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de l'ancien et moderne Testament, qui sont les deux colomnes de nostre foy et créance? Quel mal nous peut rapporter cela? Point; ouy prouffit et utilité, parce qu'en les voyant nous incite à imiter la façon de vivre des saincts. pères et prophètes. Vous rompés aussi les orgues et ne voulés cloches, ne musique aux églises. Je demande en quoy vous nuisent toutes ces choses? Et comment entendez-vous les vers de ce pseaume, qui disent: Laudent nomen ejus in choro, in tympano, et psalterio psallant ei. Et puis; Laudate eum in sono tuba, laudate eum in psalterio et cithara. Laudate eum in tympano et choro, laudate eum in chordis et organo. Laudate eum in cymbalis bene sonantibus, etc.? Un des vostres ne se treuva pas bien, rompant celles de Cavaillon; car par permission divine il tumba et se brisa, dont il en mourut.

Laissons donc, laissons les croix, figures, images, et toutes ces choses en leurs places, puisque l'église et les princes chrestiens les y tiennent; car elles ne nous servent pas d'idoles, comme faisoient celles du paganisme. Et toutesfois, s'il vous prend envie d'en rompre, rompés celle de Nabuchodenosor, qui estoit d'or, pesante, haulte et spacieuse (j'entens si la treuvés à vostre rencontre). Vous disant par ma conclusion que ces guerres seront tantost causes de la perdition du peuple; car j'ay sceu de personnes dignes de foy que en deux années sont mortes plus de cent mil' personnes au royaume de France, royaume qui souloit estre tant pacifique, tant uny et tant plein de toutes choses nécessaires pour l'usage de nostre vie. N'est-ce pas une grand' perte? Ce nombre ne seroit-il pas esté suffisant pour acquérir quelque nouvelle province ou pour remettre quelque nation barbare soubz le doulx joug de nostre saincte loy? J'ay sceu aussi que, tant d'un cousté que d'autre, n'est plus possible de vivre,

estant perdu le commerce et le trafiquer des marchans abouli ; les chemins sont fermés, les foires perdues. Toutes ces choses sont pour appourter une évidente ruine au royaume; et (que pis est) est ostée au povre laboureur la liberté de cultiver la terre, laquelle vient et tousjours viendra mieulx stérile, que sera une générale perte. Nous avons veu de nostre temps la guerre entre deux tant grandz monarques, aux royaumes d'Angleterre, Escosse, Naples et Cecille, prouvinces de Thuscane, Corsegue, Lombardie, Piémont, Allemaigne et Picardie, où toutes ces violences ne se sont point exécutées. Aux unes au laboureur estoit librement permis le labourage; aux aultres, les prisonniers estoient prins à merci et puis mis à rançon; aux aultres l'on n'y bruloit point les palais et maisons; aux aultres le commerce y estoit libre, et par toutes les églises leurs ministres et biens estoient tenus et préservés comme choses sacrés et soubz bonne sauvegarde. N'est-ce pas encores grande incommodité que pour certaine opinion nous-mesmes nous veuillons priver de noz privées commodités, comme de demeurer dans noz chasteaux, maisons, granges et aultres lieux, hors de nos femmes, enfans, de noz parens, et de la doulce compaignie du vray et entier amy? laisser le plaisir que aporté la chasse, la vollerie, le planter, l'enter, le cultiver, et en effect l'utilité et santé de la vie champestre, que noz anciens ont tant extimé? O seigneurs oppugnans! vous dictes qu'il faut prier Dieu en tous lieux; nous le croyons aussi, et confesse qu'il est trop plus que nécessaire; mais ne treuvésvous pas meilleur de le prier par oraisons, pseäumes, prières, méditations et heures cánoniques, qui se disent jour et nuict et en toute heure dans noz églises, avecques si bon ordre, silence, révérence et honneur, que non pas chantant les pseaumes vulgarisés et traduictz (péult

estre) de quelque personne idiote ou suspecte de la foy, et aux lieux prophanes, avecques si peu de révérence et respect; où bien souvent plusieurs les y chantent qui ne les entendent aussi peu que s'ilz estoient encores en latin? Brief, il n'est besoing de tant de disputes ne tant de doubtes mettre en avant. Tous sont estés proposés, tous sont estés décidés, et par tant de fois, et par personnes tant doctes et capables, de façon que tout ha esté bien veu, ordonné et jusques icy observé. Il ne nous est plus besoing s'il n'est que (persévérant en bonnes œuvres) avoir bonne et ferme foy en Dieu tout puissant, tout bon et tant incompréhensible. Si nous avons cela, j'espère tant en son immense clémence et miséricorde que vous et nous serons tost amendés, et nous réunirons ensemble, et entr'aimerons autant que jamais, rendrons en tous lieux et partout l'obéissance et debvoir que tous debvons à noz princes, seigneurs et supérieurs, ausquelz Dieu en terre ha donnée toute puissance de régir le peuple soubz le doux joug de sa justice. Ainsi de bon cœur je prie sa divine majesté et que à nostre fin nous doint son paradis, le suppliant encores de vouloir donner très heureuse et longue vie à nostre entier, très bon, vigilant, prompt et redoubtable seigneur et vray protecteur monseigneur illustrissime Fabrice, et bonne volunté de demeurer avec nous, afin que puissions vivre en seureté de corps et d'esprit. Ce faisant, ces provinces seront maintenues et préservées des forces des adversaires, qui tant le craignent et redoubtent, et celles de sa majesté seront remises et réduictes en son entière et deüe obéissance; car tel est le scope et desseing de mondict seigneur, pour la dévotion qu'il porte à sadicte majesté très chrestienne.

FIN.

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