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Jonas, et il y a ici plus que Jonas'. » (Mt., XI, 20-24; XII, 41). « Beaucoup viendront d'Orient et d'Occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des cieux, tan'dis que les héritiers du Royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures.» (Mt., VIII, 11-12; Luc, XIII, 28-29).

Le Royaume des cieux n'en reste pas moins un Royaume d'Israël idéal auquel les Gentils ne sont qu'agréés.

1. Il est donc entendu que les habitants de Ninive attendent au séjour des morts le jour du grand jugement pour lequel ils ressuciteront afin d'entendre prononcer leur sentence. Les gens de Sodome et de Gomorrhe se rencontreront, ce jour-là, avec les Ninivites et la reine de Saba (Ml., X, 15; XII, 41-42; Luc, X, 12 ; XI, 31-32).

VOYAGE A JERUSALEM

ET MORT DE JÉSUS 1

Jésus quitte la Galilée. — Jésus a contre lui l'hostilité des pharisiens qui ne peuvent lui pardonner sa popularité auprès des « pécheurs et son manque de scrupules à l'égard de la Tradition (Mt., XV, 1-20; Mc., II, 23; III, 6; VII, 1-23; Luc, V, 27; VI, 11). Le Tétrarque de la Galilée, lui-même, Hérode Antipas (fils d'Hérode le Grand) ne se soucie pas de voir Jésus continuer plus longtemps la prédication du Royaume dans ses états, et il cherche à se débarrasser de lui, comme il l'a fait pour Jean-Baptiste (Luc, XIII, 31-33). Mais ce n'est pas la crainte des pharisiens et pas davantage les menaces d'Hérode qui éloignent Jésus de la province de Galilée ; s'il s'en va ailleurs, c'est parce que la plupart de

1. Loisy: Jésus et la Tradition évangélique, Revue d'histoire et de littérature religieuses (1914), L'Evangile selon Marc. Albert Reville: Loc. cit.. A. Hollard : Le Problème du Mal. A. Sabatier : La doctrine de l'Expiation. Maurice Goguel: L'Eucharistie.

ses auditeurs ne se sont pas convertis à sa parole, en particulier les habitants de Capernaüm et des bourgs voisins qu'il réprimande « pour ne pas s'être repentis » malgré ses exhortations et ses guérisons (Mt., XI, 21; Cf. Luc, X, 13). Jusque dans sa ville natale, à Nazareth, il éprouve un échec qui provoque de sa part cette réplique mélancolique « Un prophète n'est méprisé que dans son pays ».

Il faut aller porter l'Evangile autre part. Jẻsus quitte donc la Galilée. Il ne se dirige pas tout de suite vers Jérusalem où il ne veut arriver que pour la Pâque (de l'an 29). Le grand concours de Juifs qu'attiraient de toutes parts la capitale religieuse et le Temple, à l'occasion de la fête, lui offrira, pour semer la parole, un champ plus vaste et peut-être mieux préparé que celui sur lequel il a travaillé en Galilée... Au surplus, Jérusalem ne doit-elle pas être le centre du Royaume messianique?

Mais Jésus sait aussi qu'à Jérusalem il rencontrera la haine des pharisiens et des prêtres, qu'il sera sous la surveillance de l'autorité romaine et que Ponce-Pilate, déjà connu pour sa dureté, n'assistera pas d'un œil indifférent à l'annonce du Royaume. Jésus, certes, ne se dissimule pas ces dangers; mais il a confiance dans le succès de sa vocation et il compte sur Dieu pour assurer le triomphe du Messie.

C'est vers la fin de l'an 28 que Jésus a dû abandonner la Galilée où son ministère aurait commencé au printemps de la même année (voir note2 de la page 45). Avant d'aller à Jérusalem, il se consacrera à ses disciples fidèles, ses auxiliaires dans son œuvre d'évangélisation. Il va d'abord avec eux du côté de Tyr et de Sidon sur la côte phénicienne « où il désire rester inconnu », n'ayant nullement l'intention d'aller porter l'Evangile aux Gentils, comme il le dit d'ailleurs à la Cananéenne (Mc, VII, 24-27).

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1. Cette incursion du côté de Tyr a sa place naturelle juste avant l'étape de Césarée de Philippe, ces villes étant situées l'une et l'autre au nord de la Galilée et reliées par un chemin très suivi. Ce voyage à Tyr se comprend beaucoup mieux après le ministère de Jésus en Galilée qu'au cours de ce ministère où l'a placé Marc (copié en cela par Matthieu). Au surplus, Marc, qui s'est quelquefois laissé guider plus par l'analogie que par l'histoire, n'est pas à prendre rigoureusement à la lettre quant à l'ordre chronologique de la narration. C'était ce qu'exprimait déjà, en 150, Papias (cité par Eusèbe; voir page 149), dans les termes suivants : « Marc étant devenu l'interprète de Pierre, a soigneusement écrit tout ce dont il se souvenait, cependant il n'a pas écrit avec ordre ce qui aurait été dit ou fait par le Christ. » Ce manque d'ordre se retrouve au chapitre VII, 31, quand Marc fait passer par Sidon (!) Jésus qui va de Tyr à la mer de Galilée. Ce contre-sens géographique a tellement étonné Wellhausen qu'il n'a pas craint de supposer que dans la traduction de l'araméen, l'expression dtà Etd@vos aurait remplacé à tort le mot Booxidáv; dans cette hypothèse, le texte deviendrait compréhensible en s'énonçant ainsi : « Sortant du pays de Tyr, il (Jésus) vint à Bethsaïda, sur les bords de la mer de Galilée, au milieu du pays de la Décapole. »

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La Confession de Pierre à Césarée de Philippe. Après cette incursion en terre païenne, Jésus et ses disciples redescendent la vallée du Jourdain. En passant près de Césarée de Philippe, ils se mettent à parler des opinions exprimées par le peuple galiléen sur le compte de Jésus : les uns le prennent pour Jean-Baptiste ressuscité, d'autres le tiennent pour Elie redescendu sur la terre, ou bien pour quelque autre prophète ancien revenu parmi les vivants: « Et vous, leur demande Jésus, qui dites-vous que je suis? » Pierre répond pour tous : « Tu es le Christ» (Mc., VIII, 29). Jésus approuve (Mt., XVI, 17) et ajoute: « Je vous le dis en vérité, quelques-uns' sont ici présents qui ne mourront point qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir dans son Règne. » (Mt., XVI, 28) ou, suivant Marc, (IX, 1) qu'ils n'aient vu « le Royaume de Dieu venir en puissance », expression que Jésus répètera encore plus tard (Mc., XIII, 26): « Et alors on verra le Fils de l'homme venant dans les nuées avec grande puissance et majesté. » (Cf., Dan. VII, 13-14).

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En dehors du cercle intime de ses disciples,

1. Christ est en grec ce que Messie est en hébreu.

2. L'expression « quelques-uns

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a sans doute remplacé le

« tous » qui devait se trouver dans la déclaration originale;

parce que la plupart des auditeurs de Jésus étaient déjà morts

quand l'Evangile fut définitivement rédigé.

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