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DISCIPLINE DE L'ÉGLISE

PAR LOUIS THOMASSIN

Prêtre de l'Oratoire

NOUVELLE ÉDITION, REVUE, CORRIGÉE ET AUGMENTÉE

PAR M. ANDRÉ

Curé de Vaucluse, docteur en droit canonique, membre de plusieurs sociétés savantes

TOME QUATRIÈME

VOCATION ET ORDINATION DES CLERCS. DE L'ÉLECTION DES ÉVÊQUES.

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BX 1935 •TH6 1864

v. 4

ANCIENNE ET NOUVELLE

DISCIPLINE DE L'ÉGLISE

TOUCHANT LES BÉNÉFICES ET LES BÉNÉFICIERS.

DEUXIÈME PARTIE

QUI TRAITE : 1° DE LA VOCATION ET DE L'ORDINATION DES CLERCS ET DES BÉNÉFICIERS, DE LEUR DÉPENDANCE ENVERS LEUR ÉVÊQUE, DU DROIT DE PATRONAGE, DE L'IRRÉGULARITÉ ET DES ÉCOLES. 2o DE L'ÉLECTION, DE LA CONFIRMATION, DE L'ORDINATION, DE LA CESSION, DE LA RÉSIGNATION ET DE LA TRANSLATION DES ÉVÊQUES. 3o DE LA PLURALITÉ DES BÉNÉFICES, DES COMMENDES, DES DISPENSES, DES PRINCIPAUX DEVOIRS DES ÉVÊQUES, DE LA RÉSIDENCE, DES CONCILES, DES ASSEMBLÉES DU ROYAUME ET DU CLERGÉ, DES Synodes, des visITES, DES PRÉDICATIONS, DE LA PROTECTION DES PAUVRES ET DE LA JURIDICTION DES ÉVÊQUES.

LIVRE PREMIER

Où il est traité de a Vocation et de l'Ordination des Clercs et des Bénéficiers, de leur dépendance envers leur évêque, du Droit de Patronage, de l'Irrégularité et des Ecoles.

CHAPITRE SOIXANTE-SIXIÈME.

L'IRRÉGULARITÉ DES SERFS, DES SOLDATS, DES JUGES, DES MAGISTRATS MUNICIPAUX,
PENDANT LES CINQ PREMIERS SIÈCLES DE L'ÉGLISE.

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XII. XIII. XIV. Sentiments des Saints Pères sur cela, pour

quoi une profession licite, louable et nécessaire, donne pour

tant l'exclusion de la cléricature.

XV. XVI. Suite du même sujet.

XVII. Ardeur sainte des évêques et des ecclésiastiques, pour sauver la vie aux criminels.

XVIII. Les évêques qui poursuivirent la mort des hérétiques devant l'empereur Maxime, furent irréguliers.

XIX. Saint Martin ne communia avec eux que par force et par condescendance.

XX. Nos évêques obtinrent le pardon de ceux qui avaient ôté la vie à nos martyrs. Différence du sacerdoce ancien et nouveau, selon S. Augustin.

XXI. D'où vient l'irrégularité de ceux qui mutilent, mais qui ne tuent pas.

XXII. XXIII. S'il est vrai que les grands-prêtres des païens ne pouvaient aussi contribuer à la mort des coupables.

XXIV. Si ceux qui tuent pour ne pas être tués sont irréguliers.

XXV. Les pénitents étaient exclus du clergé puis donc que les pénitents s'excluaient des armes et des magistratures, à plus forte raison les clercs s'en excluaient.

XXVI. Saint Basile prive de la communion pour trois ans ceux qui ont tué en guerre.

I. La servitude est une irrégularité, et son incompatibilité avec le sacerdoce est notoire.

Pour entrer dans l'heureuse servitude de l'état ecclésiastique, il faut être libre de toute autre, et il faut être affranchi de tous liens, pour s'attacher uniquement et irrévocablement à ces chaînes d'or, qui lient les ecclésiastiques à leur église et à leur évêque; mais saint Paul en procurant la liberté inestimable des enfants de Dieu à son maître Philémon, «< teipsum mihi debes,» obtint facilement de lui la liberté temporelle d'Onésime, qu'il avait engendré en Jésus-Christ, et qu'il avait fait enfant de lumière dans l'obscurité de la prison, « quem genui in vinculis (Ad Philem.). »

Le canon des apôtres prouve par cet exemple qu'il ne faut pas ordonner les serfs, s'ils n'ont été affranchis par leurs maîtres. « Servi in clerum non ordinentur sine domini voluntate. Si quis vero dignus est, qualis Onesimus fuit, domino consentiente, et libertatem ei concedente, et extra domum suam emittente, in eum gradum ascendat (Can. LXXXII). »

II. Saint Paul ayant néanmoins assuré que Jésus-Christ ne mettait aucune différence entre le serf et le libre : « Non est Judæus, neque Græcus, non est servus, neque liber: omnes enim vos unum estis in Christo (Galat. II, 28; I Cor. vii, 12), » et ayant même conseillé de préférer la servitude à la liberté, pour adorer l'anéantissement de ce Dieu éternel et souverain, qui s'est fait esclave pour nous donner la vraie liberté : « Et si potes fieri liber, magis utere; » il faut croire que la servitude n'a été

mise entre les irrégularités, que parce que l'Eglise n'a eu garde d'entreprendre de priver les maîtres du droit qu'ils avaient acquis sur les esclaves.

Aussi dès que les maîtres renonçaient à leur droit, on ne considérait plus que la qualité d'homme et de chrétien, qui met une véritable égalité entre tous ceux que le même Créateur a formés d'une même boue, et pour lesquels le même réparateur a répandu tout son sang.

III. Saint Léon se plaint à la vérité fort justement, qu'on estimait dignes du sacerdoce, ceux que leurs maîtres ne jugeaient pas dignes de la liberté. « Qui a dominis suis libertatem consequi minime potuerunt, ad fastigium sacerdotii provehuntur (Epist. 1, c. 1). » Mais les termes désobligeants dont ce pape se sert, « servilis vilitas, nulla natalium dignitas,» ne signifient que cette mauvaise éducation et la perversité qui accompagnent d'ordinaire cette sorte de gens; aussi joint-il ces deux choses, « quibus nulla natalium, nulla morum dignitas; » et dès que leur maître leur accorde la liberté, quoique la bassesse de leur naissance demeure la même, on les ordonne. « Si eorum petitio, vel voluntas accesserit, qui aliquid sibi in eos vindicant potestatis. »

Ce saint pape ajoute l'autre raison qu'il ne faut pas se donner à l'Eglise à demi, le ministère des autels demande l'homme tout entier, il faut être à soi pour se donner à l'Eglise; l'homme d'Eglise n'est plus à lui-même, comment pourrait-il appartenir à d'autres? «Debet enim immunis esse ab aliis, qui divinæ militiæ fuerit aggregandus: ut a castris Dominicis, quibus nomen ejus adscribitur, nullis necessitatis vinculis abstrahatur. »

IV. Il y avait diverses espèces de servitude, les unes étaient plus douces que les autres. Il y avait des gens qui n'étaient attachés qu'à la culture des terres où ils étaient nés, et qui leur étaient commises à cette condition. Cette servitude, quoique plus légère, ne laissait pas d'exclure des ordres : «Sed et ab aliis etiam qui originali, aut alicui conditioni obligati sunt, volumus temperari : » dit le pape Léon.

Le pape Gélase (Ep. 1, c. 16) dit, «Servos et originarios, etc. » et ajoute que ces esclaves s'échappaient quand ils pouvaient de la chaîne, et tâchaient de se faire recevoir dans le clergé ou dans les monastères. Outre que ce n'était pas une sincère conversion, ce pape ne veut pas qu'on fasse tort aux maîtres qui redeman

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