombe dans le St. Maurice, au portage Chaouinigane. Ensuite vient la rivière Mickinak, à environ dix-neuf lieues des Trois-Rivières, sur le côté Est. La suivante est la rivière Mattouin, qui va de l'Oust à l'Est, et se décharge dans le St. Maurice, environ vingt-trois lieues au-dessus des TroisRivières. Cette rivière peut avoir le quart de la largeur du St. Maurice, et est d'une longueur considérable. Dix lieues plus haut, on rencontre la Rivière aux Rats, où il y a quelques bâtisses qui ont appartenu à la compagnie du Nord-Ouest, mais qui sont maintenant abandonnées. Vient ensuite la Rivière Croche, à environ trente-huit lieues des Trois-Rivières et sur la rive de l'Est.

Un nombre d'autres rivières plus petites se déchargent dans le St. Maurice, mais ne sont point navigables. "La rivière St. Maurice, continue Mr. Brownson, abonde en poisson; nous avons pris dans des seines et à l'hameçon, de l'achigan, des gros et petits brochets, de la truite, du poisson blanc, tel qu'on en prend dans le lac Ontario et qu'on ne trouve point dans le fleuve St. Laurent. Il y a aussi une espèce de poisson appellé ouatassa (par les sauvages). La plupart de ces poissons, surtout le petit brochet, sont d'une qualité et d'un goût supérieurs. Lorsque les canots arrêtaient le soir, nous n'avions point de peine à prendre le poisson qu'il nous fallait pour notre souper, tandis qu'on déchargeait les canots et que les gens faisaient du feu. Il y avait des chevreuils, des castors, des loutres et des lièvres, et des perdrix en très grande abondande; tellement que nous n'avions point de peine à en avoir ce qu'il nous en fallait pour vingt hommes." Mr. Brownson a été dans cette partie du pays de bonne heure, au printems, et tard en automne, et

il a observé que la gelée n'était pas plus hâtive en automne ni plus tardive au printems, qu'elle ne l'est aux Trois-Rivières. Il a fait ces observations pendant deux années. Il ne s'est jamais éloigné du St. Maurice de plus de quatre milles dans l'intérieur; mais d'après l'apparence du pays, des deux côtés de cette rivière, il est d'opinion qu'il y a assez de terres fertiles et labourables pour y faire de grands établissemens.

PAULIN,

OU LES HEUREUX EFFETS DE LA VERTU.

Je suis né au village de Beuvry en Artois; mes parens étaient pauvres, mais honnêtes; je n'avais que sept ans lorsque j'eus le malheur de les perdre. Le curé de Beuvry, homme d'une piété éclairée et dont l'âme était sensible et généreuse, me recueillit dans son presbytère. Je servais sa messe et faisais ses petites commissions; je l'aidais dans les travaux du jardinage, qui le délassaient de ses fonctions, autant que la faiblesse de mon âge me le permettait. Ce digne pasteur m'apprit à lire et à écrire, et sans doute il n'eût pas borné là ses tendres soins envers moi, si une mort imprévue ne me l'eût ravi.

J'avais alors onze ans; j'étais assez grand pour mon âge et doué d'une constitution saine et robuste, qu'un travail modéré fortifiait de jour en jour. Accablé de douleur d'avoir perdu celui qui avait remplacé les parens que la mort m'avait ravis, je me déterminai à quitter mon village.

Un matin, à l'aube du jour, mon petit paquet sur le dos, et environ quinze francs dans mon gousset, je pris la route de Dunkerque (1), dans la douce espérance d'y pouvoir gagner ma vie. Arrivé dans cette ville, j'inspirai un certain intérêt au maître de l'auberge dans laquelle je descendis. C'était un bon homme d'environ soixante ans, qui, par un heureux hazard, se trouva être né dans mon village, et qui prit pour moi cette bienveillance qu'un bon cœur a naturellement pour ses compatriotes.

"Ecoute, mon petit Paulin, me dit maître Bertrand (c'est le nom de mon hôte), tu es porteur d'une figure qui annonce de l'honnêteté et de l'intelligence; tu es pauvre et orphelin; le travail est la seule ressource qui soit ton partage. Dans ce pays-ci, comme dans tous les pays du monde, on trouve toujours de quoi s'occuper, avec de l'intelligence et de la bonne volonté ; demain.

(1) Ville de Flandre, avec un port très fréquenté, sur une des plus belles rades de P'Europe, patrie de JEAN-BART, dont la statue fait l'ornement d'une place publique.. C'est près de cette ville que TURENNE gagna la bataille des Dunes.

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