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de craindre la justice de Dieu, et non pas de la juger, ni de lui demander pourquoi elle agit de la sorte.

D. Mais ne pourriez-vous pas m'apporter quelques raisons qui me fasse concevoir la justice de cette conduite de Dieu? R. Il y en a deux principales. D. Quelle est la première?

R. C'est qu'encore que le péché ne dure en cette vie qu'un temps assez court, les pécheurs demeurent après la mort dans une disposition subsistante de péché. Ils y seront sans repentir et sans la grâce de la pénitence, dans un état où il n'y aura plus de grâce, parce que le temps de la miséricorde sera passé.

D. Quelle est la seconde ?

R. C'est que le péché, quoique d'une durée courte, est d'une énormité infinie, parce qu'il offense Dieu, dont la majesté est infinie. Il mérite, par conséquent, une punition infinie. Or, la punition que les hommes peuvent souffrir ne peut être infinie que par sa durée. Il est donc juste que les pécheurs soient punis éternellement.

D. Que devons-nous conclure de la rigueur et de l'éternité des peines de l'enfer?

R. Nous devons en tirer surtout quatre conséquences.

D. Quelle est la première ?

R. C'est que nous ne saurions trop craindre, ni fuir avec trop d'horreur le péché mortel, puisqu'il est puni avec tant de sévérité dans l'autre vie.

D. Quelle est la seconde ?

R. C'est que nous devons opposer la pensée salutaire des peines éternelles de l'enfer, à toutes les tentations qui nous portent au péché, en nous disant à nous-mêmes ces paroles du prophète Isaïe: Qui de vous pourra demeurer dans un feu dévorant? Qui d'entre vous pourra subsister dans les flammes éternelles ? (Isaïe, 33, 14.)

D. Quelle est la troisième ?

R. C'est qu'il faut éviter avec le plus grand soin toutes les compagnies et toutes les occasions qui pourraient nous faire tomber dans le péché.

D. Quelle est la quatrième?

R. C'est que si nous avons le malheur d'être en état de péché, il faut nous hâter d'embrasser avec une sainte ardeur, les rigueurs salutaires de la pénitence, plutôt que de courir le risque de périr éternellement.

Fin de l'explication du Symbole.

DE

L'INSTITUTION

OU

INSTRUCTION CHRÉTIENNE.

SECONDE PARTIE.

LES SACREMENS.

CHAPITRE PREMIER.

De la Justification.

D. Quel est le fruit des mystères de J.-C.? R. C'est de nous obtenir le pardon de nos péchés et la grâce de la justification. D. Qu'est-ce que la justification?

R. C'est un changement qui se fait en nous de l'état du péché mortel à l'état de la grâce, par lequel nous sommes faits enfans de Dieu.

D. Qu'est-ce que l'homme avant la justification?

R. Il est pécheur, ennemi de Dieu, esclave du démon, digne de l'enfer.

D. Que devient l'homme par la justification?

R. Il devient juste, ami et enfant de Dieu, son héritier et le cohéritier de J.-C.

D. Est-ce l'homme qui opère en lui même ce changement?

R. Non; ce changement est l'ouvrage de la miséricorde et de la toute-puissance de Dieu. D. Dieu exige t-il que nous nous disposions à la grâce de la justification?

R. Dieu justifie les enfans par le baptême sans exiger de dispositions; mais il en exige dans les adultes.

D. Qu'entendez-vous par les adultes?
R. Ce sont les personnes qui ont l'usage de

la raison.

D. Pouvons-nous nous disposer par nousmêmes à la justification?

R. Non; il faut que nous y soyons excités et aidés par un mouvement intérieur du SaintEsprit.

D. Combien y a-t-il de dispositions nécessaires pour être justifié?

R. Il y a six dispositions nécessaires pour être justifié, marquées par le concile de Trente. La première est de croire tout ce que Dieu a révélé et nous a promis, et particulièrement la justification que J.-C. nous a méritée par sa rédemption. La seconde est de craindre la justice de Dieu, dans la vue de nos péchés. La troisième est d'espérer que la miséricorde de Dieu

nous les pardonnera par les mérites de J.-C. La quatrième est de commencer à aimer Dieu. comme source de toute justice. La cinquième est ensuite de cet amour, de concevoir de la haine et de la détestation pour le péché, et s'en repentir. La sixième est de prendre la résolution de commencer une nouvelle vie, et d'observer inviolablement les commandemens de Dieu.

D. Qu'est-ce que commencer une nouvelle

vie?

R. C'est mener une vie sainte, au lieu d'une vie criminelle qu'on menait auparavant.

D. Qui est-ce qui opère toutes ces dispositions dans le cœur du pécheur?

R. C'est le St-Esprit qui remue son cœur. D. Ces dispositions sont-elles toutes nécessaires? Ne suffit-il pas d'en avoir quelquesunes?

R. Non; il faut absolument les avoir toutes. D. Par quel moyen Dieu nous donne-t-il la gràce de la justification?

R. Par le moyen des Sacremens.

CHAPITRE II.

Des Sacremens en général.

D. Qu'est-ce qu'un Sacrement?

R. Un Sacrement est un signe sensible institué par notre Seigneur J.-C. pour nous sanc

tifier.

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