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m'ont permis ni de les désigner, ni de les louer, ont concouru à enrichir ces Mélanges. Les morceaux qu'elles

m'ont autorisé à y insérer sont signés, les uns de la lettre P, les autres de la lettre A.

Ceux qui sont de moi sont signés de la lettre S.Quelques-uns n'avaient pas encore été imprimés; presque tous les autres ont été corrigés et quelquefois étendus.

Jusqu'à ce jour je n'ai attaché mon nom à aucun des ouvrages que j'ai publiés; mon libraire m'a pressé de consentir à ce qu'il l'imprimât à la tête de ces Mélanges; il a prétendu que le public aimait à connaître les auteurs et même les éditeurs d'un livre. J'ai cédé avec

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quelque répugnance à son desir; mais j'ai cru qu'il n'y avait ni vanité ni orgueil à me nommer comme simple éditeur d'un recueil où je n'ai que la plus faible part.

S.

N. B. On a oublié de mettre la signature Sà la fin de l'article sur Voltaire et le poëte italien Betlinelli, tome I.er, p. 33.

D'HO MÈRE.

Les anciens poëtes, dans les hymnes adressés aux divinités qu'ils proposaient à l'adoration des hommes, commençaient par Jupiter; et moi, dit Quintilien, dans un ouvrage, où je viens offrir des modèles à l'imitation des gens de lettres, je commencerai par Homère. Tout ce que l'éloquence et la poésie peuvent avoir et d'énergie et de grâces, continue le même auteur, c'est à lui que nous le devons. Ses forces surpassent les forces de l'esprit humain; ses beautés sont inaccessibles. Vainement entreprendrait-on de les égaler ; c'est déjà se montrer grand homme, que de les sentir et de les comprendre.

Le langage de Quintilien est celui de toute l'antiquité; les grecs même ne se bornèrent pas au sentiment de l'admiration, ils vouèrent à ce poëte un véritable culte ;

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incertains du lieu de sa naissance, ils lui donnèrent le ciel pour patrie. Les philosophes s'honoraient de lui devoir leurs dogmes et leurs découvertes; les législateurs appuyaient leurs sanctions sur son autorité, qui suffisait pour les consacrer. Platon le fait marcher à la tête de tous les auteurs dramatiques. La nature prenait aux yeux des artistes nourris, de ses ouvrages, caractère de grandeur et de majesté, qui se reproduisait dans toutes leurs compositions aussi, législateurs, philosophes, poëtes, orateurs, artistes, l'antiquité les suspendit tous au génie de cet homme extraordinaire, comme il avait suspendu luimême la chaîne entière des êtres au trône de Jupiter.

R

Lorsqu'au commencement du siècle, une philosophie mal entendue voulut faire mépriser les modèles que la barbarie avait trop long-tems fait oublier; lorsqu'on se déchaîna particulièrement contre Homère, s'était-on bien pénétré du mérite des écrivains et de la Grèce et de Rome, dont on osait combattre l'opinion? Pouvait-on se dissimuler que ces écrivains, soit historiens, soit orateurs, soit poëtes, ne parlent ja

mais d'Homère sans que leur imagination s'enflamme, sans que leur style s'élève? Avait-on considéré l'étendue et la durée du

règne de son génie ? Et n'eût-il pas été plus philosophique de remonter au principe de ce vieux respect, de pénétrer la raison d'une impression si profonde et si générale, que de tâcher d'ébranler les fondemens d'une domination, appuyée sur le suffrage unanime de toutes les nations éclairées, et affermie par trente siècles.

Mon intention n'est pas de discuter ici des sophismes, dont la raison et le goût ont heureusement triomphé. Mais voulez-vous leur ôter pour jamais ce qu'ils pourraient avoir de séduisant, jetez un coup-d'œil sur la postérité littéraire d'Homère. L'Enéide de Virgile, la Jérusalem délivrée du Tasse, le Poëme de l'Arioste, le Télémaqué de Fénélon, la Henriade de Voltaire; voilà ce que vous lui devez. Que devons-nous aux attaques qui lui ont été livrées ? Des raisonnemens ingénieux, mais arides, où les efforts de l'esprit sont substitués aux grands mouvemens de l'ame, la subtilité à la profondeur, la singularité des idées à la connaissance des ressorts qui meuvent le

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