Obrazy na stronie
PDF
ePub

D. Sur quoi est fondée cette consolation? R. Elle est fondée sur ce que, comme dit l'Apôtre St Paul, la tristesse qui est selon Dieu produit pour le salut une pénitence stable, au lieu que la tristesse du siècle produit la mort. (2. Cor. 7, 10.)

CHAPITRE XXII.

Insuffisance de la crainte pour former une vraie Contrition.

D. Par quel motif faut-il détester le péché? R. Il faut le détester parce qu'il déplaît à Dieu, et qu'il est opposé à la justice.

D. Il ne suffit donc pas de détester le péché à cause de la confusion ou des autres maux temporels qu'il attire?

R. Une pareille douleur est toute naturelle, et n'est d'aucun mérite devant Dieu.

D. Ne suffit-il pas au moins de détester le péché par la crainte des peines de l'enfer?

R. Če motif ne suffit pas. Celui qui ne s'afflige d'avoir péché que par la crainte de l'enfer, craint de bruler, mais non pas de pécher. (St Augustin.)

D. La crainte de l'enfer n'est donc pas bonne?

R. Elle est bonne et utile, puisque l'Ecriture dit qu'elle est le commencement de la sagesse. (Ps. 120, 9.) Mais elle ne suffit pas toute seule pour convertir le pécheur.

D. Comment la crainte de l'enfer est-elle le commencement de la sagesse?

R. En ce qu'elle détourne le pécheur de l'action extérieure du péché, qu'elle répand une amertume salutaire sur ses plaisirs criminels, qu'elle l'accoutume à faire des œuvres extérieures de religion, et que par-là elle prépare les voies à la charité.

D. Pourquoi ne suffit-elle pas pour convertir le pécheur?

R. Parce qu'elle n'ôte pas l'amour du péché, ni la volonté de le commettre. Celui qui se contente de craindre l'enfer, ne laisserait pas de commettre le mal, s'il le pouvait impunément. D. Pourriez-vous me faire connaître cela par quelque comparaison?

R. On peut comparer le pécheur, retenu par la seule crainte de l'enfer, à un loup qui vient, pendant la nuit, près d'un troupeau de brebis pour en dévorer quelqu'une. Il aperçoit que le berger veille; il entend les chiens aboyer, la crainte le retient; il s'en retourne sans faire aucun dégât; mais il n'est pas moins loup, soit qu'il dévore les brebis, soit qu'il s'enfuie tout tremblant. La crainte ne le change pas. Il en est de même du pécheur, qui ne s'abstient de faire le mal que parce qu'il craint d'être damné. Il est toujours pécheur aux yeux de Dieu, lors même que la crainte l'empêche de satisfaire sa passion. L'affection du péché n'agit pas au-dehors, mais elle subsiste inté rieurement. (Cette comparaison est prise de St Augustin, Sermon, 169, 1.)

D. Cette affection au péché vient-elle de la crainte des peines de l'enfer?

R. Elle ne vient pas de la crainte, puisque la crainte est bonne et utile. Elle vient uniquement de la mauvaise disposition du pécheur, qui n'aime point Dieu ni la justice.

CHAPITRE XXIII.

Nécessité de l'amour de Dieu pour produire une vraie Contrition.

D. Comment faut-il donc détester le péché?

R. Il faut le détester en lui-même, parce qu'il offense Dieu, et qu'il est opposé à la justice.

D. Quand est-ce qu'on déteste ainsi le péché?

R. Ce n'est que quand on aime Dieu comme source de toute justice.

D. Pourriez-vous me faire voir par l'Écriture, qu'il n'y a point de vraie contrition sans amour de Dieu?

R. St Jean dit, dans sa première Épître: (3, 14.) que celui qui n'aime pas Dieu, demeure dans la mort. S'il demeure dans la mort, il n'est donc pas disposé à recevoir la vie dans le Sacrement de Pénitence.

D. Rapportez-moi encore quelque autre

texte.

R. St Paul dit : (1. Cor. 16, 22.) Si quel

qu'un n'aime point notre Seigneur J.-C., qu'il soit anatheme. Si celui qui n'aime point J.-C. est digne d'anathème, il n'a donc point une vraie contrition; il n'est donc pas en état de recevoir l'absolution.

D. Prouvez la même vérité par la raison.

R. Il y a plusieurs raisons qui doivent nous en convaincre. 1° Comme le péché consiste à s'éloigner de Dieu et à s'approcher des créatures, la pénitence doit consister essentiellement à s'éloigner des créatures et à retourner vers Dieu. Or, on ne se tourne vers Dieu qu'en T'aimant. Tant qu'on n'aime point Dieu, on a le cœur éloigné de lui. 2o Il n'y a personne qui ne reconnaisse que rien ne serait plus injurieux à J.-C. que de prétendre qu'en instituant le Sacrement de Pénitence, il ait dispensé les chrétiens de l'obligation d'aimer Dieu, pour être réconciliés avec lui. 3° Un ami ne peut se réconcilier sincèrement avec son ami, ni un fils avec son père qu'il a offensé, sans l'aimer. On regarderait comme dénaturé et indigne de pardon, un fils qui oserait prier son père de lui pardonner, en lui avouant en même temps qu'il n'a point d'amour pour lui et qu'il n'a du regret de l'avoir offensé que par la crainte des châtimens. Comment donc un chrétien pourrait-il être réconcilié avec Dieu, qui est le plus tendre et le plus aimable de tous les pères, sans l'aimer ?

D. Vous avez dit qu'on ne déteste vraiment le péché que quand on aime Dieu comme source de toute justice; qu'est-ce qu'aimer Dieu de cette manière?

R. C'est désirer sincèrement la justice, comme le plus précieux de tous les biens, et nous attacher à Dieu, non parce qu'il est le maître et le distributeur des biens temporcls, mais parce qu'il est la justice même, et que lui seul peut nous rendre justes.

D. En quoi consiste la vraie justice qu'il faut désirer et attendre de Dieu?

R. Elle consiste à être uni à Dieu par la charité; car, comme on est échauffé à proportion de ce qu'on s'approche du feu, et qu'on est éclairé à proportion de ce qu'on s'approche de la lumière, on est juste à proportion de ce qu'on aime Dieu, qui est la souveraine justice et la source de toute justice.

CHAPITRE XXIV.

De la Contrition parfaite et de la
Contrition imparfaite.

D. N'y a-t-il pas plusieurs sortes de contritions?

R. Il y en a de deux sortes: l'une parfaite, et l'autre imparfaite, qu'on nomme communément attrition.

D. Qu'est-ce que la contrition parfaite?

R. C'est une douleur très-vive d'avoir offensé Dieu, produite par un ardent amour de Dieu.

D. Par quel motif la contrition parfaite fait-elle détester le péché?

« PoprzedniaDalej »