Obrazy na stronie
PDF
ePub

le moyen de former une collection qui, par la variété de ton et d'objets, ainsi que par le mérite propre de la plupart des écrits dont je ne suis que l'éditeur, me paraît digne d'intéresser les bons esprits et les gens de goût.

Je me bornerai ici à dire quelques mots sur les différens auteurs qui ont concouru à ces Mélanges.

Plusieurs écrits de l'abbé Arnaud sont signés de son nom.

Plusieurs m'avaient été confiés par un autre ami qui me fut bien cher et dont la perte encore récente sera long-tems douloureuse pour tous ceux qui tenaient à lui par les liens du sang ou de l'amitié. Il est mort pendant l'impression de ces Mé

[ocr errors]

langes. C'est M. Devaines, conseiller-d'état, membre de la classe de la langue et de la littérature fran

1

On me pardonnera de recueillir ici quelques traits de l'hommage funèbre que j'ai rendu à la mémoire de mon ami, au moment où l'on allait déposer ses restes dans la terre. Je parlais au nom de l'Ins

titut:

« Le cercueil que nous allons déposer au milieu << de ces humbles tombeaux, renferme la dépouille « mortelle d'un ami de ma jeunesse, avec lequel j'ai

traversé la plus grande partie de ma carrière; dont << le commerce aimable et l'amitié constante ajoutė«<rent du bonheur aux tems les plus heureux de ma vie; dont l'amitié active et généreuse, dans des tems << moins prospères, fut toujours prête à adoucir mes peines et à réparer mes revers.

K

« Il a peu écrit; et ce qu'il a écrit n'est guères << connu que de quelques amis; mais ceux qui ont «<lu les petits ouvrages échappés à sa plume, ne peu« vent qu'être frappés des idées fines et ingénieuses, « de ce goût pur et de ce tact délicat des conve<nances, de cette fleur de littérature, de ce style, << correct sans sécheresse, élégant sans recherche, et « animé sans effort, qui distinguent les productions << de cet esprit aimable et facile.

« Dès sa jeunesse, un penchant naturel l'attirait

çaise de l'Institut national. Ses articles sont signés de son nom.

Il m'est doux de nommer pour mes coopérateurs des hommes dont l'amitié honore et dont le nom est couvert de l'estime publique. Je dois plusieurs des morceaux qui entrent dans ce recueil à la complaisance de

[ocr errors]

« vers la culture des lettres et des arts; mais des cir<< constances impérieuses l'entraînèrent dans une « autre carrière, où les dons de l'esprit dont la nature << l'avait doué le firent bientôt distinguer. S'il ne pré<< tendit pas à la gloire littéraire, il obtint ce qui &est bien plus précieux pour le bonheur, la consi« dération personnelle, qui est le prix d'un caractère << noble, d'une conduite sans tâche, d'un commerce « aussi agréable que sûr.

« Pour faire le plus digne éloge des qualités aima«bles, intéressantes et généreuses de l'homme à qui je rends ce faible tribut de mon affection, il suffirait de nommer les personnes qui lui avaient voué « la plus tendre amitié, qui lui ont rendu jusqu'à << sa dernière heure les soins les plus touchans, dont «la douleur et les larmes honoreront long-tems sa « mémoire. »

M. Malouet, si recommandable par le rôle qu'il a joué dans l'Assemblée constituante, où il a conservé une raison si forte et si éclairée, une ame si sage et si courageuse, milieu des tempêtes d'une révolution "qui a égaré tant d'esprits naturellement bons, et souillé tant de noms jusqu'alors sans tache.

au

M. Malouet unit le goût des lettres aux vues de la politique, et le talent de l'écrivain à celui de l'administrateur. Les morceaux qu'il m'a communiqués sont signés de la lettre M.

On trouvera dans le premier volume un petit poëme en prose, intitulé : La Prise de Jéricho, écrit par madame Cottin, auteur de Claire

d'Albe, de Malvina et d'Amélie Mansfield. Le succès général et mérité qu'ont obtenu ces trois romans, rendrait ici superflu l'éloge de l'auteur. J'oserai dire cependant que la lecture de La Prise de Jéricho peut ajouter encore à l'opinion qu'on a dû concevoir de son rare talent. Au mérite d'une action intéressante, de la peinture fidèle et animée des sentimens et des mœurs, ce poëme en réunit un autre qui suppose beaucoup de goût: c'est celui d'avoir imité avec vérité, mais sans aucune exagération, ce style figuré, qu'on appelle oriental, et qui caractérise les écrits qui nous restent du peuple juif.

Deux autres personnes, qui ne

« PoprzedniaDalej »