D. Les Gentils étaient-ils disposés à recevoir l'Evangile ?

R. Ils y étaient au contraire très-opposés. Ils ne connaissaient pas le vrai Dieu, et de— puis bien des siècles ils étaient plongés dans l'idolatrie la plus insensée.

D. Avaient-ils du moins de bonnes mœurs? R. Leurs mœurs étaient très-dépravées ; ils étaient abandonnés à toutes sortes de vices.

D. N'y avait-il pas parmi les Gentils quel – ques sages qui se piquaient de mener une vie plus réglée ?

R. Ces prétendus sages étaient les plus orgueilleux, et par-là les plus opposés à l'Evangile; ils n'avaient qu'une fausse apparence de vertu, et leur sagesse n'était qu'un excès de folie aux yeux de Dieu.

D. Les Gentils se sont-ils soumis à la prédication des Apôtres ?

R. Partout où les Apôtres ont prêché, on a vu une multitude de Gentils renoncer aux idoles et embrasser avec empressement la foi de J.-C.

D. Qu'est-ce qui a pu engager tant d'idolâtres à croire en J.-C. et à adorer un Dieu crucifié ?

R. C'est la vue des miracles que les Apôtres opéraient au nom de J.-C. et surtout la gràce intérieure du St-Esprit, qui touchait et persuadait efficacement les cœurs.

CHAPITRE XXXIX.

Effets du Saint-Esprit dans les premiers Chrétiens.

D. Quels effets la grâce du Saint-Esprit at-elle produits dans ceux qu'elle convertissait ? R. Elle a changé leur esprit et leur cœur, elle leur a inspiré toutes les vertus et en a fait de nouveaux hommes.

D. Sont-ce là les seuls effets que le St-Esprit ait produits dans les premiers fidèles?

R. Il leur conférait de plus différens dons extérieurs et surnaturels.

D. Quels étaient ces dons?

R. Les uns avaient le don de prophétie, d'autres le don de guérir les malades, d'autres le don de chasser les démons, d'autres le don de parler diverses langues, d'autres celui de les interpréter.

D. Ces dons si extraordinaires étaient-ils biens fréquens parmi les fidèles au commencement de l'Eglise?

R. Ils étaient très-fréquens.

D. Pourquoi ces dons ont-ils été si communs dans ce temps-là? ·

D. C'a été pour prouver sensiblement la vérité de la doctrine de J.-C., et pour établir solidement l'Eglise Chrétienne.

D. Ces dons ont-ils cessé entièrement?
R. Ils sont devenus beaucoup plus rares

depuis que l'Eglise a été établic et affermie par toute la terre. Cependant Dieu les a renouvelés et les renouvelle encore de temps en temps, quand il le juge à propos.

D. La prédication des Apôtres a-t elle-été reçue sans contradiction parmi les Gentils? R. Elle a essuyé de très-grandes et très-longues persécutions de la part des princes et des sages du siècle.

D. Combien de temps ont duré ces persécutions?

R. Elles ont duré près de trois cents ans. D. Ces persécutions n'ont-elles pas fait beaucoup de tort à l'Eglise?

R. Au contraire, elles n'ont servi qu'à augmenter le nombre des Chrétiens.

D. Comment les persécutions ont elles augmenté le nombre des Chrétiens?

R. Par legrand nombre de martyrs qu'elles ont produit, et par l'admiration que causait le courage de ces martyrs.

D. Que signifie ce mot martyr?

R. Il veut dire témoin. Souffrir le martyre, c'est souffrir, ou la mort, ou quelqu'autre supplice, pour rendre témoignage à J.-C., à la vérité, à la justice.

D. Comment les martyrs ont-ils pu augmenter le nombre des fidèles; ne le diminuaient-ils pas au contraire par leur mort?

R. Ils augmentaient par leur mort le nombre des fidèles, parce que l'exemple d'un seul martyr convertissait souvent un grand nombre d'infidèles.

D. Pourquoi Dieu a-t-il permis que la prédication évangélique ait été si long-temps et si cruellement traversée?

R. Il l'a permis pour faire paraître davantage la grâce du Saint-Esprit, qui a triomphé et fait triompher l'Eglise de tous ces obstacles; et pour montrer que l'établissement de l'Eglise par toute la terre est nécessairement une œuvre divine.

D. Le Saint-Esprit n'a-t-il été donné qu'aux Apôtres et aux premiers Chrétiens; pouvonsnous aussi le recevoir ?

R. J.-C. a promis que le St-Esprit demeurera pour toujours avec l'Eglise, pour l'éclairer, l'animer et la sanctifier; et il le répand encore tous les jours dans les âmes qui sont préparées à le recevoir.

CHAPITRE XL.
De l'Eglise.

D. Quel a été le principal effet de la descente du Saint-Esprit ?

R. C'a été l'établissement et la formation de l'Eglise Chrétienne.

D. Que signifie le mot d'Eglise?

R. Eglise est un mot grec qui signifie assemblée, convocation. On désigne souvent par ce terme les lieux où les fidèles s'assemblent pour les exercices de la religion. Mais il signifie proprement l'assemblée elle-même, ou la société de ceux qui s'assemblent.

D. Est-il bien essentiel d'être instruit de ce qui regarde l'Eglise ?

R. Oui, cela est très-essentiel.
D. Pourquoi?

R. Parce qu'on ne peut parvenir au salut si on n'a J.-C. pour chef, et que personne ne peut appartenir à ce divin chef, s'il n'est membre de son corps, qui est l'Eglise.

D. Dites-nous ce que c'est que l'Eglise?

R. L'Eglise est l'assemblée, ou la société de tous les fidèles et de tous les justes de tous les temps, qui composent un même corps dont J. C. est le chef, et dont le St-Esprit est l'âme. D. L'Eglise, prise dans ce sens, est-elle bien ancienne?

R. L'Eglise est presqu'aussi ancienne que le monde : elle a commencé aussitôt après le péché, lorsque Dieu promit à nos premiers parens de leur donner un Rédempteur, et qu'ils crurent à ce Rédempteur.

D. Les justes qui ont précédé l'avénement de J.-C. appartenaient donc à l'Eglise? R. Oui, puisqu'ils avaient J.-C. pour chef. D. Ils étaient donc Chrétiens?

R. Ils l'étaient véritablement par anticipation, quoiqu'ils ne portassent pas le nom de Chrétiens.

D. Pourquoi dites-vous qu'ils étaient Chrétiens?

R. Parce qu'ils ont cru au Messie qui devait venir; et qu'ils n'ont été sauvés que par sa grâce et par la vertu de sa mort.

D. L'Eglise n'a-t-elle pas plusieurs parties?