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seigne guère, sans doute parce qu'il suppose les destinataires de ses lettres suffisamment au courant. Par contre, les apologistes du 11° siècle se sont donné la peine de nous documenter à ce sujet.

Le sacerdoce lévitique qui — au cours de l'exil - avait représenté l'autorité suprême au milieu du peuple juif, avait gagné encore de l'ascendant après les coups d'éclat des Macchabées, de la tribu de Lévi. Le pouvoir temporel et spirituel du sacerdoce semblait être appelé à éclipser à tout jamais les espérances davidiques; mais des querelles intestines éclatant dans la maison même des Macchabées provoquèrent une réaction et les pharisiens firent revivre l'espoir d'un Messie davidique dont la puissance toute spirituelle ne devait rien avoir de commun avec la gloire humaine. Nous trouvons le portrait de ce Messie dans les psaumes dits de Salomon, écrits vers le milieu du rr siècle avant notre ère. L'auteur de ces psaumes, un fervent pharisien de Jérusalem, s'indigne contre Aristobule qui a usurpé la royauté de son frère aîné Hyrcan et il considère comme un juste châtiment l'intervention de Pompée qui s'est emparé de Jérusalem en 63 avant J.-C.

Cependant le psalmiste est humilié et souffre de voir la Judée occupée par les Romains. Il appelle de ses vœux le roi légal, « le Christ Sei

gneur », descendant de David : « Ceins-le de force, demande-t-il à Dieu, pour qu'il tue les chefs injustes. » « Purifie Jérusalem des païens qui la foulent. »

(Le nouveau roi) n'espérera pas dans le cheval, le cavalier et l'arc,

Il n'accumulera pas chez lui l'or ni l'argent pour la guerre,

Le Seigneur est son roi, son espérance, à lui,
Tout puissant par son espérance en Dieu.

Il sera pur du péché.

(XVII, 37-38).

(XVII, 41).

Dieu l'a fait puissant par l'esprit saint,
Et sage par le don du conseil éclairé,
Accompagné de la force et de la justice;

La bénédiction du Seigneur est avec lui dans la
force,

Et il ne faiblira pas son espérance s'appuie sur le
Seigneur.

(XVII, 42-44).

La Judée sera délivrée et recevra alors les Juifs de la dispersion, afin qu'il y ait un seul Royaume qui sera l'asile de la paix. Jérusalem sanctifiée sera la capitale glorieuse du Royaume messianique et les nations sanctifiées « vien

dront de l'extrémité de la terre pour contempler la gloire » du roi ; elles jouiront, comme le peuple de Dieu, de la justice, de la paix, du bonheur; mais elles seront assujetties au peuple juif et à son roi.

Au moment de l'apparition de Jésus, les espérances messianiques se trouvent orientées en deux courants principaux d'une part, l'attente partagée par la masse du peuple qui tourne ses regards vers un roi puissant de la lignée de David, appelé à renverser la domination étrangère et à rétablir un règne plus glorieux encore que celui du grand roi; d'autre part, les visions décrites par les prophéties apocalyptiques ont conquis un certain nombre d'esprits qui s'attendent à voir descendre sur la terre le Royaume de Dieu présidé par le « Fils de l'homme ». C'est à cette espérance-là que s'attachera Jésus.

LES ORIGINES DE JÉSUS

1

La famille de Jésus. - Jésus est né à Nazareth << aux jours d'Hérode (le grand) » (Mt, II, 1, 19; Luc, I, 5); c'est-à-dire au plus tard, l'année de la mort de ce roi de Judée, en 750 de Rome.

Joseph, le père de Jésus, était charpentier et Jésus lui-même exerçait le métier paternel. Sa mère s'appelait Marie. Il avait quatre frères : Jacques, José, Simon, Jude; et des sœurs en nombre inconnu.

A cela se réduit ce que nous savons de certain sur ses origines. Sa descendance de David, la conception virginale, la naissance à Bethléem, les récits de son enfance reposent -nous allons le voir sur des bases plus que fragiles. La vie de Jésus ne nous est réellement connue qu'à partir du jour où il reçoit le baptême de Jean dans les eaux du Jourdain.

La descendance davidique.

Lorsque Jésus

1. Alfred Loisy: Les Evangiles synoptiques. Louis Coulange Revue d'histoire et de littérature religieuses (1912).

fera son entrée à Jérusalem où, pour la première fois, il se présentera ouvertement comme Messie, il sera acclamé fils de David. Il aura beau s'en défendre (Mc, XII, 35-37), les rédacteurs des Evangiles croiront porter atteinte à sa dignité messianique s'ils n'en font pas un descendant du grand roi. Matthieu (XV, 22) le fait appeler « Fils de David » par la Cananéenne avant même que Jésus ait reçu de ses disciples, à Césarée de Philippe, le titre de Messie. L'apòtre Paul, lui-même, considère Jésus comme « né, quant à la chair, de la race de David » (Rom, I, 3). Cependant, la simple affirmation de cette filiation royale ne pouvant convaincre tout le monde, on se mit à construire, mais sans se consulter, des généalogies, dont l'une nous a été conservée, par Matthieu, une autre par Luc.

Ces deux généalogies font de Joseph le père de Jésus, paternité inconciliable avec la conception virginale adoptée par les mêmes évangiles. Ces généalogies sont à peu près d'accord jusqu'à David, mais se séparent ensuite, Matthieu donnant une liste de rois qui est loin

1. D'Abraham à David les généalogies sont conformes à I Chroniques, I, 34 et II, 1-15 et comprennent 14 générations, ce qui est évidemment insuffisant. D'après Matthieu, Joram engendra Ozias, alors que, d'après les livres des Rois et des Chroniques, Joram engendra Ochozias qui engendra Joas, qui engendra Amazias, qui engendra Ozias, c'est-à-dire que trois

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