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Soc 800.6.5

HARVARD COLLEGE LIBRARY
GIFT OF

ANDRE MORIZE
JUL 7 1924

DU MÊME AUTEUR :

INTRODUCTION RELIGIEUSE ET PHILOSOPHIQUE

A LA THÉORIE

DE L'ASSOCIATION ET DE L'UNITÉ UNIVERSELLE

DE CHARLES FOURIER

Un volume in-8°. - Prix: 6 fr. 50 cent.

CHEZ CAPELLE, ÉDITEUR, RUE DES GRÈS-SORBONNE, 10.—

DESPOTISME OU SOCIALISME.

I

Toutes les dogmes religieux, tous les systèmes philosophiques se réduisent à deux. Chacun aboutit naturellement à un système social.

Depuis que le monde tourne, depuis que l'homme raisonne et cherche à se rendre compte des choses, tous les dogmes religieux, tous les systèmes philosophiques peuvent se réduire à deux.

Le principe de la vie est bon et mauvais à la fois. Le mal est éternel.—Le principe de la vie est bon, le mal n'a pas d'existence absolue.

Il n'y a pas moyen de sortir de ces deux hypothèses ou affirmations fondamentales. Que l'on fouille toutes les philosophies, que l'on évoque tous les philosophes, que l'on passe en revue toutes les religions, finalement, il faut choisir entre elles, il faut nier l'une et accepter l'autre.

De plus, aujourd'hui chacun de ces systèmes peut être jugé en connaissance de cause. Chacun d'eux est caractérisé par des

hommes considérables, sorte de drapeaux acceptés par la foule.

Il n'est plus possible de s'abuser sur les mots et les choses, ni de se tromper sur les hommes.

Et, puisque toute idée religieuse ou philosophique suppose nécessairement une conclusion sociale, une manière de concevoir le but de la société humaine et les moyens d'en entretenir la vie, il en résulte naturellement que chacun de ces deux systèmes religieux a produit des législateurs, des économistes, en rapport complet avec leurs principes générateurs. Ici, encore, nous avons cette fortune que chacun des systèmes économiques issus des religions ou philosophies a produit des hommes considérables, qui ont également fait école et rangé. la foule sous leur bannière.

Développons parallèlement les deux idées philosophiques avec leurs conséquences sociales.

II

Le premier dogme incarné dans le catholicisme. M. de Maistre.

Le premier de ces systèmes, par ordre de date et d'origine, est celui qui admet l'existence du mal et lui donne un caractère absolu d'éternité, d'immortalité. La plus haute et la plus importante manifestation de cette doctrine s'est incarnée dans le dogme catholique.

Voici le résumé de cette conception. Le bien et le mal sont éternels. Devant la face rayonnante et immortelle de Dieu se pose le visage grimaçant du diable.

La mort s'oppose à la vie, le malheur au bonheur, la matière à l'esprit, le corps à l'âme. L'existence n'est qu'un combat perpétuel. La scène du monde est un sombre drame semé de péripéties douloureuses, à peine supportables par quelques fugitifs éclairs de joie.

L'homme individu est libre de faire le bien et le mal. De là pour lui mérite et démérite, bonheur ou malheur éternels.

La terre est une vallée de larmes, un séjour d'expiation. Il ne faut s'occuper que de son salut. La résignation, l'abnéga

tion, la mortification, le renoncement au monde et à la vie, telle est la loi.

Puisque l'individu est libre, il est criminel s'il fait le mal. De là ressort la nécessité des prisons, du bagne, de l'échafaud Ici bas, de l'enfer après.

Voilà pour le système religieux et philosophique. Cette doctrine a été nettement mise en lumière par l'auteur du livre du Pape et des Soirées de St-Pétersbourg, le grand théosophe moderne, une sorte de dernier père de l'Eglise catholique, le comte Joseph de Maistre. Il importe de transcrire ici ses paroles:

«Tout supplice supplie. Malheur donc à la nation qui abo⚫ lirait les supplices! Car la dette de chaque coupable ne cessant de retomber sur la nation, celle-ci serait forcée de payer « sans miséricorde, et pourrait même se voir traitée comme ■ insolvable selon toute la rigueur des lois.

« Le ciel ne peut être apaisé que par le sang. L'innocent peut payer pour le coupable. Les anciens croyaient que les dieux a accouraient partout où le sang coulait sur les autels; les pre■miers docteurs chrétiens crurent que les anges accouraient « partout où coulait le sang de la véritable victime. L'effusion du sang est expiatoire. Ces vérités sont innées. La croix atteste le salut par le sang.

<< La guerre est divine; elle doit régner éternellement pour purger le monde. La terre, continuellement imbibée de sang, « n'est qu'un autel immense, où tout ce qui vit doit être im« molé sans fin jusqu'à l'extinction du mal. Le bourreau est a la pierre angulaire de la société, l'exécuteur de l'expiation « divine, celui qui nous renvoie à notre juge naturel: sa mission est sacrée. »

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Le système social découlant de ce dogme. Il est caractérisé par l'économiste Malthus. Le travail est un frein et une peine.

Examinons le système social dérivé de cette doctrine religieuse.

Puisque l'homme est libre, puisqu'il est par nature enclin au mal, puisque le monde est un lieu d'expiation, puisque le

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