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C'est là, ce me semble, un des caractères les plus frappans des productions de nos grands écrivains dans ce siècle de lumières; siècle qui formera dans l'histoire de l'esprit humain une époque aussi brillante que celle de Louis XIV.

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BENI soit le Dieu d'Israël ! si sa colère. est terrible au méchant endurci, sa miséricorde est infinie pour le pécheur repentant, Humilions nos fronts devant lui, et il tournera son visage vers nous; pleurons sur nos péchés, et il nous en lavera; demandons grace, et nous l'obtiendrons pour tous les bienfaits qu'il nous prodigue, il ne de→ mande que notre amour, et n'est-ce pas un bienfait de plus? Oh! louons le saint nom de l'Eternel! que la création entière s'émeuve à sa parole, s'émerveille de sa puissance, adore sa bonté, s'élève vers lui, le bénisse, et s'écrie : C'est par lui que je suis. Mais du sein de ce concert universel de louanges,

que l'homme, ce triste enfant du péché, élève sur-tout la voix pour glorifier la clémence adorable qui ne demande qu'un repentir sincère pour effacer des années d'erreurs. Ah! que le plus criminel des enfans de Bélial crie vers le Seigneur, avec un cœur contrit, en disant : j'ai péché. Aussitôt ses crimes lui seront remis, et l'Eternel lui ouvrant les bras, lui dira: Tu m'appelles, me voici; mon fils, mon fils, pourquoi m'avais-tu abandonné ?

O murs de Jéricho! vous, témoins, dans ces tems reculés qui touchent presqu'à la naissance du monde, des merveilles inouies dont le souvenir se prolongera jusque dans les années éternelles, dites comment à la vue de Josué conduisant la sainte arche, vos orgueilleux et formidables remparts s'ébranlant tout-à-coup, croulèrent avec fracas, et par leur terrible chute portèrent l'effroi dans l'ame des pervers, en leur annonçant qu'un même sort les attendait ; comment, du sein de cette désolation générale, le Tout-Puissant, miséricordieux jusque dans ses plus justes vengeances, fit briller la lumière de vérité en éclairant la jeune Rahab aux yeux des fils de Canaan;

comment ceux-ci, au lieu d'être touchés de son exemple, voulurent la mettre à mort, et par leur endurcissement appelèrent enfin sur leurs têtes l'effrayant anathême dout l'Eternel ne frappa jamais ses enfans qu'à regret.

Israël en deuil, campé dans les plaines de Moab, pleurait depuis trente jours son chef et son législateur; Moïse n'était plus, Josué l'avait remplacé; Josué, moins éloquent, moins sublime peut-être, mais aussi soumis à son Dieu et plus intrépide guerrier. C'était lui que l'Eternel avait choisi pour conduire les hébreux dans la terre de Canaan. Un jour qu'il priait sur les hauts lieux, Dieu se communiqua à lui, et lui révéla sa volonté en ces termes : J'ai juré à Abraham, à Isaac et à Jacob, de donner à leurs descendans le riche pays qu'occupent encore les fils de Canaan; il est tems de remplir ma promesse marche contre les infidèles à la tête de tout Israël, traverse le Jourdain, et toute la terre où tú imprimeras tes pieds, je te la donne, depuis le désert, au midi, jusqu'au Liban, au septentrion, et depuis l'Euphrate, à l'orient, jusqu'à la grande mer, à l'occident. Cette

vaste étendue de pays sera soumise à la domination des hébreux, tant qu'ils observeront strictement mes lois. Toi, Josué, mon serviteur, que j'ai élu chef de ce peuple immense, fais-lui méditer jour et nuit mes commandemens; qu'il soit soumis et fidèle, et j'attacherai la victoire à ses

pas.

Dieu dit; et Josué, la face prosternée contre terre, s'écria: Que ta volonté soit faite, ô Eternel ! et que ton serviteur soit écrasé sous tes pieds comme un vermisseau, s'il n'exécute pas ponctuellement tes saintes lois. A ces mots, une lumière resplendissante sortit de la nue, entoura et éblouit Josué, et l'effroi s'empara de son cœur; il craignit de voir la face du Dieu vivant, que nul mortel ne peut envisager sans mourir. Mais Dieu le rassura, disant : Ne tremble pas, car tu es mon serviteur bien-aimé; va, assemble ton peuple et fais lui part de mes volontés. Alors la nuée sé dissipa, et Josué, en se relevant de son

Et quand Gédéon eut connu qu'il avait vu l'Eternel face à face, il se crut mort; mais Dieu lui dit: Il va bien pour toi, ne crains rien, tu ne mourras point. Juges, chap. VI, v. 22 et 23.

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