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éprouve depuis quelque temps la pieuse sollicitude. Son zèle ne s'est pas ralenti depuis, et pendant le mois de décembre il a eu la satisfaction de bénir dix-huit autres mariages qui n'avoient pas été contractés sous les auspices de la religion. Il a dans cette occasion adressé aux époux une exhortation sur leurs devoirs, et particulièrement sur l'obligation d'élever leurs enfans dans la pratique des vertus chrétiennes. Mme. Dupleix de Mézy assistoit à cette cérémonie, et le pain bénit a élé rendu par quatre jeunes personnes dont les pères et mères étoient alors au pied de l'autel. On ne sauroit trop publier, ce semble, ces exemples de retour à la religion, qui ont fait particulièrement une grande sensation à Mézy, et qui y auront encore prochainement, à ce qu'on espère, de nouveaux imitateurs.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 1er février, à huit heures du soir, le Roi a reçu les deux grandes députations de la chambre des pairs et de celle des députés. M. le président de la chambre des députés a présenté à S. M. l'adresse suivante :

« Sire, une tentative execrable vient de livrer la France à de trop justes alarmes Le sanctuaire de la royauté a été violé, et ce dernier forfait, qui révèle les progrès du crime dans une longue suite de complots, atteste une conspiration permanente, constamment occupée à sc créer, et à nous préparer de nouveaux dangers.

» Sire, un Prince de votre maison est tombé sous le fer d'un assassin. La naissance d'un fils de cette royale victime devoit adoucir un jour l'amertume de nos regrets; les factieux ont voulu nous ravir cette consolation, et enfermer dans le même tombeau toutes nos espérances. La Providence a rendu vains leurs sacriléges efforts. Ils ont voulu armer la nation contre l'autorité de son Roi; et la nation, indignée de leurs doctrines, s'est ralliée plus que jamais autour du trône de V. M. Ils ont voulu soulever l'arniée; et l'armée, toujours fidèle, n'a répondu que par le cri de Vive le Roi! Ils ont pénétré jusque dans votre palais pour frapper d'un seul coup la monarchie toute entière.

>> Ces parricides attentats, périodiquement renouvelés et presque annoncés d'avance, étoit-il impossible de les prévenir? La source en restera-t-elle toujours inconnue, et ne parviendrons-nous jamais à

approfondir des complots qui se jouent avec audace de l'administration, et semblent défier même la justice?

» Sire, la justice n'appartient pas aux rois; elle vient de plus haut, et ils ne la rendent à leurs sujets que comme un dépôt qui leur est confié; votre vie est à vos peuples, et V. M. ne peut l'abandonner à la rage des méchans. Ils ont bravé votre clémence; qu'ils tremblent désormais sous l'inflexible sévérité des lois. Prévenez, Sire, les dangers dont ils oseroient menacer encore votre personne sacrée. Les François vous conjurent, pour prix de leur amour, de veiller à votre conservation et à celle de votre auguste famille.

» L'esprit perturbateur sera vaincu V. M. a daigné nous en faire l'assurance par la bouche de ses ministres; et nous, Sire, vos fidèles et loyaux sujets les députés des départemens, heureux de contribuer à une victoire qui seule peut assurer le repos et le bonheur de la France, nous venons promettre à V. M. d'être infatigables dans cette lutte différée trop long-temps, mais qui sera la dernière »>.

S. M. a répondu en ces termes :

« Je suis touché de l'exhortation que me fait la chambre des députés de veiller sur ma vie; j'en suis, je le sais, responsable à Dieu même, à ce peuple généreux que la Providence a confié à mes soins, et de qui l'amour me donne la force de supporter mes peines.

» La plus grande de toutes est le pernicieux esprit dont heureusement peu de cœurs sont atteints; mais qui, depuis que je l'ai signalé à la nation, a fait à mon cœur une plaie toujours saignante, et qui, après plusieurs tentatives criminelles, vient encore de se manifester par un attentat, à la vérité, plus insolent que dangereux. Mon devoir est de pénétrer au fond de l'abîme; j'y pénétrerai, secondé par mes fidèles ministres et par les magistrats qui rendent en mon nom la justice à mes peuples: mais, pour le fermer cet abîme, l'union la plus intime, la confiance la plus absolue entre les deux chambres et mon gouvernement est indispensable.

» J'en vois l'assurance dans la promesse qui termine votre adresse; je la reçois au nom de toute la France, et je puis répéter, sans crainte d'être démenti par l'événement : Oui, l'esprit perturbateur sera

vaincu ».

-S. A. R. Mgr. le duc d'Angoulême a promis d'envoyer à Lyon un officier de sa maison pour y poser la première pierre du piedestal de la nouvelle statue de Louis XIV. Cette cérémonie sera célébrée le jour du baptême de M. le duc de Bordeaux.

Le 29, à neuf heures et demie du soir, un pétard a éclaté, rue Saint-Honoré, vis-à-vis l'endroit où il en avoit éclaté un, le 26, au moment où S. A, R. M. le duc d'An

goulême revenoit de Compiègne. Pendant qu'une foule immense accouroit au bruit de cette explosion, une détonna tion plus forte encore que la première s'est fait entendre du côté du Carrousel; elle avoit été causée par un énorme pétard, placé au bout de la rue Saint-Thomas du Louvre. On n'a pu arrêter les coupables. Le même jour, à ouze heures et demie du soir, une autre explosion a eu lieu à la porte Saint-Honoré.

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Le 31, à une heure après midi, une nouvelle explosion a éclaté au Trésor royal. Le vase qui contenoit la poudre étoit de terre ordinaire de fourneau. La détonation a été très-forte. On est à la recherche des auteurs de ce délit.

Le 30 janvier et les jours suivans, M. le procureurgénéral Bellart et MM. les substituts ont continué avec activité les enquêtes relatives à l'attentat du 27 janvier.

-M. de Vaublanc, député du Calvados, ayant, au grand étonnement du côté gauche de la chambre, évalué à plus de 45 millions les revenus du domaine que Henri IV avoit uni à la couronne, annonce qu'il s'occupe à faire des recherches prouveront jusqu'à l'évidence que leur évaluation est loin d'être exagérée.

Dans la nuit du 30 au 31 janvier, la cour d'assises d'Orléans a jugé la fameuse affaire de la souscription dite nationale. M. l'avocat-général a soutenu l'accusation, et la cour a condamné le sieur Bidault, ancien éditeur responsable du Constitutionnel, à huit mois de prison et 4000 frrncs d'amende; le sieur Gaubert, éditeur du Courier, et Foulon, éditeur des Lettres normandes, à deux mois de prison et 2000 francs d'amende, et enfin le sieur Bert, éditeur de l'Indépendant, à un mois de prison et 1000 fraues d'amende,

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 30, la cour a continué la délibération sur les divers inculpés compris au procès relatif à la conspiration du 19 août dernier. Elle a décidé qu'il n'y avoit lieu à poursuivre contre le capitaine Réné Coppes et contre l'adjudant-sous-officier Pierre-Guillaume Delamarre, de la légion de la Meurthe. Tous deux ont été mis en liberté.

Le 31 janvier et le 1er. février, la cour a continué la délibération sur le même objet.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 30, M. Héricart de Thury fait un rapport sur diverses péti→ tions; il propose de passer à l'ordre du jour sur celle du sieur Bou tard, qui a pour objet d'offrir à M. le duc de Bordeaux une garde d'honneur, à laquelle chaque département concourroit. M. de Marcellus appuie la pétition (voyez à la fin du numéro), et demande qu'elle soit renvoyée à M. le président du conseil des ministrės. (Vive agitation.) M. le rapporteur persiste dans ses conclusions. L'ordre du jour est mis deux fois aux voix, et ces deux épreuves ayant été douteuses, M. de Marcellus retire sa proposition, et l'ordre du jour est adopté.

M. Héricart de Thury continue son rapport, et passe à la pétition du conseil municipal de Vitry, qui, ayans voté 300 francs pour l'acquisition de Chambord, exprime le vœu que ce don national soit fait par l'entremise des deux chambres. La commission propose le renvoi de la pétition à M. le ministre de l'intérieur. M. de Girardin trouve que la souscription pour le domaine de Chambord tend à renouveler l'usage des dons gratuits, lequel usage est, selon lui, contraire aux formes de notre gouvernement. L'honorable membre se plaint longuement de l'esclavage des communes, et demande que la pétition soit renvoyée à M. le président du conseil des ministres. M. de la Reveillère s'étonne que ce soit les auteurs des souscriptions anti-nationales qui viennent s'élever contre cette souscription aussi nationale que la leur l'étoit peu, et il juge que, sous le rapport législatif et sous le rapport financier, la souscription pour le domaine de Chambord mérite toute l'attention de la chambre et toute la sollicitude du ministère. M. d'Aubières parle dans le même sens. M. de Girardin essaie de répondre aux deux préopinans, et persiste dans son opinion. M. de Vaublanc appuie le renvoi à M. le ministre de l'intérieur, et réfute plusieurs assertions de M. de Girardin au sujet des dons gratuits et de l'esclavage des communes. Le renvoi au ministre de l'intérieur est prononcé à une immense majorité.

On passe à la discussion du projet de loi tendant à distraire l'île de la Bartholasse de la commune de Villeneuve (Gard) pour la réunir à celle d'Avignon. Ce projet de loi est combattu par MM. de Calvière, de Saint-Aulaire, Chabaud-Latour, et défendu par MM. le comte d'Augier, le marquis de Caussans et Cotton. M. Allent, commissaire du Roi, répond aux objections des adversaires du projet. On ferme la discussion, et, après avoir procédé à l'appel nominal, M. le président proclame que la chambre n'adopte pas le projet. M. le président annonce ensuite que la commission chargée de la rédaction de l'adresse au Roi n'a pas encore terminé son travail. M. Casimir-Perrier propose de nommer sur-le-champ, en attendant que l'adresse soit rédigée, une grande députation pour porter au pied du trône l'hommage du respect et de la douleur de la chambre. M. le président fait remarquer que le réglement est contraire à la demande du préopinant.

MM. Pardessus et de la Bourdonnaye parlent dans le même sens au sujet de la graude députation. La chambre s'ajourne au lendemain.

Le 31, avant l'ouverture de la séance, la commission pour la rédaction de l'adresse s'est réunie, et est restée assemblée jusqu'à deux heures. Enfin la séance publique s'ouvre, et M. de Courtavel fait un rapport au nom de la commission des pétitions. Ces diverses pétitions ne donnent lieu à aucune réclamation, et sont renvoyées aux ministères compétens.

M. le rapporteur communique à l'assemblée une autre pétition du sieur Rivet, qui réclame des effets qu'il dit très précieux, et qu'il prétend être illégalement retenus à l'archevêché du Rhône. Les expressions de cette pétition sont presque toutes énigmatiques. La commission a pensé que la plainte pouvoit être tout au plus du ressort des tribunaux, et propose l'ordre du jour. M. Regnouf de Vains croit voir dans cette pétition des passages qui se rattachent à l'explosion du 27. Après avoir déploré cet événement et les doctrines funestes qu'on étale partout avec audace, il demande le renvoi de la pétition au ministre de l'intérieur, et invite les ministres à vouloir bien faire interroger le sieur Rivet. M. le rapporteur déclare qu'il seroit très-difficile de donner des éclaircissemens sur cette réclamation, à cause de l'obscurité du style du pétitionnaire, et, pour en donner une idée, il lit plusieurs lignes de la pétition, qui excite une bruyante hilarité dans l'assemblée. M. Regnouf retire sa proposition, et l'on passe à l'ordre du jour, qui est le rapport sur l'emprunt de la ville de Laval. M. de Berset, rapporteur, propose l'adoption du projet, et la chambre décide qu'il sera discuté postérieurement.

L'assemblée se forme en comité secret, malgré l'opposition de M. Manuel. On a ensuite nommé la grande députation chargée de présenter l'adresse au Roi.

Le 1er. février, réunion dans les bureaux.

Discours de M. le comte de Marcellus, dans la séance du 3。.

Quoique l'article 14 de la Charte, allégué par la commission pour motiver l'ordre du jour, me paroisse en effet remplir les nobles vues du pétitionnaire, je crois cependant qu'un vœu dicté par un tel sentiment ne doit pas être traité aussi sévèrement, surtout dans la circonstance où nous nous trouvons.

L'attentat qui répand dans la capitale l'indignation et l'effroi, a retenti dans toute la France. C'est notre Roi, c'est sa famille auguste, ce sont toutes nos espérances que le crime ose attaquer jusque dans leur sanctuaire. L'audace s'unit à la perfidie, et emprunte à l'enfer ses ténébreuses machinations pour perdre ce que le ciel nous a donné. Messieurs, l'explosion qui ébranle les murs du palais de nos Rois fait chanceler jusque dans ses fondemens la France entière, c'est peu dire : l'Europe, le monde, toute la création civilisée a ressenti cette menacante secoussc. Députés de la nation chrétienne et monarchique, l'univers a les yeux sur vous; répondez à l'attente de votre pays!

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