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R. Par la concupiscence j'entends un amour déréglé de nous-mêmes et des créatures.

D. Est-ce qu'il nous est défendu de nous aimer nous-mêmes et d'aimer les créatures?

R. Dieu ne nous défend pas de nous aimer nous-mêmes et d'aimer les créatures d'un amour réglé; mais le vice de la concupiscence consiste en ce qu'elle nous porte à nous aimer et à aimer les créatures d'un amour déréglé.

D. En quoi l'amour des créatures auquel nous porte la concupiscence est-il déréglé?

R. Il est déréglé en ce que la concupiscence nous porte à nous aimer et à aimer les créatures pour elles-mêmes sans rapport à Dieu, en qui et pour qui seul toutes choses doivent être

aimées.

D. Quand est-ce que notre volonté est saine?

D. Notre volonté est saine quand nous aimons Dieu et que nous n'aimons rien que pour Dieu.

D. Quand est-ce que notre volonté est malade?

R. Notre volonté est malade quand nous aimons quelque créature pour elle-même, et que nous voulons en jouir; et c'est en cela que consiste le désordre de la concupiscence; elle nous porte à jouir des choses dont nous devons seulement user.

D. Qu'appelez-vous jouir et user?

R. Jouir, c'est aimer une chose pour ellemême et y mettre son affection; user, c'est se servir simplement d'une chose comme d'un

moyen pour arriver à une autre chose regardons comme notre fin.

D. De quoi devons-nous jouir?

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R. Dieu est le seul bien dont nous devons jouir.

D. Quelles sont les choses dont nous devons simplement user?

R. C'est généralement tout ce qui n'est pas Dieu. Nous ne devons nous servir d'aucune créature que pour aller à Dieu, qui est notre souverain bien et notre dernière fin.

CHAPITRE XVI.

Autres suites du Péché Originel.

D. Quelle est la troisième plaie que le péché originel a faite à l'homme

R. C'est le déréglement de son imagination et la révolte de son corps.

D. Qu'entendez-vous par le déréglement de l'imagination?

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R. J'entends que depuis le péché l'homme est troublé malgré lui par une foule de pensées et de représentations qui préviennent sa volonté, et qu'il n'est pas le maître d'empêcher. D. Qu'entendez-vous par la révolte de notre corps ?

R. J'entends les mouvemens déréglés qui s'élèvent souvent dans notre corps malgré nous. D. L'homme n'était donc pas sujet à ces misères avant le péché?

R. Non: alors tout était dans l'ordre. L'âme était soumise à Dieu, et le corps était soumis à l'âme. L'homme jouissait d'une paix parfaite au-dedans et au-dehors.

D. Quelle est la quatrième plaie que le péché a faite à l'homme ?

R. C'est l'assujettissement à toutes les misères de cette vie et la nécessité de mourir. D. Prouvez-moi que la mort en particulier est une suite et une peine du péché

R. L'écriture sainte le ditexpressément. C'est en punition du péché que Dieu a dit au premier homme: Vous êtes terre et vous retournerez dans la terre. ( Gen. 3. 19.) St-Paul dit, que la mort est entré dans le monde par péché, (Rom. 5. 12.) que la mort est venue par un homme et que tous meurent par Adam. (1. Cor. 15. 22.)

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D. Quelles sont les suites du péché originel dans l'autre vie?

R. C'est la damnation éternelle et les peines de l'enfer.

D. Quelles preuves avez-vous que le péché originel mérite la damnation éternelle et les peines de l'enfer ?

R. St-Paul dit, que le péché originel enveloppe tous les hommes dans la condamnation.( Rom. 5. 16. ) Il dit que nous sommes tous, par la corruption de notre nature, enfans de colère, (Ephès. 2. 3. ) c'est-à-dire, dignes de l'enfer (comme l'explique St-Augustin).

CHAPITRE XVII.

Impuissance de l'homme pour se délivrer par lui-même de l'état du péché.

D. L'homme pouvait-il par lui-même se délivrer de l'esclavage du péché, recouvrer la justice et rentrer en gràce avec Dieu ?

R. Ni les Gentils par la lumière naturelle, ni les Juifs par le secours de la loi de Moïse, n'ont pu se délivrer de cet état déplorable.

D. Pourquoi l'homme ne pouvait-il par lui-même rentrer en grâce avec Dieu ? R. Pour deux raisons principales. D. Quelle est la première ?

R. C'est que le péché en rigueur exigeait une satisfaction infinie. Or, aucun homme, ni tous les hommes ensemble, n'étaient pas capables d'offrir à Dieu une pareille satisfaction.

D. Pourquoi dites-vous que le péché en rigueur exigeait une satifaction d'un prix infini?

R. Parce que la réparation pour être pleine et entière doit être proportionnée à la grandeur de l'offense, et que l'offense faite à Dieu par le péché est d'une énormité infinie.

D. Pourquoi l'offense faite à Dieu par le péché est-elle d'une énormité infinie?

R. Parce que la majesté de Dieu offensée par le péché est infinie.

D. D'où se prend la grandeur d'une offense?

R. Elle se prend de la qualité de la personne offensée. Si on offense un Prince, l'offense est plus grande que si l'on offensait un simple particulier. Ainsi la majesté de Dieu étant infinie, l'offense commise envers lui est d'une énormité infinie.

D. Pourquoi l'homme ne pouvait-il pas offrir à Dieu une satisfaction infinie?

R. Parce que l'homme est très-fini et très

borné.

D. D'où se prend la grandeur d'une réparation?

R. Elle se prend de la qualité de la personne qui fait la réparation. Mais l'homme étant fini et presque rien devant Dieu, toutes les réparations qu'il aurait pu faire auraient été de très-peu de valeur.

D. Mais si l'homme avait aimé Dieu de tout son cœur, de toutes ses forces, n'aurait-il pas réparé sa faute passée ?

R. Non, quand même il l'aurait pu aimer. D. Pourquoi ?

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R. Parce qu'un tel amour, quelque grand qu'il eût été, n'aurait satisfait qu'à l'obligation présente de l'homme envers Dieu, l'homme se devant à Dieu tout entier tous les instans de sa vie. Il n'aurait donc point réparé par-là ses fautes passées.

D. Et si un ange s'était offert pour satisfaire à la place de l'homme, est-ce que sa satisfaction n'aurait pas été suffisante?

R. Non.

D. Pourquoi?

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